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jeudi, 30 mars 2023

Symphonie funèbre mais pas triomphale.

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Contrairement à celle écrite par Berlioz.
Non, on ne lira pas ici que « ceux qui pieusement sont morts pour la patrie ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. »
P… Il me revient de ces vers ce matin.
D’ailleurs, à propos de vers, il y en a d’autres…
Comme disait je ne sais plus qui « vanitas vanitatum et omnia vanitas ».
Néanmoins je peux aujourd’hui vous affirmer que si je ne sais pas si « Les dieux ont soif. », je sais que les crabes ont faim…
Hier, la lumière de mes jours à cité un nom.
Un nom d’acteur ou de cinéaste.
Un nom qui m’a rappelé un « plaquage » mémorable, le truc vexant.
Curieux, j’ai cherché sur le Web quelqu’un qui ne me passait par la cervelle que quand il neigeait au mois de juillet.
Eh bien j’ai vu qu’elle était morte à soixante ans il y a douze ans…
Un crabe lui a probablement grignoté un sein que j’avais connu opulent.
J’avais lu il y a peu qu’on est vieux quand on connaît plus de morts que de vivants.
J’ai alors commencé à compter.
Un ami, un jeune homme que j’ai connu en 1973, est injoignable.
Pendant plusieurs jours, j’ai appelé les numéros divers qui lui donnaient accès.
Rien.
La dernière fois que je lui ai parlé, il avait la tripaille qui partait en lambeaux et avait été opéré moult fois.
La lumière de mes jours et moi avons alors parlé d’un autre, retourné ad patres en 2012, emporté par un crabe des éponges.
Puis, de façon inattendue, une femme que nous connaissons a appelé Heure-Bleue pour avoir des renseignements sur sa famille.
Elles ont longuement parlé d’une cousine qu’Heure-Bleue encore très jeune a connue enfant.
Elle aussi a été emportée par un crabe particulièrement vorace.
J’ai repensé à ma cousine, dévorée par la même bestiole il n’y a pas cinq ans.
C’était ma cousine préférée, celle avec qui je m’entendais mieux qu’avec mes sœurs.
D’autres copains ne donnent plus de nouvelles.
« Ils ont dévissé » comme on dit…
Une amie semble dans le même état et au même stade que ma cousine.
C’est une amie avec qui nous partageons quarante ans de fâcherie et de réconciliations.
Aujourd’hui, elle a un pied dans la tombe et l’autre sur une peau de banane…
Elle a « une chimio de confort » ce qu’on peut traduire par « elle est raide défoncée ».
On lui injecte des trucs qui enverraient en taule pour vingt ans n’importe quel dealer.
Et ce n’est pas la seule…
Je pense à l’instant à une dame qui a mon âge, celle dont feu mon père disait « Elle est mignonne mais elle est fichue comme une église » et qui, à mon regard interrogatif avait répondu « Ben oui, elle a les seins à l’intérieur… »
Il est vrai que sa poitrine attirait moins le regard que ses yeux, d’un bleu magnifique qui illuminaient un visage par ailleurs assez beau.
J’ai laissé tomber cette note deux minutes, le temps de chercher là où je savais qu’elle vivait.
Eh bien, elle aussi est retournée ad patres il y a cinq ans.
Le monde que j’ai connu se dépeuple à un rythme élevé.
On n’y va pas de gaîté de cœur mais manifestement on y va.
Ça m’attriste et me chuchote à l’oreille « memento mori »…