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vendredi, 07 mai 2021

80ème Devoir de Lakevio du Goût

devoir de Lakevio du Goût_80.jpg

Mr Caillebotte n’a pas peint que le pont de l’Europe, la gare Saint Lazare, des « racleurs de parquet » ou les trottoirs parisiens.
Non, il a peint aussi de la verdure.
Et pas que celle de sa propriété d’Yerres.
Je vous soumets cette toile qui me prouve que là où je me suis promené il y a peu était beaucoup plus touffu il y a 150 ans qu’aujourd’hui.
Les bancs n’ont cependant pas changé.
Que vous dit cette toile ?
Un souvenir de parc bien loin de celui-ci apparaît dans ma cervelle noyée dans son habituel « cafouillon » matinal...

mercredi, 05 mai 2021

Hier, j'ai eu ma dose...

fondue-de-poireaux.jpg

Je ne sais pas ce qu’il y a dans cette seringue.
En théorie, il s’agit d’un vaccin.
On m’en a injecté la seconde dose dont j’espère qu’elle n’est pas la deuxième...
Comme la première, l’effet immédiat sembla nul.
Aucune des conséquences possibles ne me frappa.
Pas de douleur, pas de fièvre, pas de ci ni de ça.
En revanche, je ne sais si c’est l’idée d’échapper à l’épidémie qui nous frappe, ça se solde par la prise de neuf cents grammes...
Et ce « en revanche » m’amène à me poser une question qui regarde tant la physique que la métaphysique.
Comment l’injection de 0.3 ml soit 300µg d’un liquide composé essentiellement d’eau a-t-elle pu causer la prise de près d’un kilogramme chez votre serviteur ?
J’admets volontiers, enfin non, pas volontiers du tout, que le corps d’éphèbe magnifique quoique borgne, qui faisait baver d’envie une gent féminine qui ne voyait pas trop clair, a changé au fil des ans.
Les années donc, ont vu petit à petit ces « tablettes de chocolat » qui ornaient un ventre aussi plat qu’un discours de François Bayrou, remplacées par un grand rond.
Alors que je ne buvais qu’un ou deux « demis » dans l’année, j’ai vu soudain ces petits carrés si élégants remplacés par une sorte de grand rond dit « abdo de comptoir ».
La question reste pendante : Comment 300 µg de flotte peuvent ils se transformer en  un kilogramme d’on ne sait quoi en une douzaine d’heures ?
Comme dit la presse « Je me perds en conjecture sur les raisons qui ont- poussé ce kilogramme superfétatoire à s’inviter indûment. »
Peut-être bien l’idée que l’affaire pût mal tourner m’a-t-elle poussé à concocter pour le dîner cette « fondue de poireaux » délicieuse accompagnant un coquelet cuit à point...
Le gravelax à l’aneth qui précéda le plat, délicieux lui aussi, concourut à l’affaire.
Bref, ce matin, je n’avais pas plus de douleurs qu’il y a quatre semaines.
En revanche, j’avais neuf cents grammes de plus.
Et ça me gêne.
Pas tant pour une allure qui ne craint plus rien hélas que pour l’impression d’être engoncé dans un jean qui m’allait si bien la veille.

lundi, 03 mai 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°79

devoir de Lakevio du Gout_79.jpg

J’aurais pu vous soumettre la toile de Courbet « Le sommeil » présentée souvent comme « La paresse et la luxure ».
J’ai choisi « La paresse » de Valloton, pas plus habillée.
C’est évidemment ce goût pour la flemme et pour la femme, profondément ancré en moi qui m’a poussé à vous proposer cette illustration de l’activité la plus prisée de votre serviteur.
Qu’évoque donc pour vous la paresse ?
À lundi.

Quel plus beau jour que le lundi pour parler de la paresse ?
Tout y incite.
Tout ce qui tournera mal aujourd’hui sera la faute de ce jour.
Ça ne va pas ?
Ça va « comme un lundi »...
Quelque chose ne marche pas ?
C’est normal, la hantise industrielle reste la même partout.
Chez Renault, c’est voir en permanence revenir chez le concessionnaire cette épouvantable « voiture du lundi ».
Ce véhicule fait de pièces toutes dans les tolérances prescrites.
Toutes pièces soit au minimum soit au maximum autorisé.
Donc un véhicule qui brinqueballe.
Et il en va ainsi ce jour-là de tout ce qui est entrepris de la sorte.
Le lundi matin est ce moment de la semaine où l’expression « aller au chagrin » prend tout son sens et démontre que l’idée de gagner son pain à la sueur de sont front n’est déjà pas agréable mais conforte l’idée de la prochaine révolte contre une réalité incontournable qui gâche le reste de la semaine.
Le lundi est le jour où, comme depuis trop longtemps se rend compte qu’en réalité « on va au charbon » pour gagner le pain de quelqu’un d’autre à la sueur de son propre front.
Et ça gâche la journée.
L’homme comme toujours continue de rêver en se rasant de la femme qui l’accompagne et le supporte.
Il la voit telle il vient de la quitter, nue sur le lit qu’elle n’a pas plus envie de quitter que lui.
Lui reviennent ces mots de Racine « Belle sans ornement, dans le simple appareil d’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil. »
Elle ? Elle, à le voir quitter le lit pour la salle de bains, se remémore ces moments délicieux où elle se rappelle qu’il y a peu encore elle disait « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue »
C’est ça le lundi, ce jour maudit où on a envie de rester chez soi, se retourner dans le lit et ressentir une fois encore cette magie « Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler »
Ah... Laisser tomber le boulot pour se livrer entièrement à la paresse, ce sentiment délicieux décrété « vice » par tous ceux qui, thésauriseurs de choses sans valeur, ne se sont jamais dit « Je sentis tout mon corps et transir et brûler »
Le lundi est hélas ce jour maudit où Valloton n’a peint que la moitié la plus belle de la paresse.
Ah si, il y a le chat... Ce côté « décontraction » qui manque tant à cause de la mauvaise conscience qui nous saute à l’âme chaque lundi quand on se dit « Et si je n’allais pas à la mine »...