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mardi, 18 décembre 2012

Homme, sweet Homme...

Oui, il s'agit bien de votre Goût adoré...
Vous n'en doutiez pas, j'espère ?
Vous êtes toutes plongées j’en suis sûr, lectrices chéries, dans le plus profond désespoir à l’idée que l’égérie de votre scribe préféré souffre mille morts.
Rassurez-vous.
Je la connais, elle s’en remettra, je le sais parce qu’elle est le soleil qui éclaire ma vie depuis un bon moment.
Mais comme je suis prudent et que j’ai déjà pris des coups de soleil, je me dois de faire en sorte que la malade soit traitée avec toute la déférence qu’on doit aux déesses.
Je sais bien que, tel le phénix, elle renaît facilement de ses cendres, pleine d’énergie et prête à courir vérifier que les oreillers ne sont pas « en cafouillon », que je n’ai pas profité lâchement de quelques jours de faiblesse pour laisser tomber un T-shirt troué à côté du panier à linge, là où il rejoindrait des chaussettes qui ne demanderaient qu’à devenir du coup dépareillées.
Donc, je me conduis en homme parfait.
J’allais écrire « comme d’habitude » mais je me suis rappelé à temps que le printemps de mes jours lit mon blog et qu'elle risque de se précipiter pour corriger ce qu'elle pense être une impression fausse.
Je suis, comme vous le disais, un modèle d’époux, c'est-à-dire que je suis, ces temps-ci, garde-malade.
Le plus difficile n’est pas de faire les courses, le lit ou la cuisine, non.
C’est plutôt quand elle dit d’un ton gémissant « Embrasse mon front brûlant, je vais mouriiiiiiir, là, maintenant… » qu'il faut être convaincant.
Le plus difficile dans ces moments-là, c’est de lui faire admettre que bien sûr elle va mourir, mais comme tout le monde, pas demain, ni même après-demain.
Se garder de lui rappeler que ma mère mourait très souvent, et que, dotée d'une mauvaise santé de fer pendant près de soixante ans, elle a lâché la rampe à quatre-vingt-quatre ans
Il faut aussi titiller jouer la fibre amour-propre, lui dire que si elle meurt d’un rhume, elle va se couvrir de ridicule et faire trembler la blogosphère sous une avalanche de « LOL » et autres « MDR » (vous trouvez ça beau, vous ? Ces abbréviations anglo-SMS ?).
Que ce sera la seule, que même Marguerite Gautier était tubarde, que ça, au moins ça faisait sérieux.
Connaissant aussi sa tendance à surveiller ses affaires pour que personne ne s’en empare indûment, lui faire remarquer qu’elle va surtout laisser le champ libre à plein d'ardentes houris, femmes échevelées et sensuelles qui vont se battre comme aux soldes de chez Hermès pour récupérer son Goût chéri.
Ça, ça la requinque suffisamment pour qu’au bout de quelques minutes, ayant recouvré un peu d’allant, elle jette à votre serviteur « Ah ça, elles vont faire une affaire… Tu as intérêt à t’acheter des T-shirts sinon ça va tuer dans l’œuf tes nouvelles histoires… »
Bon, ce n’est pas gentil mais l’important c’est que le stratagème ait fonctionné non ?
Après ça on dira que je ne suis pas attentionné.

Je sais bien que vous en êtes convaincues, lectrices chéries, mais si vous me le disiez, en cachette d’Heure-Bleue… Hmmm ?