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vendredi, 13 novembre 2020

57ème devoir de Lakevio du Goût.

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Le regard de cette Lydia Délectorskaya m’interpelle, comme on dit chez les psys.
À moins que ce ne soit sa chevelure ou son teint ou son « col Claudine »…
Cette Lydia qui resta une vingtaine d’années devant le regard de Matisse vous inspire-t-elle ?
Lundi j’en saurai sans doute plus sur ce que vous en pensez, si vous en avez tiré une histoire ou si elle vous a simplement rappelé quelque chose ou quelqu’un.
À lundi donc…

jeudi, 12 novembre 2020

Bonjour tristesse…

Adrienne m’a lu.
Merci Adrienne, merci beaucoup !
Tu me demandes qui est Michel Droit.
Comment te dire…
C’était un écrivain, évidemment.
Assez connu et manipulant aussi bien la langue française que ses relations pour être élu à l’Académie Française.
Ce qui, hélas pour lui, ne l’a pas rendu plus immortel que le commun des mortels.
C’était aussi un journaliste qui, fort de son ancien statut de Résistant, fut le questionneur préféré de Charles de Gaulle.
Pire, ça ne lui suffit pas.
Il crût bon de s’exprimer à la radio chaque fois qu’un politicien d’importance était rappelé ad patres.
Bon, en réalité, probablement en signe de respect pour l’ancien questionneur de de Gaulle, on le rappela sur les ondes de l’ORTF quand un homme politique mourait.
À cette époque lointaine qu’étaient les années ante XXIème siècle, même important, un homme politique mourait.
Il ne disparaissait pas ni ne nous quittait, il mourait.
Tout simplement.
S’il disparaissait, c’est des bulletins d’information, mais pas si vite que ça, beaucoup moins vite que ne se succédent les « stars » qui ne sont que des étoiles filantes aussi fugitives que fuligineuses…
Bref, Michel Droit a donc meublé les bibliothèques – assez peu -, les pages du Figaro –  beaucoup plus - et les ondes de l’ORTF – beaucoup trop -.
Il avait cette particularité regrettable, quand il parlait dans un micro, de rendre tout ce qu’il disait d’une tristesse et d’un ennui profonds.
Je l’ai entendu faire l’apologie du monde « pré-soixante-huitard » comme n’importe quel représentant de la droite la plus rétrograde.
Et, tel Georges Pompidou annonçant la mort de de Gaulle, Michel Droit, qui se la pétait quand même un peu, avait une propension à singer l’élocution d’André Malraux qu’on nous rappelle régulièrement ces temps-ci où, faute d’hommes de réelle valeur, on remplit le Panthéon de femmes et d’hommes dont certains sont morts depuis longtemps…
Tout ça pour te dire que devant un micro, cet homme devenait particulièrement chiant et guérissait illico le jeune homme que j’étais de la moindre idée de devenir conservateur.
Cet expert de la rhétorique réactionnaire m’a ennuyé et beaucoup amusé à l’époque où il moquait ceux de ma génération et nous prenait pour une bande de « jeanfoutres » peu sérieux et semeurs de désordre.
Voilà, Adrienne, ce que je sais de Michel Droit.
Je suis heureux que tu m’aies posé la question sinon mon blog serait resté désespérément vide aujourd’hui.

mercredi, 11 novembre 2020

L’amuse-gueule, ma Muse aussi.

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Ce matin, j’étais dans le lit, en train de mourir tranquillement d’un crise cardiaque quand j’eus l’idée malencontreuse de me plaindre à haute voix.
La lumière de mes jours, au lieu d’être inquiète a pesté.
Bon, elle n’a pas tort en ce sens que je supporte mal le confinement et plus encore d’être frappé de maux que je n’ai jamais connus.
Bref, je supporte mal le confinement et plus encore de n’avoir plus vingt ans.
Donc, la lumière de mes jours me demande de quoi je souffre.
De crise cardiaque évidemment.
Je vais mourir dans la minute, c’est sûr.
Elle me demande ce que je ressens exactement.
Je le lui décris.
« Tu as une douleur intercostale ! Simplement ! J’en ai souvent et je ne te le dis même pas ! Alors dors Minou !!!! »
Je me suis tourné.
Retourné.
Remis dans l’autre sens.
Puis levé…
J’ai regardé à la fenêtre.
C’est le 11 Novembre.
Le ciel est gris.
Une pluie fine tombe.
Le temps semble s’être mis à l’unisson du pays tout entier qui pleure la disparition du plus illustre de ses citoyens.
Une foule silencieuse se presse au pied de l’immeuble.
Les hommes, le regard baissé pour cacher leur chagrin accompagnent leurs femmes aux yeux pleins de larmes.
Tous sentent déjà le pays partir à vau-l’eau, abandonné par celui qui s’est donné tout entier à la lourde tâche de le guider à travers les écueils de l’histoire de la blogosphère.
Vous ne me trouvez pas extra dans le rôle de Michel Droit, lectrices chéries ?

mardi, 10 novembre 2020

Mon dieu quel malheur, d'avoir un mari bricoleur...


Adrienne a parlé ce matin d’un « voisin bricoleur ».
Le voisin bricoleur est une sorte de peste.
Un peu comme la petite sœur d’Heure-Bleue qui, dans une maison ne voit jamais un abri chaleureux et confortable mais un carrelage à laver, un tapis à brosser, des vitres à nettoyer, une cuisine à ranger et dans des chaussures des fauteuses de traces.
Elle brique et range du matin au soir, sans trève ni repos.
Sa maison sera une tombe bien rangée...
Le « voisin bricoleur » ne voit souvent que des étagères à scier, des clous à planter, des chevilles à insérer dans des murs récalcitrants et des trous à percer.
Bref, le « voisin bricoleur » vous pourrit la vie, surtout la vie des dimanches qui n’est déjà pas terrible…
Mais ce « voisin bricoleur » m’a rappelé un autre voisin bricoleur.
De voiture celui-là, un voisin dans l’immeuble de ma jeunesse à la Porte de Clignancourt…
Un des voisins, celui du deuxième étage, avait une épouse plutôt gironde mais à la vertu discutable.
Comme toujours dans ces cas-là, tout le monde le savait sauf lui.
Même moi je le savais car j’avais selon l’expression maternelle « les oreilles qui traînent ».
Ce voisin, Monsieur M. mais le Monsieur M du deuxième, pas celui du troisième avec ses deux filles et son fils, ni le « Monsieur M » patron de James Bond, avait acheté, pour meubler les dimanches de sa famille, une Panhard « Dyna » d’occasion.
D’occasion car dans le quartier, les seuls à pouvoir s’offrir des voitures neuves étaient les boulangers et les voyous.
Cette Dyna donc, si le quartier l’a entendue, je ne suis pas sûr que quelqu’un l’ait vu rouler.
Le « père M. » passait, à peine le printemps arrivé et le soleil revenu, ses dimanches non pas « dans » mais « sous » la voiture.
Il animait le passage de bruits de tapotement, de clefs heurtant le métal, de jurons et de « ssshhhh » quand il s’écorchait une main.
Je le regardais de la fenêtre du quatrième, ses jambes dépassant de la voiture, sortant de sous la voiture en une reptation bizarre qui faisait dire à mon père que ce voisin amusait « s’il faisait ça à la mère M., elle serait drôlement contente… »
Ma mère, qui avait l’oreille extrêmement fine, arrivait d’un pas vif et engueulait mon père car « quand même Lemmy, tu as des enfants ! Des filles en plus ! »
Il n’arrangeait rien en ajoutant « C’est justement parce que j’ai fait des enfants que je sais que la mère M. aimerait bien que… »
Ma mère lui collait une tape sur le bras, haussait les épaules et retournait à son occupation en bougonnant.
Nous, on continuait à regarder « le père M. » bidouiller sa voiture.
Vers cinq heures, ma mère est arrivée et nous nous sommes serrés à la barre d’appui.
« Le père M. » se mettait enfin au volant et tentait de démarrer la « Dyna ».
Devant la mauvaise volonté de ce moteur, il soulevait le capot. Et manipulait avec douceur des pièces inconnues de moi.
La voiture démarrait alors dans un bruit de tôles froissées que je n’ai jamais entendu sortir d’une autre voiture.
Mon père a commencé « tu vois bien que j’avais raison ma poule, la mère M démarrerait comme ça s’il … »
Ma mère l’aurait piétiné. Elle lui redonnait une tape sur le bras, il disait « Aïe ! » pour de faux et ça s’arrangeait.
Au moins pour un temps.
Ce n’est que plus tard que j’ai saisi le sel de ces réflexions.
Il n’empêche qu’il n’avait pas tort.
Si Mr M. s’était préoccupé de sa femme avec le soin qu’il apportait à sa « Dyna », il ne se serait peut-être pas promené avec une paire de cornes qui amusa le quartier pendant des années.
Je me demande si je ne tiens pas de mon père cet « esprit mal tourné » qui agace parfois, si ce n’est souvent, Heure-Bleue...

lundi, 09 novembre 2020

Devoir de Lakevio du Goût N° 56

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Vous connaissez, je pense, Monsieur Edward Burne-Jones, oncle par alliance de Rudyard Kipling et peintre « préraphaélite »  contemporain de Lawrence Alma-Tadema.
Il n’a pas peint que ces délicieuses rousses romantiques à la peau qui attire le baiser.
Il a aussi engendré un fils qui a dessiné pour inciter le lecteur à s’intéresser à l’œuvre de son cousin Rudyard Kipling.
Qu’a-t-il donc pu susciter dans l’esprit de celui qui regarde ce dessin ?
Quant à moi il m’inspire quelque histoire…

Tout avait pourtant bien commencé…
Elle était parfaite.
Elle était exactement telle je l’avais rêvée.
Parfaite.
Une peau qui attirait irrésistiblement les lèvres.
Du moins les miennes…
Un regard qui…
Elle me l’avait joué « Je suis écologiste, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme… »
Puis, après elle avait ajouté avec un regard mutin « Tu vas voir, je vais te le prouver… »
Oh pour ça elle était intarissable sur les grenouilles bleues, les fourmis rouges, les souris vertes qui couraient dans l’herbe, tout ça…
Puis elle avait continué dans sa veine écologiste avec une bluette sur « une zone humide pas loin du tout dont il fallait prendre grand soin ».
Apparemment on n’a pas pensé à la même chose ni à la même façon d’en prendre grand soin.
La soirée a continué comme ça, sur un malentendu qui se révéla ma foi fort agréable.
Elle dût être convaincue du bien-fondé de ma vision des choses car elle se laissa aller contre moi qui me suis écroulé sur le divan sous la pression de ses mains.
Les choses allaient avec délicatesse, sans cette hâte tempétueuse qui trahit l’homme au point qu’on ne sait s’il est impatient ou égoïste…
Comme je n’étais plus un gamin, je n’allais certainement pas me laisser entraîner dans le piège évident qu’elle me tendait avec autant de talent que de douceur.
Ce n’était pas la première à le tenter mais celle-ci n’aurait pas plus de succès que les autres.
Je ne me laisserai pas ligoter par ses bras ni prendre au lasso du câlin enveloppant pour me faire emmener à l’abattoir de l’autel ou de la mairie !
Cela dit, elle s’y prenait bien, la bouche entrouverte et le regard mendiant elle s’approcha de moi.
La douceur de ses lèvres sur mon cou manqua me faire défaillir.
Je me alors suis détendu et ai fermé les yeux.
Je me suis dit « C’est bon ! » quand elle dégrafa ma chemise et me fit frissonner en passant les doigts sur ma poitrine.
C’est quand je sentis une torpeur inquiétante m’envahir après avoir ressenti une légère et délicieuse piqûre sur le cou que l’intelligence me revint.
Trop tard hélas, j’eus à peine le temps de penser « Ah la s… ! Un vampire ! » avant de sombrer.
Je me suis réveillé à la nuit tombée.
Mais combien de nuits après ?
Une soif de sang cannibale me tenaillait.
Pourquoi ça alors que je détestais ça la veille ?
Ou avant la veille, je ne sais plus…