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lundi, 13 octobre 2025

L'usagé de la RATP…

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Depuis que toute personne ayant une idée, qui consiste généralement à vendre, se sent traversé par la veine créative, on voit fleurir des enseignes étranges.
Il y a quelque temps, j’avais remarqué une boutique près de la Madeleine qui affichait clairement et fièrement l’enseigne « Créateur de miels »
Le type entrevu derrière la boutique ne touchait plus terre, marchant au-dessus du sol d’un pas précautionneux, persuadé que les quelques pots de miel d’un prix qui aurait permis d’acheter les ruches et la forêt environnante, lui devaient tout.
Bref, des abeilles ce qu’il avait retenu était que c’était surtout des « ouvrières ».
Comme il était le patron, il en avait déduit que ces bestioles ne connaissaient rien et que le miel lui devait tout.
Évidemment, peu de temps après, le « Créateur de miels » avait été rattrapé par les règles d’un marché impitoyable qui n’avait pas oublié que ce sont les abeilles qui font le miel et pas les boutiquiers surtout quand les prix sont sans rapport avec le produit.
Exit donc la fausse abeille…
Hier, en nous promenant rue des Dames dans le but de faire dédicacer une bande dessinée de Joann Sfar nous sommes passés devant une fromagerie usant du même concept.
Le fromager, cette fois ci avait décidé que les vaches et les chèvres n’étaient pour rien dans les produits qu’il vendait.
« Encore un créateur », ai-je pensé…
Je me suis dit, pendant qu’Heure-Bleue ricanait devant l’outrecuidance du marchand de fromages, qu’il était curieux en ces temps de laïcité où les dieux n’étaient plus en odeur de sainteté qu’il se trouvât autant de « créateurs ».
Enfin arrivés devant la librairie qui accueillait Joann Sfar, nous fûmes dissuadés par une queue de dix millions de personnes et continuâmes notre chemin jusqu’à la rue des Batignolles.
Là, nous avons reculé d’une soixantaine d’années devant le spectacle qui s’offrait à nous.
Un bus, tel celui que la lumière de mes jours et moi avions pris pour aller au lycée était là, devant nous.
Quelques personnes étaient assises sur ces vieux sièges de bois et d’autres sur la plateforme si agréable en été.
Nous avions tous deux pris ces bus sans même nous connaître ni penser un instant que nous passerions notre vie ensemble.
Ces bus étaient déjà et sont encore aujourd’hui plus vieux que nous.
Ils sont arrivés en 1934 et ont été réformés en 1974.
Heure-Bleue s’est arrêtée un instant et a dit « Nous sommes et resterons des « piétons de Paris » non ? »
Ce fut un chouette après-midi…

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Commentaires

Voyage entre la nostalgie d'un passé révolu, et les bêtises… de Cambrai ?… Non, d'une fromagerie créative et néanmoins parisienne…
Est-ce qu'au moins on y trouve du fromage de chèvre de biquettes clonées par Monsieur Seguin ?
Nous vivons une époque formidable !

Écrit par : alainx | lundi, 13 octobre 2025

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il a copié sur les coiffeurs et leur mode de mettre une enseigne dans le genre "Créa'tifs" et variations sur ce thème :-)

Écrit par : Adrienne | lundi, 13 octobre 2025

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J'ai moi aussi pensé aux enseignes « chelous » des coiffeurs... qui redoublent d'imagination.
Du vent tout ça...
J'ai bien aimé le bus : d'un coup, on se retrouve au temps de Raymond Queneau.
Chouette note !
 •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : Célestine | mercredi, 15 octobre 2025

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Que voulez-vous dans ce monde ultra concurrentiel, dominé par la grande distribution et le e-commerce qui dévorent tout le monde, ces commerçants essaient de se démarquer, d'attirer une clientèle. Ils essaient de vivre, de survivre grâce à leur travail.
Que direz-vous quand il n'y aura que des boutiques de smartphones puis des devantures "A louer" ?
Peut-être que ce commerçant s'est endetté jusqu'à sa chemise pour monter son affaire.
Pardon, mais je ne vois pas matière à se moquer sachant que depuis le début de l'année 50 700 entreprises ont défailli.

Écrit par : Visiteuse | mercredi, 15 octobre 2025

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Ne pas confondre le nom de l'enseigne avec le travail du commerçant, sinon ça montre plus la volonté de contradiction systématique (ou l'incompréhension...) que le sens de l'observation.
Ne pas oublier non plus que quand on se réclame d'un libéralisme plutôt sans pitié (Et non, je n'oublie pas vos commentaires plus anciens et votre admiration à l'époque pour Mme Verdier-Molinié...) on ne s'offusque pas quand un autre constate que le but de la concurrence c'est de tuer le concurrent.
Je suis toujours surpris d'apprendre que quelqu'un qui se plaint de la disparition des boutiques et des restaurants sur son chemin fait ses courses sur Amazon et se fait livrer ses repas par Deliveroo ou Ubereats.
Et les mêmes se plaignent de l'univers ultraconcurrentiel qu'ils utilisent sans vergogne pour payer moins cher, "ce moins cher" qui finit par coûter très cher...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 16 octobre 2025

Oui, et bien vous n’allez peut-être pas me croire mais j'ai changé, si si, cela peut arriver ! Tout ce que en quoi je croyais s'est effondré comme un château de sable balayé par les vagues.
Je suis passée de l'autre côté du miroir, derrière le décor.
Adios la croyance aveugle dans toutes ces fumisteries, ces idéologues nihilistes de droite, de gauche et du milieu qui n’ont qu’un objectif : servir les forces de l’argent et sauvegarder leurs rentes.

Sinon, je vous approuve quand vous critiquez les contradictions et l’hypocrisie chez les donneurs de leçons gratuites. Je ne fais pas partie du lot.

Je n'achète plus chez Amazon depuis 6 ans, ne me fais pas livrer des plats par des "clandé" esclaves et boycotte des tas de produits, d'enseignes et de services.
Je n'ai pas de smartphone, (mon mari en a un car c'est bien obligé pour suivre le compte avec cette dictature des banques), juste un vieux mobile pour téléphoner sans abonnement.
On s'est désabonné sur le champ de Netflix, le jour où la plateforme propagandée a fait la promo de la série du bonhomme habillé en kaki du "pays 404".

Ah oui, je cultive aussi mon potager depuis 4 ans, fais des cueillettes d'herbes sauvages et de baies et fais des bocaux pour l'hiver.
Je vous visite, car les points de vue et les biais cognitifs de mes contemporains m’intéressent.
Vous me permettez d’élargir ma réflexion en prenant des chemins de traverse. Merci.

Écrit par : Visiteuse | jeudi, 16 octobre 2025

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Mais si, je crois que vous avez changé.
Vous pensez que je n'ai pas changé depusi2005 ? ;-)

Écrit par : le-gout-des-autres | vendredi, 17 octobre 2025

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