Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 13 octobre 2025

L'usagé de la RATP…

20251011_162812.jpg

Depuis que toute personne ayant une idée, qui consiste généralement à vendre, se sent traversé par la veine créative, on voit fleurir des enseignes étranges.
Il y a quelque temps, j’avais remarqué une boutique près de la Madeleine qui affichait clairement et fièrement l’enseigne « Créateur de miels »
Le type entrevu derrière la boutique ne touchait plus terre, marchant au-dessus du sol d’un pas précautionneux, persuadé que les quelques pots de miel d’un prix qui aurait permis d’acheter les ruches et la forêt environnante, lui devaient tout.
Bref, des abeilles ce qu’il avait retenu était que c’était surtout des « ouvrières ».
Comme il était le patron, il en avait déduit que ces bestioles ne connaissaient rien et que le miel lui devait tout.
Évidemment, peu de temps après, le « Créateur de miels » avait été rattrapé par les règles d’un marché impitoyable qui n’avait pas oublié que ce sont les abeilles qui font le miel et pas les boutiquiers surtout quand les prix sont sans rapport avec le produit.
Exit donc la fausse abeille…
Hier, en nous promenant rue des Dames dans le but de faire dédicacer une bande dessinée de Joann Sfar nous sommes passés devant une fromagerie usant du même concept.
Le fromager, cette fois ci avait décidé que les vaches et les chèvres n’étaient pour rien dans les produits qu’il vendait.
« Encore un créateur », ai-je pensé…
Je me suis dit, pendant qu’Heure-Bleue ricanait devant l’outrecuidance du marchand de fromages, qu’il était curieux en ces temps de laïcité où les dieux n’étaient plus en odeur de sainteté qu’il se trouvât autant de « créateurs ».
Enfin arrivés devant la librairie qui accueillait Joann Sfar, nous fûmes dissuadés par une queue de dix millions de personnes et continuâmes notre chemin jusqu’à la rue des Batignolles.
Là, nous avons reculé d’une soixantaine d’années devant le spectacle qui s’offrait à nous.
Un bus, tel celui que la lumière de mes jours et moi avions pris pour aller au lycée était là, devant nous.
Quelques personnes étaient assises sur ces vieux sièges de bois et d’autres sur la plateforme si agréable en été.
Nous avions tous deux pris ces bus sans même nous connaître ni penser un instant que nous passerions notre vie ensemble.
Ces bus étaient déjà et sont encore aujourd’hui plus vieux que nous.
Ils sont arrivés en 1934 et ont été réformés en 1974.
Heure-Bleue s’est arrêtée un instant et a dit « Nous sommes et resterons des « piétons de Paris » non ? »
Ce fut un chouette après-midi…

20251011_165814.jpg

20251011_165720.jpg

20251011_170050.jpg