vendredi, 23 novembre 2018
Un vieux parle à un œuf…
Ouais, je sais mais c’est la fin de l’année...
- N’empêche, ils n’ont toujours rien compris à mon cerveau !
M’assène Heure-Bleue après avoir entendu je ne sais quoi à la radio.
Ces temps ci, elle est un peu obnubilée par le prochain examen à subir.
Ça l’agace mais elle craint ne pouvoir y échapper.
Elle est tombée dans le même piège que celui où je suis tombé il y a une bonne douzaine d’années.
Le piège du spécialiste.
Le spécialiste en médecine.
Ce type qui ne voit en vous qu’une machine prévue pour lui apporter l’organe dont il est spécialiste.
Chez Heure-Bleue, le premier organe concerné est l’œil.
Nous courûmes donc chez l’ophtalmologiste.
Qui conclut illico à un fonctionnement parfait de la mirette de la lumière de mes jours.
Se souvenant que l’œil a une connexion privilégiée au cerveau, elle la dirigea vers un radiologue afin de se décharger du problème avec une « IRM ».
Le radiologue constatant que la cervelle d’Heure-Bleue était en parfait état, ce qui ne m’apparaît pas toujours avec la clarté souhaitée, se débarrassa à son tour du problème en l’envoyant chez un autre spécialiste afin que ce dernier examinât avec attention le système vasculaire qui arrosait l’entendement de la femme qui partage ma vie.
La radio de ma cuisine elle-même se posait hier de graves questions à propos de discernement.
D’où cette remarque de la lumière de mes jours :
- N’empêche, ils n’ont toujours rien compris à mon cerveau !
Ce à quoi je répondis platement
- Comment veux tu qu’en deux clichés ils comprennent quoi que ce soit à ton cerveau ?
- Et pourquoi pas ?
- Ça fait près d’un demi-siècle que je regarde, t’écoute, t’admire et je ne te connais toujours pas…
- Oui mais ça, j’ai l’habitude, depuis le temps mais eux ! Ils sont jeunes, des petits génies…
- Bon…
Comme aurait pu dire César « Tu quoque uxor… »
09:49 | Commentaires (10)
jeudi, 22 novembre 2018
Avant de m’occuper de Vénus, je me suis occupé de mercure.
Ouais, je sais...
Mais avouez que c’est l’ordre naturel des choses, quand même…
Liv fourmi, que j’adore, manque néanmoins du savoir minimum en matière de curiosité des petits garçons.
Pas que pour ce qui concerne « le camp d’en face », non.
Ça, tout le monde le sait. Surtout les filles…
En revanche, pour ce qui touche la curiosité maladive dont ils font preuve dès qu’il s’agit de choses risquées, voire dangereuses, Liv Fourmi ignore tout…
Enfin presque tout car je suppose qu’ayant un camarade de jeux à domicile et des enfants elle doit bien avoir quelques lumières sur le sujet.
Pour ce que je me rappelle, elle m’a un jour dit « j’ai fait une expérience de chimie un jour ! J’ai mis un bonbon Mentos dans du Coca-Cola ! »
Bon, d’accord, ça mousse…
En plus si on boit le résultat, on ne meurt pas empoisonné mais on va faire un sprint vers les toilettes.
Car l’effet secondaire inattendu des bonbons Mentos, justement, eh bien c’est… Bref, c’est ça.
Pour en revenir à ton conseil, Liv Fourmi, lectrice chérie, tu me dis « Si tu voulais jouer avec du mercure, il te suffisait de casser un thermomètre.... Pfff il faut tout te dire... »
Un thermomètre… Pfff… Tu n’y connais rien !
Dans un thermomètre, il n’y a quasiment pas de mercure.
Et quand tu as retiré les petits bouts de verre, il en reste encore moins.
En prime tu te fais disputer, voire maltraiter car les parents des années cinquante ou du début des années soixante étaient des clients sérieux.
Pas des « parents ouverts au dialogue et prêts à discuter avec les enfants qui sont de « petites personnes » à qui il faut expliquer plutôt que sévir et dont il faut tenir compte des désirs ».
Non, Liv, les « parents façon Dolto » étaient rares dans les années cinquante.
Non non Liv, si j’avais cassé le thermomètre, j’aurais pris une taloche pour m’apprendre des choses comme « ton père se saigne aux quatre veines pour que tu aies à manger et que tu sois soigné et toi, mon garçon, qu’est-ce que tu fais ? Hmmm ? »
Là, il y aurait un silence réprobateur, le calme qui précède la tempête, je parle d’expérience.
Ma mère aurait repris son souffle et hurlé « ET TOI TU CASSES LE THERMOMETRE ! » à un niveau qui ferait passer Lara Fabian pour Carla Bruni.
Oui Liv, je crois t’avoir déjà dit que ma mère me faisait peur car elle criait encore plus fort que Lara Fabian.
Pour revenir à mon mouton, à mon mercure, cet « Altimètre à mercure » m’en avait fourni, après un ramassage difficile, près d’un demi-verre à moutarde.
Il faut avouer que l’époque n’avait pas, sauf pour le travailleur, encore cette maladie des économies.
S’il fallait un verre de mercure, eh bien on mettait un verre de mercure, on ne mégotait pas.
Il n’empêche que j’ai drôlement bien joué avec ce mercure.
Je l’ai fait chauffer dans une casserole quand j’ai été tout seul à la maison.
J’ai flingué une bague de ma grande sœur, en plaqué or, la bague pas ma grande sœur.
Bon c’était un bijou en toc qu’elle avait eu avec une boule de chewing-gum dans un bocal où elle avait mis une pièce.
J’ai fait un court-circuit avec une pile toute neuve, celle de la « lampe électrique », celle qui servait à aller chercher le charbon quand ma mère a trouvé que c’était mieux que la bougie.
Bref, ce mercure m’a bien profité.
Un jour j’ai renversé la boîte…
Alors un thermomètre. Je vous demande un peu…
09:09 | Commentaires (10)
mercredi, 21 novembre 2018
Le petit pou sait…
Ouais, je sais, j’ai honte mais je suis fatigué, alors…
Je sais, lectrices chéries, nous sommes déjà mercredi et je ne vous ai rien écrit d’autre que « le devoir de Lakevio ».
Un devoir écrit lundi à contrecœur, l’esprit occupé par bien d’autres choses embêtantes.
Mon mardi fut occupé lui aussi à peu de choses.
Dont l’attente du compte-rendu du radiologue, compte-rendu qui eût dû arriver lundi mais n’arriva point.
Il est heureux que le radiologue nous l’ait fait de vive voix et qu’il fut rassurant.
Je trouve néanmoins assez léger, pour ne pas dire cruel, de faire « marronner » les patients et leur médecin.
Imaginez l’angoisse de celle qui est soumise à un examen dont elle appréhende le résultat et qui, faute d’avoir pu voir le radiologue, se morfond tout un week-end en craignant une maladie sournoise qui la traînera jusqu’à la tombe dans d’horribles souffrances.
Bref, j’avais envie de retourner au centre d’imagerie pour distribuer des coups de pieds dans la figure de ces fainéantes qui faisaient rien qu’à glander en regardant leur « smartphone » au lieu de taper de leurs petits doigts manucurés le compte-rendu que je devrai à mon tour envoyer à l’ophtalmo.
Voilà donc à quoi j’occupai mon mardi.
Je me demandai donc ce matin ce que je pourrais vous raconter quand m’est revenu une charmante et délicate saynète vue dimanche soir en allant chercher de quoi nous sustenter.
Les bras encombrés d’une bouteille de lait et d’un paquet de pain de mie industriel mais « bio » et « complet », c'est-à-dire bis et pas terrible, je sortis du minimarket du coin de la rue Lamarck.
Un jeune couple me précédait qui semblait avoir très faim mais pas de pain et de lait.
Ils sortirent donc, suivis de votre serviteur.
Assis contre le mur, un clochard sale, plein de poux j’en suis sûr et passablement imbibé, la dernière cannette de « 8.6 » posée à côté de lui.
Il demanda à la fille « t’aurais pas une ‘tite pièce ? » d’une voix pâteuse.
Elle secoua la tête.
Peu au fait du « politiquement correct » et fort des cours de diplomatie dispensés par Donald Trump, il cracha « bande d’enc… ! » pour marquer sa désapprobation.
Je me suis retourné, l’ai regardé.
Il parut assez surpris d’avoir été entendu.
J’ai fait la moue.
Il a juste haussé les épaules…
09:35 | Commentaires (11)
lundi, 19 novembre 2018
Le fagot me fascine…
De rien…
Incipit... Excipit
D'un texte à l'autre.
1) Commencez impérativement votre devoir par la phrase suivante : "Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy, du bourg de Terninques, en Artois."(emprunt à Georges, sous le soleil de Satan).
2) Terminez impérativement par la phrase suivante : "La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent de nouveau, maintenant, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison." (emprunt à Alain et sa jalousie).
Entre les deux, casez ce que vous voulez.
Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy, du bourg de Terninques, en Artois.
Germaine est arrivée au crépuscule sur la place, fatiguée.
Elle avait roulé toute la journée avec l’idée de le rejoindre.
Elle avait arrêté la voiture et s’était laissée aller, le front reposant sur le volant, se demandant comment elle allait lui dire pourquoi elle était venue.
Il était près de neuf heures du soir et elle était fatiguée, très fatiguée…
Elle redémarra la voiture et chercha un endroit où elle pourrait dormir.
Hélas, l’été avait, comme chaque année, rempli les hôtels et les chambres d’hôte alors elle sortit du bourg, espérant elle ne savait quoi.
Après avoir roulé au hasard une demi-heure, elle s’arrêta devant une maison décrépite qui lui parut abandonnée.
Elle pénétra dans la maison d’un pas précautionneux, un peu inquiète tout de même à l’idée de croiser quelqu’un.
La pièce sur quoi donnait l’entrée était froide, trop pour songer à s’y reposer et trop poussiéreuse pour le peu qu’elle en vit dans la lueur du soir.
Elle ressortit et fit le tour du jardin, l’herbe était humide, trop pour qu’il fût confortable de s’y allonger.
Il n’était pas question de dormir dans la voiture. Il lui était arrivé de le faire et elle en était sortie le matin, moulue comme si elle avait passé la nuit à se bagarrer.
Elle regarda autour d’elle et vit ce qui pourrait lui servir de lit.
Elle prit le temps de préparer un couchis de fascines qui serait assez confortable et alla prendre dans la voiture le plaid tout froissé jeté sur le siège arrière.
Elle s’allongea, alluma une cigarette et commença à se détendre.
Elle fut réveillée en sursaut par une brûlure et tapota pour éteindre le rougeoiement de sa robe.
Elle contempla sa robe grillée et jura puis se tourna pour dormir…
Je la devine déjà : Elle ferme les yeux et la nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent de nouveau, maintenant, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison.
09:30 | Commentaires (16)
samedi, 17 novembre 2018
Les marchands de vain…
Adrienne nous racontait hier ses démêlés avec une de ses élèves qui tenait absolument à lui voir embrasser la foi des « Témoins de Gévéor ».
Elle est profondément agacée par la « mauvaise foi ».
J’en suis surpris car moi-même personnellement je n’ai jamais rencontré de « bonne foi ».
Non que je sois perpétuellement en bisbille pour cause de dissensions infondées, je parlais seulement de dogme.
Le truc qu’on ne peut discuter sans encourir l’accusation d’apostasie.
Accusation qui peut se révéler périlleuse
J’appris ainsi il y a quelque temps, aux dires d’un expert autoproclamé, que la constante de Planck, la mécanique quantique et même « Big-Bang » étaient des sujets abordés voire déjà décrits dans le Coran.
J’ai pris grand soin de ne pas douter.
C’est un coiffeur qui me l’a affirmé.
Je ne l’ai pas contredit.
Cela dit, j’ai lu le Coran dans l’excellente traduction des « Classiques Garnier ».
Ces éditions sont réputées pour leur sérieux et la qualité de leurs traductions.
Je n’ai pas souvenir d’avoir lu un soupçon de physique quantique ou d’astrophysique dans une sourate quelconque...
Mon coiffeur avait peut-être confondu Mahomet et Einstein.
Mais ça m’étonnerait, il semblait aussi détester les juifs.
Je ne suis pas naturellement emballé par l’islam mais comme tout un chacun, sauf le dépressif grave, je suis mené par l’instinct de conservation.
Il transformait l’Absalon que j’étais en « Green Beret » et en était aux finitions.
Or on ne contredit pas quelqu’un qui vous tient le menton de la main gauche tandis qu’il a un rasoir dans la main droite…
Ah ! Au fait, Heure-Bleue n’a pas de tumeur du cerveau.
Et elle a un cerveau.
Je le sais, j’ai vu les clichés.
09:55 | Commentaires (13)