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mercredi, 05 février 2020

Le fondu enchaîné ou démêlés avec l'image ?

Ce matin, car c’est encore le matin il n’est que neuf heures et demie, j’ai une absence d’idée de note en tête.
Une vague mélancolie m’étreint.
Il y a comme ça quelques moments de l’année qui me plongent dans le « spleen ».
On appelle ça « Le spleen » parce qu’il fut un temps où on pensait que si on se sentait mal dans sa peau, enclin à l’élégie, triste sans raison, bref « ado sans l’être » c’est parce qu’on avait la rate qui battait la campagne en boitant…
Donc, il y a plusieurs moments dans l’année qui me mettent dans cet état dont je ne sais s’il est triste, malheureux, simplement mélancolique ou tout bêtement parce qu’on a été réveillé en sursaut par des cris, comme ce matin.
Il va pourtant falloir que j’écrive quelque chose !
Mais quoi ?
Mystère…
Pourquoi ?
La di-sci-pli-neuuu ! Nom de dieu !
Je m’en vais faire ma toilette, après on verra.
Oui car je dois vous dire qu’une fois rasé, mon moral est (un peu) meilleur.
Ça me fait la peau aussi douce que celle de P’tite Sœur.
En moins souple mais en plus mou…
Oui lectrices chéries, c’est comme ça.
Que je vous dise.
Avant le rasage, je regarde avec circonspection le type mal peigné qui me fait face dans le miroir.
Après rasage, ça ne s’arrange pas forcément car je me demande où est passé l’Apollon qui occupe normalement ma place devant le lavabo.
Ma toilette faite, je cherche un caleçon…
Je sors de la salle de bains, vêtu de ma seule innocence, un peu comme quand ma mère m’a fait mais en moins bon état.
Les rideaux ne sont pas encore tirés, ce qui m’évite d’apparaître tout nu à la fenêtre en face du collège ce qui est un très mauvais plan.
Je connais ces gosses parfaitement, j’ai été l’un d’eux…
Depuis que nous avons déménagé, il n’y a plus un arbre pour me cacher à la vue des voisins.
Un bref instant de la fatuité du mâle d’avant réalisme me saisit à l’idée qu’il soit besoin d’un arbre pour cacher ma… virilité.
Puis l’objectivité m’a saisi en même temps que la fraîcheur.
Un peu triste quand même.
Je me suis dit que certains jours il n’y a pas grande différence entre un cache-sexe et un cache-misère…

lundi, 03 février 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 25

rousse_psyché Ivan Olinsky.jpeg

Cette femme devant sa psyché, se prépare-t-elle à partir ou revient-elle ?
Et s’il y avait quelqu’un derrière elle ?
Dites en quelque chose lundi.
Que vous soyez à la place de l’une, de l’autre, des deux.
À vous de jouer.


*
*   *

La soirée a été délicieuse, j’en soupire d’aise.
Je sais bien qu’il est là et me regarde.
Oui, je sais que tu es là et que tu me regardes et que tu crois que je ne sais pas ce que tu penses.
Surtout à quoi tu penses.
Je le sais chaque fois que je t’entends ton souffle quand je retire les épingles qui tiennent mon chignon.
Je sais que c’est mal de te tenter comme ça et ce que tu veux faire chaque fois que je le fais.
J’entends presque tes mains qui veulent se tendre vers moi et passer sous mes bras pour me tenir.
Mais je ne peux pas résister, alors je baisse un peu la tête pour distraire ton attention vers autre chose que ce que tu ne fais que deviner à travers mon caraco dans le miroir de la psyché…
Oui, je sais que tu attends.
Je sais ce que tu attends…
Mais attends encore un peu, j’aime que tu me trouves troublante.
J’aime te troubler…
Je sais bien ce qui se passe quand je lève les bras pour retirer les épingles.
Je sais bien ce que tu meurs d’envie de faire quand, les bras levés, ma poitrine se tend au travers de mon « petit haut » comme tu dis.
Mais attends encore un peu.
Encore un instant…

*
*   *

Tu sais évidemment…
Pas tout ce que je pense, bien sûr.
Quoique…
Mais j’attends, je sais ce que j’attends et je sais que tu sais...
J’attends ce moment délicieux où tu lèveras les bras pour défaire ton chignon à petits gestes précis.
Chaque fois je me demande comment elle fait, les bras au dessus de la tête, les mains brodant sa chevelure de mouvements légers et sûrs.
Elle a toujours ce geste élégant qui la rend si belle.
Encore plus belle.
J’attends aussi avec impatience que tu découvres ton cou.
Ce cou pâle et si délicat qu’on ne peut le toucher que des lèvres.
Parfois du bout des doigts mais à peine.
Juste pour savoir si c’est le toucher qui me trompe ou si c’est la vue qui me trouble. 
J’attends le moment où seront dégagés ces petits cheveux.
Oui, les petits là, juste sous la nuque.
Je vois bien que tu prends son temps, jouant de ma patience.
Tu sais que je m’approcherai et te mordillerai le cou comme font les chats pour dire qu’ils vous aiment.
Bien sûr que je te ferai ça comme tu sais que je ne peux résister à cette peau.
Je me pencherai et poserai mes lèvres sur ta nuque pâle et douce.
Tu te tortilleras en disant « non, non, non… » mais tu baisseras la tête pour que ce me soit plus facile.
Et tu frissonneras.
Chaque fois que nous rentrons à la maison après une soirée agréable tu te mets devant ta psyché et tu attends, prenant plus de temps que nécessaire pour chaque geste.
Tu ne te décoiffes pas, tu danses sur mon âme.
Exprès.
Veux-tu seulement vérifier ?
Où bien veux tu…
Plus ?

 

samedi, 01 février 2020

Vous avez dit "raciste" ?

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Hier, nous avons pris notre courage à deux mains et le bus.
J’aime beaucoup écrire ce genre de choses.
Nous avons donc pris le bus dans le but avoué de refaire le plein chez Clooney et le but inavoué de voir combien et qui porterait un masque dans la rue.
Quand les « Gilets Jaunes » pourrissaient les samedis des commerçants, les touristes venaient en masse admirer ce qu’ils n’ont pas le droit de faire chez eux et portaient des masques chirurgicaux pour respirer malgré les gaz lacrymogènes.
Ces jours-ci, alors qu’un virus de piaf ou de chauve-souris passe de touriste à boutiquier dans les rues de « la Blanche Cathay », tout Chinois dans le bus est regardé comme le pestiféré de Marseille en 1346.
Dès qu’un Asiate monte dans le bus ou entre dans une boutique, les masques sortent des poches et les petits flacons de gel antiseptique sortent des sacs-à-main.
La confiance règne…
Nous sommes malgré tout entrés aux Galeries Lafayette pour acheter des haricots et une bouteille de vin.
Ce n’est pas tant pour acheter des produits Carrouf au prix des produits de luxe que parce qu’on peut y faire pipi gratuitement dans des toilettes propres.
C’est allant aux caisses que le comportement de ces Chinois, importés parce que dépensiers, m’a amené à me poser une question sur le racisme.
Aux caisses du rayon épicerie, il y avait trois caisses ouvertes.
Une tenue par un Noir.
Une tenue par une Gauloise blonde, autant dire une « Royale ».
Une tenue par une Gauloise brune, la vraie, la « Goldo » quoi…
Une cohue de touristes Chinoises et Chinois (on sait, grâce à l’Ours et son séjour aux « Langues O » dire et comprendre « bonjour », « merci » et « au revoir » en « noich » ce qui nous évite de confondre Chinois et Japonais) laissaient la caisse tenue par le Noir libre de tout acheteur.
Devant moi, une dame, Chinoise de son état, regarde, s’apprête à poser son panier sur le comptoir du Noir, se ravise après un haussement d’épaules et va attendre dans la queue de la caissière blonde.
Ravi, je règle mes achats au caissier Noir.
C’était peut-être un faux Noir car il n’avait même pas « l’accent », ni « zyva » ni « wesh » ni « y’a bon » auquel je m’attendais vu le regard de la Chinoise méprisante.
Il avait même un accent vaguement « accent Janson de Sailly »…
Un être humain normal et bien élevé, donc.
C’est en mettant mas carte dans le lecteur que j’ai entendu tousser quelques touristes aux « Caisses de Gauloises » que je me suis posé la question.
Cette touriste était elle délibérément raciste vis-à-vis de ce Noir ou l’était-elle plus encore vis-à-vis des Blancs au point de les inonder de ses miasmes ?