lundi, 13 mars 2023
Devoir de Lakevio du Goût N°155
Que peuvent se dire cette jeune femme et ce chat dans la toile d’Auguste Renoir ?
Je suis sûr qu’il y a une histoire à raconter.
Une histoire qui commencerait, comme beaucoup de contes de fée, par « Déjà petite elle savait qu’elle allait se marier avec un prince. »
Et si elle se terminait sur « Elle sourit alors à la pensée qui la traversa. »
À Lundi j’espère…
Déjà petite elle était sûre qu’elle allait se marier avec un prince.
Un vrai, un comme ceux des contes de fée.
Un qui serait beau, avec une peau mate et des cheveux bouclés d’un noir de jais. Exactement, ce garçon à deux rangs d’elle dans sa classe quand elle était encore en terminale.
Elle était sûre qu’un jour son prince viendrait…
Elle en avait essayé, des trucs.
Bon, il y avait bien cette histoire de grenouille mais la seule fois où elle avait réussi à en attraper une, le contact visqueux de la peau de la bestiole l’avait dissuadée d’y poser les lèvres.
Et puis il y avait aussi ces histoires de chats soudain affectueux, qu’une caresse ou un frôlement de lèvres aimantes sur le bout du museau transformait illico en Apollon qui tombait raide dingue de la fille qui lui avait fait le bisou magique.
En grandissant, elle avait remarqué évidemment que les princes en circulation n’étaient pas facilement accessibles.
Elle avait surtout été frappée par le fait que si un seul de ceux dont elle avait vu les images dans les pages des journaux dits « people » l’approchait, elle aurait porté plainte !
Ces princes gras à lard, de ceux qui font la fortune de la presse à scandale, de « ceux qui se font serrer à pécho des gamines » ne la tentaient pas du tout.
En plus elle leur trouvait l’air ennuyeux et libidineux, l’horreur quoi…
Elle regarda son greffier et déposa « Le Bisou » sur le museau de son greffier.
Évidemment rien ne se passa…
Malgré tout, elle gardait espoir et un gros un faible pour le prince du livre d’images de son enfance.
Aujourd’hui, elle se disait toutefois en repensant à « La Belle au bois dormant » qu’elle aurait dit à ce prince à l’air assez cruche une réflexion bien sentie.
Du genre « Décide toi bon sang ! Ça vient ce baiser ? Tu vois bien que je ne dors pas vraiment puisque je souris ! »
Elle pesta in petto.
Les princes, c’est décidément plus ce que c’était.
Et que ça joue les rosières, et que ça fait des manières genre « Je ne suis pas celui que vous croyez, non mais ! »
Eux qui, à l’époque, en prenaient à leur aise avec les filles, nous piquent carrément cette affaire de consentement.
Franchement gonflés, les princes !
Elle se dit quelle glisserait à l’oreille du prince « Tu sais que j’ai déjà couché avec sept nains ? Oui mon vieux ! Ça te la coupe, hein ? »
Elle sourit alors à la pensée qui la traversa.
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