mardi, 15 juillet 2025
Ma muse erra tôt…
Je ne sais pourquoi, ce matin, un souvenir m’étonna.
Pourquoi diable « Le bâtard de Mauléon » me revint-il à l’esprit ?
La première fois que j’en entendis parler je ne devais pas avoir plus de six ans.
Sous peu j’allais être envoyé chez les fous pour quatre ans et je serai renseigné sur la question que je venais de me poser.
« Mauléon » était-il un boulanger ?
Qui plus est, était-il un spécialiste des bâtards ?
Le bouquin était encore posé sur la table qui attendait ma grande sœur partie chercher je ne sais quoi dans la cuisine.
Enfin si, je le sais, elle revint avec un morceau de pain.
- Anne, c’est quoi « Le bâtard de Mauléon » ?
- T’es trop p’tit…
- Mais c’est quoi ? Du pain comme chez Galy ?
- Non, c’est un livre mais pas pour toi.
Apparemment, ce n’était pas un livre pour elle non plus puisqu’en entendant la clef tourner dans la serrure, elle le remit vite fait dans la niche à livres du meuble sur lequel était posé « le poste de radio ».
Évidemment, dès que je fus seul, je me précipitai pour récupérer le bouquin.
Je savais lire, bien sûr, et depuis longtemps mais l’écriture en était trop sérieuse pour moi qui préférais de loin les bagarres de « Blek le Roc » avec ces salauds de « Tuniques rouges » qui poursuivaient les « Patriotes de Portland » dans « Kiwi », mon illustré préféré ou les aventures du « Club des cinq » autrement passionnantes.
Tout cela pour vous dire que les aventures d’Agénor de Mauléon ne m’intéressèrent pas et que j’ignorerai encore un moment ce que pouvait être un « bâtard » en dehors de ce pain que ma mère nous envoyait acheter.
Je savais qu’elle achetait des « bâtards » car ils duraient plus longtemps que les baguettes qui arrivaient à la maison déjà sérieusement entamées car elles étaient autrement appétissantes que la version grosse et large qu’en était le bâtard lui-même version courte du « pain parisien de 400g » habituel de la maison.
Finalement, c’est bien plus tard en édition « Marabout » que j’ai lu « Le bâtard de Mauléon ».
C’est après avoir écrit ce bref billet que me revient le pourquoi du souvenir qui m’assaillit ce matin.
Ces temps-ci, le matin à huit heures moins cinq sur ma radio préférée, une brève émission « Un été avec… » précède de peu « les infos ».
Et cet été, c’est « Un été avec Alexandre Dumas » qui m’a rappelé cette histoire de bâtard qui n’était pas un pain.
Les connexions neuronales resteront chez moi cet éternel et passionnant mystère qui me fait écouter et lire attentivement tout ce que raconte Lionel Naccache, professeur à La Pitié Salpêtrière, spécialiste des neurosciences.
Et ma grande sœur aurait bien besoin de lui car sa cervelle frappée par les années ne marche plus très bien…
08:49 | Commentaires (4)
Commentaires
Je lisais "Fillette" et "Lisette". J'ai attendu de lire "Histoire d'O" pour rougir.
Écrit par : Nina | mardi, 15 juillet 2025
Répondre à ce commentaireje ne sais si je peux lire votre article, je ne mange pas de gluten !
Écrit par : broutilleb | mardi, 15 juillet 2025
Répondre à ce commentaireLa lecture fait parfois mal au coeur, rarement au côlon... ;-)
Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 15 juillet 2025
Chez moi c'étaient des « pains de quinze cents » et mon père coupait les tartines pour chacun après avoir fait un signe de croix sur le pain comme le conseillaient Monsieur le curé et les vicaires. Arrivé au milieu du pain, la grande tartine été coupée en deux par le milieu. Ce rituel fut immuable jusqu'à l'arrivée du « pain coupé » et la disparition du quinze cents.
Est-ce que ta sœur croyait qu'elle avait l'âge de monter en haut Dumas ? (On aura reconnu une vaine tentative de jeux de mots à la Le Goût…)
Écrit par : alainx | mardi, 15 juillet 2025
Répondre à ce commentaireÉcrire un commentaire