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samedi, 31 octobre 2020

Là où il y a de l'hygiène, apparemment y a pas de plaisir...

Je dois dire que les connaissances de nombre de Français en matière de maladies infectieuses me semblent quelque peu lacunaires.
Je l’ai déduit de ce que j’ai vu en faisant quelques courses et en passant commande pour les suivantes.
Oui lectrices chéries.
Je savais déjà que la jugeote est la qualité la plus partagée de l’humanité.
Ce qui fait qu’il n’y en a finalement que peu par individu…
« Mais quoi diable notre Goût chéri nous raconte-t-il ça ? » vous esbaudissez-vous.
Eh bien parce qu’après avoir échoué dans une tentative d’achat sur la place, Monop’ m’annonce avec une larme au coin de l’écran « En rupture de stock ».
Oui, platement, cruellement, comme ça, à nous qui faisons des efforts démesurés pour assurer les dividendes des actionnaires !
Déception, et risque délicat, lectrices chéries.
La livraison est assurée pour mardi prochain.
Soit, dans quatre jours.
De quel produit s’agit-il qui nous plonge dans le désespoir en espérant que nous ne seront plongés que dans le désespoir ?
Eh oui ! Vous avez deviné !
Je le sais, rien qu’à supputer vos ricanements…
Nous voulions simplement acheter du « papier toilette »
Nous avons dû nous rabattre sur un papier de luxe.
Il s’en fallut de peu que l’écran ne flambât en affichant le prix.
Je me suis demandé si, pour ce prix-là, on ne livrait pas des carrés faits d’une feuille de nylon délicatement parée d’une enveloppée de cachemire « quatre fils »…
Mais non, ne rêvez pas, c’est juste du papier très cher.
D’où mon souci du début à propos de l’ignorance des gens en matière de maladies infectieuses.
Personne ne sembla avoir averti le peuple de France que nous luttions contre une épidémie de  Covid-19, pas contre une épidémie de « gastro » !
Mon dieu qu’ils sont bêtes…

vendredi, 30 octobre 2020

55ème devoir de Lakevio du Goût

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55ème devoir de Lakevio du Goût
J’en ai vu, des femmes et des hommes comme ça, sur des marches.
Je ne sais pas ce qu’ils faisaient là.
Peut-être le savez-vous.
Alors à lundi.
Pour qu’on le sache tous…

jeudi, 29 octobre 2020

Ausweis.

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On nous l’a dit très fort « Vous êtes consignés ! »
Puis, plus doucement « Sauf que… Et… Ainsi que… Mais… »
Il nous a dit en substance « La vie est plus importante que les considérations financières ! »
Comme il faut bien éviter une hécatombe, il faut donc rester chez soi.
Tout en travaillant quand même.
Donc chacun chez soi.
Sauf les enseignants qui doivent enseigner dans les écoles.
Sauf les élèves qui doivent être enseignés dans les écoles.
Sauf les maçons qui doivent maçonner, les livreurs livrer, les caissières encaisser, les usines tourner et surtout les soignants soigner.
Ceux qui doivent travailler chez eux – « télétravailler » - n’ont pas forcément de la chance.
Pour avoir exercé mon métier à la maison, je sais que le débordement du temps de travail sur la vie de famille est fréquent et ne va pas sans problèmes quand ça devient fréquent.
Bref, il faut quand même aller au charbon pour les uns et à l’école pour les autres…
Une nouvelle mauvaise passe se dessine dont ne sait comment on se sortira car c’est bien connu : Une mauvaise passe, c’est un piège.
C’est un peu comme une femme amoureuse.
Mais en moins agréable…
Il est facile d’y entrer et on a beaucoup de mal à en sortir...
Bref, on est parti pour l’incertitude habituelle.
Mais en pire…

lundi, 26 octobre 2020

Devoir de Lakevio du Goût N°54

devoir de Lakevio du Goût_54.jpg

Cette photo de Walker Evans semble nous dire quelque chose.
Elle me rappelle quelque chose.
Mais quoi ?
Peut-être un film...
Ou autre chose.
Si vous avez une idée, dites le lundi.

J’ai vu pour la première fois cette photo de Walker Evans en allant à une exposition au Centre Beaubourg.
J’y ai vu des photos, certaines épouvantables, d’autres attendrissantes mais celle-ci m’a sauté à la mémoire.
Pas parce que cet homme est un bel homme à l’air malheureux.
C’est tout autre chose, quelque chose de quasiment insignifiant mais qui a attiré mon regard et m’a tiré par le fil de ma mémoire.
Car c’est bien ce qui s’est passé.
Ce n’est pas moi qui ai tiré le fil pour ramener un souvenir, non, c’est le détail qui m’a tiré par la mémoire et entraîné dans les méandres d’un passé par moments mouvementé.
Le détail ? L’agrafe de la salopette de l’homme.
Mon père avait une salopette comme ça.
J’ignorais tout de la rudesse de l’époque.
Je ne la voyais que rarement, cette salopette car mon père mettait un point d’honneur à être habillé en « homme normal » quand il sortait de l’usine Boulevard Sérurier.
Comme pour beaucoup d’ouvriers de l’époque, la « gamelle » restait souvent à la maison pour cause de vacuité et, ces jours-là, le déjeuner se résumait à faire un tour sur le boulevard en mangeant une demi-baguette…
Il est toutefois arrivé qu’il revint à la maison « en bleu ».
Ma mère détestait autant que lui qu’il fût dans la rue autrement qu’en « homme normal ».
Il y avait de bonnes raisons à ça car quand mon père arrivait « en bleu » c’est que quelque chose de désagréable se profilait à l’horizon.
Ce jour-là, celui où l’agrafe de la salopette m’a frappé, je me le rappelle bien parce que j’ai encore honte de ce que j’ai pensé.
Ce soir-là, donc, mon père est arrivé à la maison, a posé son « sac-seau » par terre et a dit « Ma poule ! Je travaille de nuit samedi et dimanche… »
Et il n’était pas content parce que le dimanche était le seul jour de la semaine où il se reposait.
Et j’ai eu le culot de dire quelque chose comme « Youpee ! C’est bien, papa ! »
- Pourquoi ça, mon fils ? 
- Ben, peut-être que maman pourra acheter un gâteau.
Je mentais effrontément mais mon père m’a passé la main dans les cheveux.
Ma mère a dit « Lemmy ! Il a plein d’épis ! J’ai un mal fou à le peigner ! »
Je rougis encore à me rappeler ce que j’ai réellement pensé à ce moment-là.
Vous ne le savez pas mais le dimanche, « mon » dimanche, était régulièrement gâché par la sieste de mon père épuisé après des nuits de neuf heures agrémentées de deux ou trois « heures sup’ ».
Mon père avait alors besoin du football à la radio pour dormir.
L’émission commençait toujours par la chanson « Chantons pour le sport » par André Dassary.
Dès que j’entendais
« Chantons pour le sport !
   D'un cœur joyeux, chantons l’essor de la jeunesse
   Qui se moquant de la gloire,
   Vole vers la victoire ! »
je savais que mon dimanche était mort.
Mon père dormirait tout l’après-midi et je ne pourrais rien faire d’autre que lire.
J’avais tout essayé.
Rien n’y faisait.
Je baissais la radio petit à petit mais dès que le niveau devenait trop faible, il se réveillait en sursaut et disputait tout le monde…
Ma mère remontait le son de la radio et mon père se rendormait...
Depuis ?
Depuis, mon père me manque.
Pas les salopettes ni le sport à la radio, seulement mon père…

dimanche, 25 octobre 2020

Kistchissime !

J’avais déjà remarqué sur certaines gens avec qui je partage le 95, une chose laide et surprenante.
Oui lectrices chéries, la « doudoune sans manches » m’a toujours surpris.
Outre que je trouve ce machin terriblement laid, il me paraît étrange.
Porter une « doudoune sans manches » me semble aussi déplacé que porter des chaussures de ski en maillot de bain ou mettre un pull pour plonger dans la piscine…
Mais hier, j’ai vu pire.
Quand vous avez peur et que vous imaginez quelque chose d’abominable, il se peut que l’Enfer tel que peint pas Jérôme Bosch vous vienne à l’esprit.
Eh bien, hier j’ai vu quelque chose de pire que la « doudoune dans manches ».
Hier, nous avions rendez-vous au « Grand salon » du Hilton – ne frémissez pas de crainte, le café y est plus cher qu’au comptoir du bistrot de la place mais reste tout à fait abordable- pour y rejoindre des amis.
Nous sommes arrivé entiers à l’arrêt du 95.
Ne prenez pas cet air surpris, lectrices chéries.
C’est une performance quand on sait qu’Heure-Bleue n’hésite pas à faire remarquer à un type de trente ans qui mesure un mètre quatre-vingt-dix et pèse quatre-vingt-quinze kilos « qu’il porte son masque autour du cou et que ce n’est pas bien du tout et qu’il devrait avoir honte ! Non mais ! »
Surpris d’être assis normalement dans le 95 et pas allongé dans une ambulance, je regardais la rue défiler, admirant la constance du Parisien, toujours prêt à arpenter sa ville quelles que soient les décisions prises par les autorités pour l’en dissuader.
Arrivés à la station « Place de Clichy » une femme est montée dans le bus.
Et là, j’ai failli tomber de mon strapontin !
Elle portait « un haut » de la famille de la « doudoune sans manche » mais absolument kitschissime.
Ouaip ! Lectrices chéries, elle portait une veste dont j’ignorais même que l’idée en pût venir à l’esprit d’un styliste.
Elle portait une veste de vison sans manches !!!
Ouais ! Et sur un pantalon de « rayonne » me sembla-t-il.
La « doudoune sans manches » en vison existe, je l’ai vu, de mes yeux vu !
La vêture improbable ! Le truc qu’on n’imagine même pas dans ses pires cauchemars !
Saisi que je fus par l’accoutrement de la dame, je suis incapable de vous dire à quoi elle ressemblait.
Comme disait Verlaine quand il regardait une femme « Était elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore. »
En attendant, si elle vient dans mes rêves, à coup sûr ce sera « un rêve étrange et pénétrant ».
La preuve, je vous en parle ce matin.
Une « doudoune sans manches » en vison, je vous demande un peu…