vendredi, 31 janvier 2020
25 ème devoir de Lakevio du Goût
11:42 | Commentaires (7)
jeudi, 30 janvier 2020
Noli me tangere
Nous sommes passés à Saint Eustache en allant dans le Marais.
Nous y sommes entrés.
C’est magnifique, comme toujours.
C’était une église austère, majestueuse, à la nef impressionnante.
Elle est toujours austère, majestueuse et sa nef est toujours impressionnante.
Une touche de modernisme toutefois est venue l’égayer.
Et assez curieusement, ce qui accueille aujourd’hui le fidèle ou le curieux entrant dans Saint Eustache, ce ne sont ni les cantiques ni le chuchotement des prières ni le son de l’orgue dont le poids des notes graves accentue la solennité du lieu.
Pendant des siècles, la façon discrète du clergé de « faire la manche » avait laissé libre cours à l’imagination d’ébénistes qui bâtissaient des troncs délicatement sculptés, réclamant les pièces avec tact, ornant les colonnes de ces petites boîtes en bois.
Hélas, la piété est devenue une activité dont le but n’est pas de louer le seigneur.
La seule injonction qu’on en a retenu est « Noli me tangere ».
Maintenant même l’obole est devenue elle aussi « Noli me tangere » car les troncs ont été remplacés par des « TPE » qui permettent de verser nos sous directement sur le compte courant du bon dieu…
Ouaip ! Lectrice chéries, maintenant, si vous voulez verser votre obole, il vous faudra une carte Visa équipée du dispositif « NFC »…
Même le bon dieu est numérique maintenant.
En plus d’intouchable il est devenu « sans contact »…
10:11 | Commentaires (14)
lundi, 27 janvier 2020
Devoir de Lakevio du Goût N° 24
Mais que regarde, qu’attend –ou non- cet homme à la fenêtre.
Je sais qu’il regarde par la fenêtre d’un appartement que je reconnais près de la gare Saint Lazare.
Attend-il ou regarde-t-il simplement cette femme qui s’éloigne du côté à l’ombre de cette rue ensoleillée ?
Si vous avez une idée de ce qui occupe ses pensées, dites le lundi.
Devant la fenêtre, je la regarde partir.
Elle n’a même pas le pas décidé habituel, celui qu’elle a quand elle va faire quelques achats, pressée d’arriver au bas de la rue de Rome.
Je la revois alors ces jours là, traversant la rue de la Pépinière et se hâter vers la rue Tronchet jusqu’à la Madeleine.
Là, je la regarde, je sais qu’elle part et j’ai peur qu’elle ne parte pour de bon.
J’ai beau me tenir devant la fenêtre, debout, fier, les mains dans les poches et regardant le monde comme s’il m’appartenait, il traîne au fond de moi cette crainte qui se tapit chaque fois qu’on s’est disputé et qu’elle claque la porte.
J’ai peur qu’elle ne revienne pas.
Elle me manque déjà terriblement alors qu’elle vient de partir.
Habituellement, quand elle sort je sais qu’elle reviendra et qu’elle me manque alors de façon légère, goûtant déjà le plaisir et le soulagement de la voir revenir.
Je ne pensais pas la posséder, je suis assez raisonnable pour savoir que la possession d’un être vivant est illusoire.
Je le sais bien, j’ai un chat…
Elle, je n’ai jamais pensé la posséder, jamais.
Elle acceptait de vivre avec moi et c’était un beau cadeau de la vie.
Quant à m’appartenir, il ne faut pas rêver.
Un appartement vous appartient, une montre aussi.
Mais elle, comme le chat…
Je ne sais même pas pourquoi elle s’est sentie froissée à cette remarque sur la longueur de sa robe.
C’est peut-être la mode mais je pense que cette robe est plus faite pour balayer le trottoir que pour suggérer les trésors qu’elle cache.
Je n’aurais peut-être pas dû le lui dire.
Je savais bien qu’elle est susceptible et que pudique comme elle est, rien qu’à lui parler de « trésors qu’on cache » alors qu’elle sait que je pense aux siens en le disant la met mal à l’aise.
Je me demande encore comment elle a accepté de vivre avec moi et me permettre toutes ces privautés qui ont conduit à la naissance de notre fille.
Encore une qui va me donner du souci, surtout si elle a le caractère de sa mère.
Toujours face à la fenêtre, le la vois soudain, elle vient de faire volte face et revient sur ses pas.
J’espère qu’elle n’est plus fâchée.
Je déteste quand elle est fâchée…
Je me déteste quand elle est fâchée…
09:24 | Commentaires (30)
dimanche, 26 janvier 2020
Le porc de l’angoisse…
Oui, je sais, Mab…
Samedi on est allé chercher de la « saucisse au couteau » rue de Bretagne.
« Passionnant, le Goût ce matin ! » vous dites vous lectrices chéries.
Nous partions donc confiants vers un avenir radieux.
Plus exactement, le cœur plein de l’espoir d’un dîner avec « saucisse au couteau » auvergnate garantie impeccable, pas faite avec du cochon importé, et tout.
Bref, on salivait déjà en descendant l’escalier, à l’envers de Clémenceau qui salivait quand il le montait…
Évidemment, arrivés sur la place, le 95 nous avertissait que le passage de « Gilets Jaunes » compromettait gravement le passage du bus et que nos pieds devraient y pourvoir.
Pour ce que j’avais lu sur ces Gilets Jaunes, il semblerait qu’il s’agissait de gens qui demandaient,», de vivre décemment de leur salaire sans passer le tiers de leur de veille à aller et revenir d’un boulot qui leur permettait tout juste d’atteindre le dix-huit du mois.
Bref, de pauvres idiots « inconscients des réalités économiques » comme dit Amélie de Montchalin…
Quant à nous, poussés par la gourmandise, nous avons entamé notre « Longue Marche » en direction de l’Opéra car le 20 ou le 29 étaient censés assurer leur service.
Las… Arrivés place de Clichy, un doute nous étreignit et une foule de pandores nous entoura.
Un peu inquiète, la lumière de mes jours demanda à un « maréchaussien » :
- Bonjour Monsieur…
- Madame ???
- Vous pensez qu’on peut aller jusqu’à l’Opéra sans danger ?
- Bien sûr Madame, vous ne craignez rien !
- Oui parce que je ne vois que d’un œil et je n’ai pas envie qu’un… enfin, qu’on me blesse l’autre avec…
- Hmmm…
- Oui, enfin je n’aimerais pas être « bavurée » par un abruti et privée de la vue, vous comprenez…
Se demandant si c’est du lard ou du cochon, le flic finit par sourire et dire :
- Mais non Madame, ne craignez rien je ne vais pas vous « bavurer »…
- Ah bon, parce que…
Je ne sais pourquoi, avec son regard innocent et ses yeux clairs, la lumière de mes jours bénéficie indûment d’un préjugé favorable quand elle dit à un CRS qu’il risque de l’éborgner.
Si je me risquais à ce genre de remarque il se pourrait bien que je tâte de la « chaussette à clous » dans un commissariat plutôt que de la « saucisse au couteau » chez le charcutier de la rue de Bretagne.
Son ton doux, vaguement craintif même, m’a convaincu que c’était une comédienne chevronnée car moi qui la pratique depuis un long moment, je sais que si j’étais mal élevé je pourrais dire à voix haute « craintive ? Mon… Ouais ! »
Nous sommes parvenus à nos fin tout de même et les cinq kilomètres de promenade dans le froid ont eu en plus l’avantage de nous faire épuiser d’avance toutes les calories superfétatoires apportées par la « saucisse au couteau » qui était délicieuse.
Bref, c’était bien…
12:29 | Commentaires (6)
vendredi, 24 janvier 2020
Caillebotte nous donne le 24 ème devoir de Lakevio du Goût ?
Mais que regarde, qu’attend –ou non- cet homme à la fenêtre.
Je sais qu’il regarde par la fenêtre d’un appartement que je reconnais près de la gare Saint Lazare.
Attend-il ou regarde-t-il simplement cette femme qui s’éloigne du côté à l’ombre de cette rue ensoleillée ?
Si vous avez une idée de ce qui occupe ses pensées, dites le lundi.
12:14 | Commentaires (5)