lundi, 17 octobre 2016
Choisir celle à dorer, sinon celle en fer…
Mon dieu que ces alliances sont belles.
Je suis sûre que celle du milieu, là, celle toute simple m’irait merveilleusement.
Je veux celle-là, absolument.
Je sais qu’elle lui plaira, j’en suis certaine.
Il y a bien sûr quelque chose qui cloche, comme toujours.
Il y a toujours un détail qui nuit au bonheur.
Un impératif auquel on ne peut se soustraire, hélas.
Enfin, on pourra quand même avoir des enfants, c’est déjà ça.
Toutes ces embûches n’ont fait que renforcer notre amour.
Mais celle-là est de taille.
Le vrai problème d’ailleurs n’est pas l’alliance.
C’est plutôt la consécration de notre union.
Nous nous aimons, j’en suis certaine.
Je me contenterai de l’alliance sans cérémonie.
Nous aurions voulu nous marier mais il n’en est pas question.
Tant pis, nous serons heureuses quand même...
07:24 | Commentaires (14)
samedi, 15 octobre 2016
Ce matin, je m'édite...
Ce matin, quand je me suis levé il faisait un temps de mince.
Même les arbres avaient les branches qui penchaient de désespoir.
Heure-Bleue a cru me réveiller alors que je lui demandais, déjà les mains tendues, prêtes à être repoussées.
- Quelle heure est-il ma Mine ?
- Trop tôt Minou, il est l’heure de dormir.
Quand elle fait ça, je la jetterais par terre et je la piétinerais…
Elle me rappelle ma grande sœur.
- Anne ? Il est quelle heure ?
Le texte variait :
- L’heure de te lever.
- L’heure de te laver.
- L’heure de t’habiller.
- L’heure d’aller à l’école.
- L’heure d’aller au lycée.
Je ne crois pas avoir entendu une seule fois ma grande sœur dire :
- Il est huit heures.
Eh bien ce matin, Heure-Bleue m’a fait cet effet.
Heureusement ça n’a pas duré longtemps.
Son appétit a le sommeil encore plus léger que le cochon qui sommeille dans le cœur de tout homme.
Alors après m’être levé, j’ai préparé les petits déjeuners et crié « À taaaable !!! ».
La lumière de mes jours s’est précipitée lentement.
Je me suis fait la réflexion que certaines gens, surtout Heure-Bleue, avaient ce trait de caractère curieux d’être à la fois très lentes et très impatientes…
Puis, un rayon de soleil est venu éclairer la pièce.
Ça m’aurait donné envie de danser la java si j’avais su danser la java.
Il m’est alors revenu une de ces ritournelles chantées en « mode java ».
De ces chansons particulièrement légères et délicates qui permettent de passer le temps dans les amphis quand le prof est à la bourre :
« Le sam’di matin
Couché sur le lit
Avec ma gonzeeeeeesse !
J’y tripote les seins
la boîte à pipi
Et la raie des feeeeesses ! »
Et j’en connais de bien pires…
Inutile de vous dire, lectrices chéries que, bégueule comme elle est, la lumière de mes jours résiste à grand’ peine à l’envie de me jeter par terre et de me danser dessus…
Pourtant, ça met de la gaîté dans la maison.
Je vous assure que ce soleil fait un bien fou après le ciel que j’ai vu au lever, plus triste qu’un novembre triste.
En fait, tout ça c’était pour vous dire qu’il fait beau, que ça va et qu’on va aller manger un döner à Paris et que je salive déjà.
Faut bien ça parce que demain je pars à le cueillette des « champignons de murs » avec des produits que j’espère efficaces.
Ça nous permettra d’attendre pour déménager que des trucs genre dentiste d’Heure-Bleue, impôts locaux et autres babioles inévitables aient passé…
09:54 | Commentaires (9)
jeudi, 13 octobre 2016
La morale donne des zèles, parfois…
Je ne remercierai jamais assez l’anonyme « Bonita » d’avoir donné une leçon de morale à Mab.
Ça m’a surtout donné l’idée d’une note qui avait bien du mal à voir le jour faute de sujet…
Son commentaire prouve avec maestria que « Bonita » ne connaît ni Mab ni Maky.
Surtout Maky…
Sinon elle saurait que Maky ne jette que ce qui n’est absolument plus récupérable.
Si votre maison tombe en ruine, avant de la faire abattre, appelez Maky.
C’est bien le diable s’il ne la transforme pas en immeuble de rapport propre à rendre jaloux un bailleur institutionnel.
(Moyennant une somme très raisonnable, je vous signale, lectrices chéries, que si vous avez quelque chose à réparer, je peux vous communiquer après validation de la transaction par Visa, le téléphone de Maky)
Cela dit, je me dois de remarquer un détail.
Deux, détails.
Le premier concerne « Bonita » qui devrait prendre garde à ses leçons de morale.
Il va bien se trouver quelqu’un pour remarquer de façon goguenarde que l’on constate assez souvent que la morale est d’autant plus élastique que le moralisme est rigide.
Il suffit de regarder les critères de rejet de Facebook pour s’en rendre compte.
Le second détail te concerne, Mab.
Te rappelles tu ?
Quand tu as imprudemment parlé dans une note des papiers de chocolat récupérés pour aider les petits Chinois, il ne t’est pas venu à l’esprit que les petits Chinois auraient préféré bouffer le chocolat que le papier de chocolat ?
Et hier ?
T’est il venu à l’esprit que tous ces petits Éthiopiens qui ont faim aimeraient bien grignoter un vieux meuble ou mâchouiller un de ces bouquins détrempés que tu as inconsidérément jetés ?
Exploités qu’ils sont aujourd’hui par les petits Chinois qui ont grandi, engraissés qu’ils furent au papier de chocolat, tu ne crois pas que ces Éthiopiens se jetteraient avec appétit sur tous ces déchets ?
Bon, tu me diras que « Bonita » est peut-être plus méprisante qu’il n’y paraît et pense tout bêtement que les Éthiopiens et tous ces pauvres déshérités ne sont en fait que des « bousiers », ces insectes qui s’empiffrent de déjections.
Mais va savoir…
06:49 | Commentaires (9)
mardi, 11 octobre 2016
Le perturbateur « endoctrinien ».
De rien Mab.
Je vais aujourd’hui me faire un « devoir de Lakevio de moi tout seul ».
Et je ne vais même pas fouiner sur le Web pour y trouver une toile.
Je vais me contenter d’une photo que j’ai prise il y a peu en traînant avec Heure-Bleue.
Vous verrez, lectrices chéries, il n’est pas indispensable d’avoir un soleil éclatant pour se sentir soulevé par l’allégresse.
Pas du tout.
Je le savais bien, en prenant ce bus qu’on allait passer devant ces endroits magiques.
Je savais aussi que la magie en a été galvaudée au hasard des cartes postales.
Néanmoins, quand on n’a que ses yeux et sa vie pour les voir, la magie reste là.
Pile poil là.
Dis-je, le doigt pointé sur la tempe.
Non, le soleil n’était pas là.
On ne pouvait voir que la beauté d’un ciel qui eût pu être peint par Turner ou Boudin.
On pouvait aussi voir la Tour Eiffel, telle sur un prospectus vantant Paris.
Mais là n’est pas la vraie magie.
Non, elle est dans ces flots, admirés depuis le parapet du quai qui mène au pont de l’Alma.
Rappelez vous, lectrices aussi parisiennes que chéries, vos promenades le long de la Seine.
Ces temps où nous regardions le fleuve et le monde avec un autre regard.
On a eu beau nous dire et nous redire que non, le monde n’est pas si beau qu’on pense, qu’il y a plein de choses qui ne vont pas.
Et alors ?.
Ces tentatives d’endoctrinement, ça n’a pas marché.
Nous l’avons vu beau et plein de promesses, ce monde.
Il est toujours beau et plein de promesses.
Les promesses sont certes plus nuageuses mais c’est beau les nuages.
Surtout ceux là.
Ceux qui peinent à cacher que le ciel est bleu.
Oui lectrices chéries, même quand il ne fait pas très beau, le ciel de l’ouest de Paris n’arrive pas à être triste ou laid.
Jamais.
Vous ne vous revoyez pas, accoudées à ce parapet qui mène au pont de l’Alma?
Échangeant des impressions avec celui qui vous accompagne ?
Je suis sûr que parfois, en y pensant vous avez cette vague joie qui vous dilate la poitrine.
Ou cette vague sensation de temps passé qui vous serre le cœur et dont vous avez bien du mal à décider si c’est une sensation de bonheur ou de regret.
Puis je suis sûr que vous finissez par vous dire que, non, ce n’est pas perdu, c’est simplement réimprimé dans vos souvenirs chaque fois que vous passez par là.
Mieux, c’est un nouveau souvenir heureux sur une couche déjà épaisse de souvenirs heureux.
Je suis sûr que c’est pour ça qu’on a inventé les quais de la Seine et le réseau de bus de la RATP.
C’est seulement pour vous remplir les yeux et la mémoire de beauté.
« Rien que pour vos yeux », comme dit Bond, James Bond…
14:25 | Commentaires (9)
lundi, 10 octobre 2016
Lettre et le néant…
Avoir poussé la table devant la fenêtre est une mauvaise idée.
Dans la pénombre, on n’y prêtait moins attention.
Et puis, au moins il y avait une chaise de part et d’autre.
Je l’ai amenée devant la fenêtre pour voir la rue, au cas où.
Je m’y accoude souvent, histoire de voir dehors, des fois que…
Chaque fois, je suis déçu.
Chaque repas est décevant, je « pignoche » comme aurait dit ma grand’ mère.
Je ne sais même plus pourquoi j’espère, ni même ce que j’espère.
Pourtant, s’il y a quelque chose entièrement fait pour être déçu, c’est bien l’espoir…
Alors je fais bien attention à boire l’eau de la carafe.
Un verre d’eau pour chaque verre de vin.
Histoire « d’être sage pour si des fois » comme disent les gosses qui espèrent…
Allez, la dernière bouchée, un minuscule morceau de pain avec un encore plus insignifiant morceau de fromage.
Le pain est presque dur, ça accompagne très bien ce morceau de camembert desséché…
La gorge serrée d’angoisse, j’ai du mal à déglutir.
Bah ! Ça va passer avec un verre de vin.
De toute façon je sais bien que j’attends pour rien…
Elle m’a fait une bise sur la joue et dit « À tout à l’heure ! »
J’avais cru qu’elle reviendrait.
On n’était même pas fâché, rien.
Puis j’ai trouvé le mot sur la table il y a une semaine.
Je ne pensais pas lui avoir fait tant de mal.
Lakevio, s’il te plaît !
La prochaine fois, choisis une toile enthousiasmante !
Pas un truc à se jeter dans la Seine !
06:40 | Commentaires (14)