vendredi, 14 mai 2021
81 ème devoir de Lakevio du Goût.
09:40 | Commentaires (13)
jeudi, 13 mai 2021
Pan sur le bec !
Hier j’ai accompagné la lumière de mes jours chez le médecin.
En sortant, elle a traversé la rue pour voir ce que proposait le fleuriste en face.
Attiré par un bouquet de petites roses oranges et de petites fleurs blanches dont j’ignorais tout, j’ai pris le bouquet et l’ai tendu à Heure-Bleue.
Elle a aussitôt dit « Tu t’es acheté un bouquet ? »
Il y avait un lys dans le bouquet, elle en a donc déduit que je m’étais offert un bouquet de fleurs.
Bref...
J’ai bien tenté d’argumenter mais il y a des jours où c’est inutile.
En passant devant le Monop’ au métro Temple, nous avons fait quelques courses et continué notre chemin vers la République, persuadés que le 20 nous attendrait sagement et n’attendrait que nous.
Hélas, alors que nous pensions arriver à la République, nous sommes arrivés avec surprise... en Afrique !
J’allais écrire « la place était noire de monde » puis je me suis dit que ça allait encore être mal pris.
En réalité, une manifestation d’associations dédiées à la protection des SDF et des migrants à la rue se tenait là.
La place était donc extrêmement peuplée et quasi exclusivement d’Africains dans le dénuement et les bus ne passaient plus là.
Nous partîmes à pied, vers la porte Saint Denis, là où nous pourrions prendre le 20.
Arrivés à la Porte Saint Denis, assis sous l’abribus, la lumière de mes jours me dit :
- Quand tu achetais les fleurs, une jeune femme de vingt ou vingt-cinq ans a acheté deux bouquets à quarante €uros, elle avait un sac à main Yves Saint Laurent, un vrai...
Pour ça elle a l’œil, Heure-Bleue.
J’ai cru bon de répondre :
- Ah... Son mec ou papa et maman la gâtent...
- Tu sais qu’elle a peut-être un boulot bien payé !
- Ah oui, je n’y avais pas pensé, elle sort peut-être de HEC ou Polytechnique...
- Ça c’est du sexisme ! Je te reconnais là !
- Euh... J’avais pas pensé...
- T’es bien un macho, une jeune femme qui a de la thune, ça ne peut être que parce que son mec ou ses parents en ont !
Arrivé là, inutile de discuter, c’est fichu et c’est ma faute.
Ça fait longtemps que je me piège tout seul avec de mauvais réflexes qui me valent des discussions où je ne peux jamais gagner...
Quand je pense que je suis le premier à militer pour la stricte égalité des droits et le respect mutuel entre tous les gens, hommes, femmes, blancs ou noirs, ça me troue de sortir une réflexion qui semble une rayure laissée par l’éducation.
Il me faut vous dire que ma mère avait en la matière des idées bien arriérées arrêtées.
« C’est toi qui suivras des études, tes sœurs auront un mari pour les nourrir, toi tu devras nourrir ta femme et tes enfants ! »
09:25 | Commentaires (8)
mardi, 11 mai 2021
Gisèle Halimi s’il vous plaît, libérez les garçons aussi !
À lire les commentaires que vous avez bien voulu écrire chez moi, je m’aperçois que ce que je subodorais est aujourd’hui avéré.
Aidé en cela par des sœurs, des belles-sœurs, une épouse et quelques camarades de jeunesse, j’en suis aujourd’hui convaincu.
Ce dont se plaint amèrement la gent féminine depuis toujours est, croyez-moi, une « légende urbaine ».
Oui ! Je l’affirme haut et fort !
Le patriarcat c’est très surfait !
Que ce soit Alainx, qui s’est fait rouler dans la farine par la « la fille de l’épicier » pour jouer au docteur alors qu’il voulait jouer à autre chose.
Bon, je le soupçonne d’avoir voulu jouer aussi mais être le docteur plutôt que le patient, examiné comme une bête curieuse par une doctoresse qui devait le palper comme un avocat trop mûr.
Que ce soit lui, Marcel Pagnol, Romain Gary ou votre serviteur, eux aussi, roulés dans la farine par des filles curieuses, prêtes à leur faire bouffer des araignées vivantes, histoire de voir si...
Même nombre d’entre vous, lectrices chéries, que ce soit Célestine ou Emilia-Celina, ont remarqué que les petites filles, qu’elles ont été elles aussi, ont toujours su faire « tourner en bourrique » les petits garçons.
Elles ont même réussi à leur faire croire que c’était eux les tortionnaires !
Franchement, les filles, vous êtes très fortes !
Bien sûr vous nous supportez, ce qui est parfois un sacerdoce, mais en plus vous parvenez à nous faire croire que nous sommes les patrons !
Vous devriez d’ailleurs prendre garde, je vois depuis quelques années se lever un mouvement qui prétend faire de vous nos égales.
Destin funeste pour vous qui dénote un manque d’ambition et une étroitesse de vue flagrantes !
Imaginez vous un instant rabaissées à la triste condition de l’homme, condamné depuis le plus jeune âge à essayer de vous approcher, à être examiné au prétexte de « jouer au docteur » alors que le docteur est toujours « la doctoresse ».
Ah merci Alainx !
Merci d’avoir souligné avec l’aide de quelques auteurs célèbres la triste condition du garçon soumis aux volontés d’une fille curieuse qui se sent une veine entomologiste !
Et vous, les filles ! Bravo d’avoir su nous donner l’impression d’être le chevalier blanc qui vous protègera de tout alors qu’en réalité c’est ce pauvre chevalier qui va prendre les coups et sera obligé de bouffer des sauterelles ou d’attraper le pot de confiture de fraises.
Confiture dont vous vous lècherez les doigts tandis que nous, garçons, gentils mais idiots, nous frotterons les fesses réchauffées par la main maternelle pour cause de bravade d’interdit.
Bref, comme dit la chanson, « la victime est si belle et le crime est si gai » qu’à part continuer dans cette voie, je ne vois rien d’intéressant...
09:36 | Commentaires (4)
lundi, 10 mai 2021
Devoir de Lakevio du Goût N°80
Mr Caillebotte n’a pas peint que le pont de l’Europe, la gare Saint Lazare, des « racleurs de parquet » ou les trottoirs parisiens.
Non, il a peint aussi de la verdure.
Et pas que celle de sa propriété d’Yerres.
Je vous soumets cette toile qui me prouve que là où je me suis promené il y a peu était beaucoup plus touffu il y a 150 ans qu’aujourd’hui.
Les bancs n’ont cependant pas changé.
Que vous dit cette toile ?
Un souvenir de parc bien loin de celui-ci apparaît dans ma cervelle noyée dans son habituel « cafouillon » matinal...
Dans ce bled connu sous le nom d’Alesia par les uns et « Venarey-Les Laumes » par la SNCF vivait ma tante Olga.
Elle avait un mari, Fernand.
Je vous ai déjà parlé de ces deux-là.
Peut-être vous ai-je parlé une fois d’une de mes « fiancées ».
Bien des années plus tard, je me suis rendu compte que je l’avais échappé belle.
On a des souvenirs d’enfance comme ça, qui surgissent et dont on comprend soudain les implications possibles.
Cette « fiancée » s’était, il faut le dire, imposée.
Avec quelques autres enfants nous jouions souvent dans le parc municipal.
Un jour de beau temps, et ils étaient nombreux quand j’étais gamin, une petite fille qui habitait un immeuble incongru dans ce coin de petites maisons me fit une proposition inattendue.
Nous étions occupés à une partie de « cache-cache » dans le parc, ombragé et plein de cachettes quand, accroupis sous un buisson cette petite fille, qui s’appelait Arlette – comment peut-on appeler sa fille Arlette ? - , me demanda d’une petite voix « Tu veux bien être mon « bon ami » ? »
Toujours bien disposé à l’égard des filles, ce qui est prudent quand on a trois sœurs, je répondis timidement mais trop rapidement « Oh oui ! »
Arlette me prit alors par le cou et me plaqua des lèvres mouillées, voir baveuses, sur la bouche, scella ainsi un pacte non écrit mais plein d’obligations bizarres.
Mon métier de garçon commença bien avant l’âge normal.
Et c’est un métier où l’expertise n’est jamais atteinte, un peu comme l’explique si bien Boileau dans « L’Art poétique ».
Ce métier où on m’intime « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse et le repolissez »
Ce fut un apprentissage étrange où, dans ce parc mille fois revisité cet été là, je dus accompagner Arlette partout.
L’accompagner faire pipi, la sentir accrochée à mon bras qu’elle prenait pour une laisse.
Me disputant quand je parlais à une autre petite fille, voire se battant avec elle.
J’étais devenu sa propriété et elle voulais toujours faire comme sa grande sœur faisait avec un voisin qui était grand.
Ça ne marcha jamais, nous étions trop petit.
Et j’ai été bien content quand ça a marché que ce ne fut pas avec elle...
Ce parc Monceau peint par Caillebotte est plein d’intérêt, il m’a ôté près de soixante-cinq ans de la cervelle.
Hélas, il ne m’a pas ôté un an du genou droit...
09:38 | Commentaires (22)
samedi, 08 mai 2021
Divorce à la parisienne.
Je crains bien hélas que cette chaudière ne mette fin à une histoire d’amour qui faisait passer Roméo et Juliette pour une bluette écrite à la guimauve dans « Confidences » ce magazine que ma mère achetait quand j’étais enfant.
Elle surveillait ce magazine avec un soin jaloux, de peur que ma grande sœur n’y apprît des choses qu’elle devait ignorer jusqu’au mariage.
Bonjour la surprise si elle avait su...
Revenons à ma chaudière.
En réalité elle servirait plutôt d’excuse qu’autre chose à une dissension qui existe depuis avril 1971.
Il s’agit de la température.
Elle s’en accommodait très bien tant la nécessité de contact était fréquente, vous savez comment on instille ce sens du sacrifice chez les filles...
Je m’en accommodais encore mieux, vous savez comment on instille ce sens du confort chez les mecs quand une fille est tout près d’eux.
Hélas, Heure-Bleue et moi différons plus encore par le métabolisme que par le sexe.
Elle avait toujours « trop chaud ».
Je n’avais jamais « trop chaud ».
Nous étions unis par un océan d’incompréhension.
Nous sommes désunis désormais par une maigre marge de quelques degrés.
Cette différence nous sépare aujourd’hui.
Non, ce n’est pas la haine voire la simple détestation qui nous sépare.
C’est l’appréciation de la température et de ce qu’est l’essence du confort.
Nous en avons une approche irréconciliable.
Pour votre serviteur, la température est « normale », quel que soit le temps ou quelle que soit la saison, quand je ne me sens pas tenu d’ajouter « une petite laine » à mon accoutrement habituel.
Si la température est inférieure à 19°C et que la chaudière est bien disposée, j’allume le chauffage.
La lumière de mes jours a au contraire une conception très « militaire » de la température.
Les rares mâles qui parcourent ce blog se rappellent sûrement ce « Le premier octobre, on met la capote, le premier avril, on passe au blouson. ».
La « capote » étant ce manteau lourd, inconfortable, épais, inélégant mais chaud.
Un peu comme ma « capote » de pensionnaire dont je me demande encore si la chaleur ressentie à la porter n’était pas due essentiellement à son poids plus qu’à ses vertus isothermes...
Et on devait, comme le bidasse de l’époque, la porter.
Que la canicule frappe en octobre et la neige en avril.
Heure-Bleue a hélas cette âme d’adjudant même quand il fait sept degrés le matin dans la cuisine qu’elle a ouverte « en grand le soir sinon je ne respire pas bien la nuit ».
Je me lève donc et frissonne en préparant le petit déjeuner vêtu de ma seule innocence et d’une « petite laine ».
Puis, j’allume le chauffage, un peu.
Quand c’est prêt la lumière de mes jours sort du lit, belle sans ornement, dans le simple appareil, etc... et entre dans la cuisine.
« Quoâââ !!!??? Tu as mis du chauffage ??? Au mois de mai ??? Nan mais ça va pas ! »
Oui, elle est comme ça.
Ce qui lui importe ce ne sont pas les engelures que je vais avoir parce qu’il ne fait que sept degrés, non.
C’est que « Au mois de mai, on n’allume pas le chauffage ! C’est bientôt l’été ! Non mais t’es dingue ! »
Alors, ces matins de frimas, l’idée du divorce me traverse l’esprit, histoire d’être maître du chauffage.
Puis Heure-Bleue me dit « Tu as bien dormi, Minou ? » et ajoute, me voyant frissonnant dans cette « petite laine » pendouillant lamentablement sur moi « Tu as froid ? »
Alors l’idée me quitte jusqu’au prochain matin frais...
09:08 | Commentaires (11)