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samedi, 16 avril 2022

Avril à Paris est un avril à paris...

boulevard_de_Courcelles.JPG

Hier, on a passé une super journée.
On a à peine parlé des élections...
Heure-Bleue avait moins mal, privés de Net que nous étions la veille.
Je n’ai pas eu à préparer le déjeuner, un restaurant de l’avenue voisine nous a nourris.
Ergo, pas de vaisselle, ni à laver ni à ranger.
Nous sommes allés ensuite au musée Jacquemart-André voir l’expo « Gallen-Kallela ».
Oh ça ! Pour être tranquilles nous avons été tranquilles…
Il y avait évidemment les habituels visiteurs qui ne voient les expos qu’au travers de leur « smartphone », cet appareil nommé ainsi pour montrer que du possesseur et de l’appareil, au moins un est intelligent…
Hormis ces quelques exemplaires étranges de l’humanité, il n’y avait que très peu de monde.
Heure-Bleue, après une discussion avec une dame du musée en a retiré que le manque de curiosité frappait partout et que beaucoup de gens ne cherchaient pas à en apprendre plus sur ce qu’ils ignoraient.
Elle m’a rappelé qu’il en va de même en matière musicale car depuis ma jeunesse la plus tendre – Oui j’ai été tendre à un moment…- j’avais remarqué que nombre de personnes n’allaient écouter que ce qu’ils connaissaient déjà et avaient peu de goût pour la nouveauté au point que ce qu’ils ne connaissaient pas ne leur plaisait pas avant même de l’avoir entendu.
Nous flânions tranquillement sur le boulevard Haussmann, le remontant en direction du boulevard de Courcelles et du parc Monceau quand un détail m’a frappé.
La circulation m’a semblé d’un coup bruyante et j’ai remarqué que le boulevard était pavé.
C’est alors que m’est revenu un autre détail.
La rue Gay-Lussac, les boulevards Saint Michel et Saint Germain et d’autres rues du Quartier Latin parcourus alternativement par les étudiants et la maréchaussée, les premiers poursuivis par les seconds, sont depuis 1968 recouverts d’une couche d’asphalte assez épaisse pour décourager le manifestant fabricant de barricade.
Le risque étant faible de voir la bourgeoise jeter sa veste Chanel et poser son Kelly par terre pour déchausser un pavé au risque de se retourner un ongle, les pavés sont donc restés à leur place sur le boulevard Haussmann et le boulevard de Courcelles.
Dans quel pays sommes-nous, où n’ont plus droit au pavé ni les « fleurs de pavé » repoussées dans des studios,  ni les étudiants.
Seules ont droit au pavé les populations les plus réactionnaires et les mieux loties du pays.
D’ici qu’on supprime les stations de métro qui desservent ces endroits protégés de la pauvreté afin qu’ils soient en plus protégés des pauvres, il n’y a pas loin.
Je me demande si ce n’est pas ce temps printanier et propice à l’émeute à l’approche du mois de mai qui m’inspire ces réflexions.
Ah… Si je courais plus vite, n’avais pas peur de me casser un ongle et avais plus d’illusion sur l’avenir de monde, je commencerais à retirer un pavé du boulevard de Courcelles, juste devant l’entrée du parc Monceau.
Hélas, mon genou droit retient efficacement cet élan révolutionnaire qui me titille chaque printemps…