mardi, 24 novembre 2015
Quand le père eut bu…
Hier soir, Heure-Bleue a fait cette soupe qui l’a rendue célèbre chez tous ceux qui l’ont goûtée.
De fait, cette soupe est une pure merveille.
Même si je dois éplucher les carottes et les couper en petits dés.
Oui, Heure-Bleue n’a pas assez de force dans les mains pour arranger comme il faut les légumes trop durs.
Les navets et les carottes par exemple.
Pour les autres, elle se défend très bien.
Vous avez déjà vu comme elle a des mains petites et fines.
Je manque m’estropier en coupant les carottes et les navets, rien qu’à l’admirer éminçant les oignons, effilant les poireaux, coupant les pommes de terre en petits dés.
Un de ces jours je vais me « défigurer une main »…
Je l’admire semant dans la gamelle de petits grains de poivre concassés, saupoudrant un peu de coriandre dans l’eau frémissante.
Ah… Lectrices chéries… Si vous aviez goûté un jour la soupe d’Heure-Bleue vous ne pourriez l’oublier.
Non, je ne peux pas dire « Aaaahhh… Ces légumes… Ça me rappelle mes vacances au Maroc… » car elle ne met pas de semoule dans la soupe.
Mais quand même.
J’ai de mon côté préparé le gâteau dont la recette fut gracieusement donnée par Berthoise.
C’était la seconde fois que je me lançais dans la confection de ce gâteau qui a l’avantage énorme de plaire à Heure-Bleue.
J’ai donc émincé deux pommes.
J’ai fait fondre doucement 125g de beurre.
Pendant que le beurre fondait, j’ai mélangé la farine, le sucre et les œufs.
Bio les œufs, faut pas déc’.
Quand le beurre fut liquide et tiède, j’ai continué à touiller en laissant couler doucement le beurre dans le mélange.
Avec la levure et la pincée de sel.
Pour peaufiner, j’ai ajouté, pendant que le batteur tournait, les deux cuillers de rhum indispensables.
Je sentais déjà mes artères se boucher…
La soupe a cuit.
Le gâteau a cuit.
Je l’ai démoulé sur une assiette.
Nous avons allumé la télé pour les infos et nous sommes mis à table pour dîner.
Comme attendu, la soupe était une pure merveille.
Les Belges parlaient de Bruxelles. Les Français parlaient de Montrouge.
Nous dégustions la soupe tranquillement quand Heure-Bleue a lâché, dépitée :
- Je suis sûre que la soupe est ratée. Elle est ratée, hein Minou ?
- Non ma Mine, elle n’est pas ratée, je te promets. Elle est comme toujours, réussie.
Après ça, nous avons entamé le « gâteau aux pommes de Berthoise ».
Nous en avons pris un morceau. Petit, le morceau.
Puis un autre. Petit aussi.
- Tant pis si je grossis, j’en prends encore un morceau.
- Bon, tu ne te plaindras pas si…
- C’est ta faute aussi !
- Mais…
- T’avais qu’à pas le faire si bon…
J’ai été ravi que mon gâteau soit aussi bon que la soupe de la lumière de mes jours…
10:11 | Commentaires (14)
lundi, 23 novembre 2015
Couple mythique qu’elles disaient…
Bon, honnêtement comme couple c’est pas non plus Ophélie croisant Hamlet à Elseneur…
Heure-Bleue, comme elle vous l’a déjà dit, a les pieds qui déconnent et comme elle ne sait pas nager, l’idée de se jeter dans un lac ne l’effleurerait même pas.
Quant à moi, l’emphysème nuit sévèrement au souffle censé emporter la pièce de Shakespeare.
Heure-Bleue ne supportant pas les chemises de nuit, on ne peut même pas dire qu’elle « flotte très lentement, couchée en ses longs voiles »…
Hélas, cette nuit même je me suis fait gruger.
La lumière de mes jours, toujours prompte à la ruade dès que le frileux que je suis tente de se coller à sa peau si pâle mais surtout si chaude, a changé depuis deux jours ses façons de faire.
L’âge venant, l’hiver lui fait le presque même effet qu’à votre Goût préféré.
Et c’est là qu’on voit toute la cruauté qui frappe votre serviteur tout au long de l’année.
Repoussé sans ménagement quand la température est clémente.
Collé sans plus de ménagement quand la température est polaire.
Que je vous dise, lectrices chéries.
Quand le printemps approche, Heure-Bleue rejette la couette sans état d’âme me livrant au caprice de l’air agité car les fenêtres sont ouvertes.
Dans un réflexe de survie, je me colle à ma chaufferette vivante.
Chaufferette qui me chasse d’un coup de pied vif et me pousse à m’éloigner avant de voir les attributs de ma virilité frappés douloureusement.
En revanche, quand l’hiver approche, alors que je sais bien comme elle est, je me protège tant bien que mal du froid.
Au bord du lit, la couette m’isolant du froid et d’Heure-Bleue, je fais semblant de rien, je tente de me faire oublier.
Et c’est là qu’on voit toute la bizarrerie qui anime la psyché féminine et justifie les longues études auxquelles je me livre depuis… Pfiouu…
Heure-Bleue, qui n’a habituellement de cesse de me voir loin de sa chaleur, semble ressentir cette fois une attirance irrépressible pour ma peau.
Et ça fait un tas d’hivers que je suis maltraité par la lumière de mes jours de la même façon.
Elle me tapote l’épaule pour que je me retourne, histoire d’être face à elle.
Elle fait semblant de trouver ça chouette et plie ses jambes.
Chaque fois je me fais avoir.
Super intéressé, je jubile d’avance.
Hélas, trois fois hélas, elle glisse ses pieds entre mes cuisses.
Des pieds effroyablement gelés !
La face intérieure de mes cuisses se contracte, se gerce quasiment, je hurle !
Elle les retire aussitôt en souriant férocement.
Puis se retourne.
Je pense la torture terminée.
Je me trompe.
C’était juste pour coller des fesses aussi gelées que ses pieds contre mon ventre.
Un coup à voir les « tablettes de chocolat », celles qui l’ont charmée, ressuscitées par la brutale contraction du peu d’abdominaux qui me restent.
Je « rehurle », prends mon Gaston Lagaffe, cette bande dessinée seule digne d’être relue aussi souvent que la Bible ou la Divine Comédie…
Elle m’aura eu cette année encore…
11:27 | Commentaires (15)

