samedi, 02 septembre 2006
Bientôt le bonheur...
Pendant mes vacances il y a eu des modifications sensibles du paysage politique.
En effet, j'ai appris avec quelque étonnement que le candidat socialiste avait déjà été choisi par l'UMP, qui, elle-même, n'avait pas attendu les primaires qu'on promet depuis 2003 pour que le champion de la droite modérée (de plus en plus à droite, de moins en moins modérée) soit désigné sans passer par la case élections.
Bon, je veux bien admettre que, au vu du souk à gauche, avec un parti socialiste ayant à lui seul plus d'aspirants califes que le reste de la gauche, des Verts de plus en plus verdâtres à force de contorsions et les autres "à la gauche de la gauche", c'est à dire, bientôt à l'extrême droite si j'en crois leur conception de la démocratie, il soit nécessaire de sous-traiter à l'adversaire l'épineuse question du choix du candidat à la candidature.
Mais tout de même, plus j'écoute le discours des uns et des autres, plus je constate qu'il est de moins en moins question de demander son avis au principal intéressé, c'est à dire l'électeur.
J'ai donc décidé de me livrer au farniente post-canicule, ergo aux délices du recyclage:
Ayant déjà constaté une tendance perverse chez ces hérauts de la démocratie, j'ai enfin décidé de m'attaquer au problème principal de la société française: Comment vivre ensemble et en harmonie.
Ceuix qui hurleront au recyclage sont priés de se taire tandis que la sagesse se fraie lentement un chemin dans la cervelle embrumée par la Sécurité Sociale de nos compatriotes.
Un survol rapide de l'espèce humaine en général, et française en particulier, montre immédiatement une évidence: Nous ne sommes pas égaux ! Surtout ceux qui sont moins bien que moi (MM Royal, Sarkozy et autres faux leaders dussent-ils en souffrir). On admettra donc, à ce point de l'exposé que je suis le meilleur. La suite le montrera avec brio.
Il faudra d'abord abandonner d'aimables billevesées du genre "démocratie", "liberté", "bonheur", "droits de l'homme", etc...
Il y eût bien sûr dans le passé quelques tentatives dans le sens de la suppression de ces idioties mais il y manquait un ingrédient important: LE TACT !
Les élections sont le premier et rédhibitoire défaut de la démocratie ! A quoi ça sert de faire des élections si on n'est pas sûr de l'emporter ?
C'est là qu'on repère le manque de logique du système.
Donc, au lieu de demander bêtement au peuple ce qu'il veut, via des élections dont le résultat est souvent imprévisible, il faut expliquer au dit peuple ce qu'il DOIT vouloir !
Pour ce faire, il faut un homme fort, au charisme reconnu, sûr d'être écouté, et surtout entendu.
Ma modestie dût-elle en souffrir, vous m'aurez évidemment reconnu...
Cette étape importante franchie, le peuple s'en remettra sans rechigner, il n'en aura d'ailleurs plus le droit, à un collège d'êtres supérieurs, évidemment présidé par votre serviteur.
Les décisions du président (moi) étant par principe entérinées par le collège (les querelles idéologiques à l'intérieur du collège étant du plus mauvais effet, seules les décisions du président (moi) sont "discutées" et surtout pas amendées.)
Du coup, la liberté n'a plus lieu d'être puisque totalement inutile.
Après cette démonstration éblouissante, il reste un point à régler: Cette stupide aspiration à un sentiment fugitif, voire insaisissable (JE le sais, je ne l'ai jamais ressenti). Je veux parler de cette abstraction inutile et génératrice de désordres: Le "Bonheur".
Les décisions du collège étant bonnes par essence et la liberté de les critiquer disparue, on peut donc décréter, comme l'état d'urgence, l'état d'austérité permanente.
Ne perdant plus de temps dans la quête d'une illusion, le peuple pourra alors se consacrer aux seules vraies valeurs de l'humanité:
- Le travail, pour le plus grand bien de l'espèce.
- Le respect du collège, qui a su faire passer des lois si bonnes pour le genre humain.
- La célébration du président (moi), qui a su les guider vers le zenith de la condition humaine.
Bien entendu le dernier point sera effectué pendant les pauses généreusement accordées pour les repas (maigres) et le sommeil (court).
Le président (moi) ayant un grand respect pour la nature, surtout la sélection naturelle, a vu immédiatement tout le parti que l'humanité pourra tirer d'une vie spartiate. Un régime alimentaire léger et une activité permanente élimine le risque de voir éclore des handicapés dont il faudrait s'occuper (on est humain tout de même.).
Au début il faudra malgré tout aider la nature, des techniques éprouvées existent, elles sont d'ailleurs couramment pratiquées et seuls quelques esprits chagrins les trouvent peu délicates.
Enfin l'humanité sera ADULTE !
Enthousiasmant, non ?
Je laisse à votre sagacité le loisir d'admirer la beauté de cet échafaudage humaniste et je suis sûr de mériter votre admiration sans bornes pour une si brillante contribution à l'élévation de la pensée.
Pour être tout à fait honnête, c'est une compilation des propos que l'on peut entendre autour des comptoirs les mieux fréquentés, voire dans les arguments préélectoraux de partis réputés pour leur respect de la pluralité des opinions, mais on prend ses idées où on peut, l'important, c'est de les faire passer...
21:42 | Commentaires (3)
Commentaires
Tu devrais faire un stage de président pour commencer... un stage à l'étranger, c'est plus chic... que penses-tu de la Corée du Nord ?
Écrit par : Milky | samedi, 02 septembre 2006
Je peux pas ! C'est un jaloux, il croit penser comme moi alors qu'en réalité c'est un mou...
Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 02 septembre 2006
J'avais cru lire : "voire dans les arguments préélectoraux de *paStis* réputés pour leur respect de la pluralité des opinions..."
Un instant, j'me suis dit que la noyade n'était pas loin...
M'en fiche, j'ai *déjà* des repas "maigres" et le sommeil "court".
On peut même m'euthanasier d'ores et déjà puisque je suis une "handicapée" de la vie sociale.
A vot' bon coeur ! Olé !
Écrit par : CarmenCru | dimanche, 03 septembre 2006
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