dimanche, 29 novembre 2015
De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace !
Vous allez voir, lectrices chéries, que Danton savait sûrement que votre serviteur ferait avancer la cause du féminisme et de la maternité dans les siècles futurs.
Pour remonter un moral défaillant après toutes ces morts et le prix désolant des funérailles, j’ai pensé ce matin aux petits enfants.
Si adorables et parfois si chiants.
C’est d’ailleurs ce dernier aspect qui m’a donné le sujet de ma note…
P’tite Sœur, vous le savez maintenant, a été équipée depuis peu d’un pot de chambre.
Aussi fainéante que son grand-père, elle préfère déféquer dans les doigts de Manou plutôt que dans le pot.
Elle s’y assoit un moment puis passe à autre chose, le laissant vide et attendant d'être de nouveau dans une couche pour s’y soulager.
Un appel de l’Ours, qui m’a passé P’tite Sœur qui aime beaucoup faire bisquer Heure-Bleue en lui disant « Papyyyy !!! » plutôt que « Mamiiiiie !!! » m’a donné une idée.
De ces cogitations intenses est enfin sortie l’idée, que dis-je, la lumière qui illuminera désormais les yeux de toutes les mères au jour de la diffusion de ce joyau de la pensée.
Je ne vole pas ici au secours de la veuve qui normalement, suivant en cela les canons de la morale judéo-chrétienne, n’est pas censée procréer, ni de l’orphelin qui n’est, par essence, pas en position d’emmerder sa mère.
Non, je viens ici soulager la peine, l’exaspération - et parfois l’envie d’utiliser la batte de base-ball - qui peuvent saisir chaque mère ouvrant la couche du petit et tremblant à l’idée d’y découvrir le truc épouvantable, qui sent mauvais et qui, par la faute de Newton, a une fâcheuse tendance à s’étaler sur la moquette gris clair avant d’avoir atteint le réceptacle adéquat.
Eh bien mesdames, mes neurones, une intense réflexion et quelques décennies de mariage hétérosexuel m’ont donné une idée assez précise de la solution.
Au lieu d’emmailloter cruellement ces bébés et il suffisait d’y penser, pourquoi ne pas adapter la célèbre invention du docteur Haas en 1931 ?
L’utilisation ? Extrêmement simple ! Je vous laisse imaginer l’installation du dispositif et ne m’attacherai qu’à démontrer l’efficacité de la chose dans son aspect le plus pratique.
En effet, au moment délicat du change, toujours riche en surprise, au lieu de mettre un nourrisson piaillant sur une tablette en plastique froid qui fait tressauter le bébé, suivre la démarche suivante :
- Prendre le bébé.
- Le présenter, fesses en avant, au dessus du siège des toilettes.
- Tirer la ficelle qui sort des fesses.
- Presser fermement le ventre du bébé pour le vider.
- Nettoyer.
Hop ! C’est fini.
N’est-ce pas une belle utilisation du Tampax ?
Bon, je ne sens pas l’acceptation franche et massive du dispositif.
Oui, l’innovation est toujours considérée avec suspicion voire carrément vue d’un sale œil en matière de puériculture...
J’attendrai que les unes et les autres soient partis de la maison pour essayer.
Si ça marche, je pourrais toujours me vanter.
Sinon, je me tais et profite lâchement que P’Tite Sœur n’est pas toujours compréhensible.
Sauf par Merveille, dont la notion du secret est plutôt lâche, qu’il me faudra donc dûment chapitrer…
10:17 | Commentaires (13)
samedi, 28 novembre 2015
Les bignoles de l’info.
Hier, nous avons entendu notre Président, ému, rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.
Nous l’avons entendu environ neuf fois.
Pleine d’à propos, Heure-Bleue m’a fait remarquer, vers la septième fois car la neuvième fois nous étions à table :
- Minou, faut pas laisser aux enfants l’addition de notre enterrement !
- Eh ! On n’est pas mort !
- Oui mais quand même…
- Tu sais que si on croise des fondus de la kalach’ ou de la ceinture d’explosifs, on n’a pas à s’en faire.
- Ah tu trouves ?
- Ben oui, là c’est l’Etat qui prend en charge les frais…
Mais elle a insisté.
On a papoté sur la meilleure façon de finir, à part être immortels, et avons conclu que brûlés et nos cendres dispersées sur la Seine depuis le pont de l’Archevêché, ce serait parfait.
Pas d’enterrement, pas de risque de finir dans un aspirateur un jour de grand ménage, tout ça.
Bref, impeccable.
Alors j’ai cherché sur le Web.
Et il en va du commerce comme du Français de base, celui qui montrera plus volontiers ses fesses que sa feuille de paie.
Pas moyen d’avoir un prix. Alors j’ai ouvert un mail de circonstance et rempli, sans illusion aucune, un formulaire..
Sur lequel, la seule chose exacte rapportée était la commune de résidence.
Je me suis appelé Dupont et ai donné un numéro de téléphone bidon.
Je ne suis pas un malade du secret mais pour m’être fait avoir par moult mutuelles qui m’ont assailli de coups de téléphone pour essayer de me vendre des souscriptions qui ne rembourseraient pas grand-chose mais avec d’excellentes raisons pour me prendre des sous, je suis devenu prudent.
Ce matin, j’ai donc reçu une réponse qui m’avertissait que le numéro communiqué était vraisemblablement erroné et que ça empêchait de me donner les renseignements demandés.
Comme la Camille qui avait signé le mail savait écrire, je me suis demandé si par hasard elle ne se foutait pas de moi.
Alors j’ai répondu à son mail le plus civilement du monde.
« Salut Camille,
Ce n’est pas une erreur.
C’est ce que je fais depuis que j’ai constaté qu’il est impossible, contrairement à ce qui est prétendu sur les sites proposant des services tels les vôtres, d’obtenir ne serait-ce qu’un ordre d’idée du prix d’un enterrement.
Chaque fois que j’ai communiqué mon numéro, j’ai été assailli de coups de téléphone qui n’étaient que d’ordre commercial, tout juste si on ne m’enjoignait pas de mourir sur le champ pour toucher plus vite le prix du cercueil.
Vous comprendrez donc que si je remplis un formulaire qui commence par « comparez maintenant » je sois devenu prudent.
Sinon je vais devoir recharger mon portable quatre fois par jour.
S’il vous est difficile de me dire combien coûtent :
- La mise en bière d’un corps de 75 kg, hors prix de l’emplacement alors que vous connaissez la commune où il doit reposer en paix.
- D’ajouter les prix des différents services que vous proposez.
Alors je suis inquiet, légitimement inquiet.
J’ai bien peur de finir dans un sac poubelle et jeté dans une décharge sauvage.
Ça ne me dérangerait pas plus que ça mais c’est l’idée que vous factureriez à mes enfants le prix d’un enterrement pour ça qui me chagrine un peu.
Je suis sûr, Camille, que vous me comprenez.
Cordialement
Le Goût. »
J’adore commencer une journée comme ça, avec quelque chose à faire.
Comme embêter mon prochain.
09:36 | Commentaires (22)
vendredi, 27 novembre 2015
La minute de licence.
Malgré les fautes d'orthographe, je trouve la question du grafitti assez fondée...
Et non non non, lectrices chéries, je ne vais pas vous raconter de cochoncetés.
Pas du tout, bien trop bégueule pour aborder crûment le sujet.
Chuis délicat, moi…
Donc, ce matin, j’ai pensé à quelque chose.
Oui, je suis comme ça, j’ouvre les yeux vers six heures et demie et je pense à des choses.
Bon, en fait je pense surtout à aller faire pipi et j’hésite à sortir du lit.
Heure-Bleue me colle car elle ouvre les fenêtres le soir et elle n’a pas très chaud le matin alors j’en profite.
Je sais que quand je me glisserai hors du lit je vais peler de froid mais comme je n’ai plus de couches Pampers depuis longtemps et pas de couches Confiance avant longtemps j’espère, hein…
Je pensais donc à des trucs en hésitant longuement.
Et quels trucs...
La journée de deuil aux Invalides prévue aujourd'hui m’a traversé l’esprit.
Et le doute s’est instillé doucement dans mon esprit.
Sur les motivations réelles de la gent politique, depuis quelques jours elle semble manifestement plus inquiète de son avenir électoral que du soutien à apporter aux survivants endeuillés.
Sur l’intelligence toute relative de gens qui disent ne pas aimer la vie, la liberté, le plaisir et autres petites choses qui rendent le monde agréable.
Plein de cette sagesse qui fait le charme de celui qui a certes la tête dans les nuages mais les pieds sur terre, je me suis dit, dans un de ces élans philosophiques qui me prennent avant d’aller aux toilettes « mais bon sang ! S’ils n’aiment pas la vie, qu’ils se tuent et qu’on n’en parle plus ! »
Et c’est là qu’on repère deux choses qui me semblent importantes.
D’abord que ces faux dévots sont quand même de fieffés hypocrites, qui se gardent bien de mourir eux-mêmes mais envoient des idiots malheureux et anencéphales mourir à leur place.
Pire, ils sont même sacrilèges car le meurtre n’est pas une activité franchement autorisée et supprimer l’œuvre de dieu n’est pas encouragé par les Écritures.
Pas plus que le suicide de ceux censés les respecter au pied de la lettre.
Du coup, dans un de ces accès de lucidité qui m’assaillent parfois je me dis, mal élevé que je suis « P… ! Si dieu existait, moi, à sa place, je serais plutôt vexé d’être adoré, loué et révéré par des gens aussi cons ! »
Vous ne croyez pas, lectrices chéries ?
10:16 | Commentaires (12)
jeudi, 26 novembre 2015
Je ferai du beau avec du lait.
Ça faisait deux jours.
Le suspense devenait insupportable.
Chaque repas me voyait inquiet, attendant que se produise l’évènement qui confirmerait l’inéluctable.
L’évènement qui prouverait que, malgré la mode « complotiste » qui remet ces temps-ci en cause les choses les plus établies, il en est d’irréfutables.
Ce soir enfin, l’attendu se produisit.
Lectrices chéries, vous ai-je déjà parlé d’un pull bleu layette ?
Mais si, rappelez vous.
Ce pull qu’Heure-Bleue adore mais ne peut habituellement porter plus de deux heures.
Eh bien, malgré les louvoiements du sort.
Malgré la prudence d’Heure-Bleue.
L’attendu autant que prévisible s’est produit.
Rond.
Un cercle presque parfait.
La marque de la destinée inéluctable.
Sa texture ?
Douce, soyeuse.
Sa composition ?
Du beurre.
Du vrai, du fondu, du qui adoucit la soupe déjà somptueuse de la lumière de mes jours.
Et placé… Holààà… Pfiouuu… Une merveille.
Ce pull bleu layette, dit « pull à taches » est un pull à col « en V ».
Où donc croyez vous lectrices chéries, qu’atterrit cette gouttelette ?
Pile sous la pointe du col.
On eut dit une broderie, faite toute exprès pour souligner la vocation du pull.
Que dis-je, la vocation, son destin irrévocable.
Tout de même, les fondements d’un univers que je pensais stable, gouverné par des lois de la physique que je pensais inébranlables, viennent de trembler.
C’est la première fois depuis des années que je vois ce pull rester immaculé plus de deux heures.
Au soir du troisième jour, le fait nous ramenant à la normalité se produisit enfin.
Mais trois jours, lectrices chéries, trois jours...
Si les vérités les plus solidement établies font défaut, je vous le dis, les temps sont venus.
Moi qui pensais que l’eschatologie était un truc de gogos lancé par Saint Jean un jour où il avait le moral dans les chaussettes…
Je vais devoir me plonger dans la lecture de ses exégètes.
Oh pis non ! J’ai quand même un gâteau à faire pour Marie-Madeleine.
09:26 | Commentaires (12)
mercredi, 25 novembre 2015
Legato alacrem eorum.
C’est ça, « leur héritage de la vivacité ».
(où l’enthousiasme, ou l’entrain, mais c’était juste pour le titre)
Vous ne croyez quand même pas que j’allais rater ça, non ?
Je sais, c’est un travail de Romain…
Ce post est long mais au moins, lectrices chéries, vous pourrez occuper votre après midi à faire autre chose que des bêtises.
Genre travailler…
Donc, à la demande générale de Mab, voici la recette initiale du « gâteau aux pommes », telle qu’elle me fut confiée par Berthoise :
- 8 cuillers à soupe de farine.
- 8 cuillers à soupe de sucre.
- 2 œufs.
- 125 grammes de beurre.
- ½ sachet de levure. (Alsa, la vraie levure chimique issue du pétrole).
- 1 pincée de sel.
- 2 cuillers à soupe d'eau ou de rhum.
- 3 ou 4 pommes coupées en morceaux.
Mettre la farine, le sucre, le sel, les œufs dans une terrine.
Mélanger en ajoutant peu à peu le beurre fondu.
Incorporer la levure, l'eau et les fruits.
Mettre dans un moule beurré et chemisé de 20 cm de diamètre.
Cuire à four moyen( 180 °) pendant 30 minutes.
Néanmoins il faut quand même que je vous dise lectrices chéries.
Après quelques essais, ma propension à la fantaisie m’amène à apporter quelques modification à la V.O. du gâteau.
- Ne pas tenter les cuillers de flotte, vous pouvez passer directement au rhum...
- Ajouter un sachet de sucre vanillé.
- Ne comptez surtout pas sur le côté Tefal du « moule à manqué », surtout si, comme le mien il vient de l’étalage du « paki du coin ».
- Beurrez le soigneusement, fond et tour.
- Précipitez vous sur cette vidéo pour « chemiser » votre « moule à manqué » .
- N’oubliez pas de beurrer le papier sulfurisé avant de le mettre dans le fond du moule.
Sinon vous allez démouler le gâteau et le papier sera bien collé au gâteau et ce sera hyper emm...bêtant à retirer.
Vous allez ruiner votre belle œuvre, elle sera imprésentable...
Les pommes maintenant.
Pour que ce soit vraiment bon et que vous ne preniez pas un kilo bêtement et sans plaisir, il suffit de deux pommes.
Trois ou quatre c’est trop.
Sinon, c’est de la pomme cuite avec un peu de pâte, pas terrible (en fait, franchement dégueulasse).
Ces pommes, il faut les couper comme pour une tarte, pas bêtement en gros morceaux.
Puis, pour que ce soit bien mélangé, ne tentez pas de mettre les pommes comme indiqué.
Ah ! J’allais oublier !
Faire fondre le beurre à feu très très doux, il faut qu’il soit tout juste fondu, pas trop chaud, sinon l’œuf cuit pendant qu’on mélange et c’est pas top.
Mettre d’abord les morceaux de pomme dans le « moule à manqué » et verser la préparation dessus.
Touiller un peu pour que tous les morceaux soient recouverts.
Mettre le four à thermostat 8 et attendre 30 minutes.
Ne pas oublier de mettre le plat dans le four avant, sinon c’est débile.
On se brûle en mettant un plat froid dans le four brûlant.
En plus on rate le gâteau parce qu'il faut le mettre à four froid.
Sinon, le dessus est cramé quand l'intérieur est enfin cuit.
Vous aurez juste perdu une heure à attendre que le four ait refroidi avant d’y mettre la préparation.
Bon, en fait, c’est assez simple. Il faut juste faire un peu attention.
C’est comme pour tout, faut être à ce qu’on fait.
10:27 | Commentaires (22)

