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mercredi, 21 septembre 2022

Première fois et autres surprises.

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Adrienne parle aujourd’hui de Delerm.
Quand j’ai commencé à lire la notre d’Adrienne je me suis demandé « Parle-t-elle de Philippe ou de Vincent ?
Avançant dans la note, j’ai lu « nourritures terrestres », librairie « Tropismes » à Bruxelles.
J’ai cru comprendre alors qu’elle parlait de Philippe Delerm et de livres.
J’ai pensé aussitôt « Tiens, elle est comme nous, elle entre dans une librairie comme un enfant dans une pâtisserie, il lui faut absolument ressortir avec des bouquins, un paquet de bouquins alors qu’elle en a déjà deux piles à lire… »
Puis j’ai continué la lecture et je me suis dit « Tiens, cette fois elle parle de « première fois ».
Je me suis dit « après le père, le fils… »
C’est alors que cette affaire de « première fois » m’a fait rêvasser.
Mais non ! Pas à « ça » !
Bon, il m’arrive d’y penser mais ce n’était pas à « ça » que je pensais.
Je pensais à toutes ces découvertes, de celles que l’on fait quand on met le nez hors de chez soi.
Entre le moment où on se met à marcher sans être attaché à une main, celle de sa mère ou celle de son père.
Ce moment merveilleux où pour la première fois de sa vie on goûte ce sentiment inconnu qu’est la liberté.
La liberté d’aller quelque part sans y être emmené.
Ce moment où on choisit ce qu’on regarde plutôt qu’être poussé à regarder par ceux chargés de nous faire grandir.
Ce fut aussi cette première fois inquiétante où on me laissa seul dans une entrée inconnue et qu’une dame, inconnue elle aussi, me prit par la main et me mena dans une cour qui me parut immense.
Ce fut la « première fois » la plus marquante de mon existence.
Du moins à ce moment-là…
Ce jour-là, pour la première fois, j’ai vu des yeux bleus !
Oui ! Bleus ! Tout bleus !
Pour la première fois de ma vie, une petite-fille, aussi perdue que moi, aussi petite que moi, était la petite fille la plus différente de moi que j’ai jamais vue.
Comme elle était petite et perdue, elle m’a regardé et s’est approchée.
Je me le rappelle bien.
Elle n’a rien dit et s’est simplement tenue à côté de moi, une minuscule valise de carton, bleu lui aussi, à la main.
Je l’ai regardée, elle m’a regardé.
Elle avait la peau de la figure très blanche mais je n’ai pas osé lui toucher la figure alors que j’en mourais d’envie.
La dame nous a dit comment nous mettre en rang « par deux » devant une porte et de nous tenir par la main.
La petite fille et moi nous sommes tenus par la main.
Puis nous sommes entrés et assis côte à côte sur un petit banc fixé à une petite table.
La dame s’appelait « Madame Alain » et la petite fille s’appelait « Malika ».
Ça, c’était une sacrée « première fois » !