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lundi, 24 mars 2008

La chose est objectivement subjective...

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Gilles est un ami dont j'ai fait la connaissance en faisant des commentaires, avec l'humour, la pertinence et la perfection linguistique que vous me connaissez, sur un forum qui parle d'audio.
On y parle tellement qu'on oublie d'écouter.
Ce samedi, invité chez lui pour régler une sombre histoire d'approche subjectiviste versus approche objectiviste, je suis allé chez Gilles.
En effet, selon lui, l'objectiviste confond le réel et la réalité tandis que le subjectiviste fait le contraire.
Inutile de dire que ma position est exactement l'inverse...
En audiophiles avertis que nous sommes, nous nous sommes donc plutôt écoutés qu'entendus.
La fidélité était au rendez-vous, j'ai perçu la voix de Gilles avec un niveau de fidélité - à ses idées - rarement atteint tandis que mon discours ébouriffant était lui, comme d'habitude légèrement coloré - en rose -.
Nous avons, c'était le bon moment, fêté le quarantième anniversaire de Mai 68 comme il se doit, le vin blanc (il a presque tout bu ! Il se consolait d'être nostalgique de quelque chose qu'il n'a pas vécu. Ce chien est plus jeune que moi ) était délicieux et nous tenions nos rôles respectifs avec le talent qui fit notre réputation sur le forum que je fréquente: Votre serviteur en représentant de la gauche la plus caricaturale tandis que Gilles représentait la droite la plus réactionnaire.
(C'est le problème récurrent de la haute fidélité: l'hypertrophie des détails au détriment de la vue d'ensemble)
La qualité du débat aurait dû rendre son épouse muette d'admiration devant le haut niveau de notre joute mais non. En épouse soumise elle soutint Gilles tout au long du repas.
La querelle, comme toutes celles qui agitent la société en ces temps troublés où le pouvoir d'achat se fait remarquer essentiellement par sa minceur, porta sur la fameuse "valeur travail".
Pour l'humaniste issu de la Civilisation des Lumières que je suis, le côté "valeur" l'emportait, comme il sied à celui qui prend la défense de ceux qui manquent de sous de façon chronique.
Pour l'adepte d'Adam Smith qu'il est, le côté "travail" l'emportait, comme il sied à celui qui prend la défense de ceux qui vivent du travail des autres.
Bref, la mauvaise foi la plus crasse était au rendez-vous et l'élévation du débat laissa béats d'admiration les quatre enfants de la famille (sauf les deux garçons qui rêvaient à autre chose, et les deux filles qui n'en avaient rien à faire...).
Je dois néanmoins, pour l'honnêteté de ce compte-rendu, ajouter une chose dont Gilles aurait sans doute préféré qu'elle fût tue:
Ses couteaux ne coupent pas...

vendredi, 21 mars 2008

Prenez vos rêves pour la réalité !

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Ce matin, comme tous les matins, j'écoute France-Inter.
L'indicatif (non, je ne dirai pas "le jingle") du bulletin d'infos de sept heures est celui de mes dix-neuf ans.
Ce matin j'ai dix neuf ans.
J'entends Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, qui n'est encore que Dany le Rouge renvoyer Charles de Gaulle à ses chères études. Ce dernier est en train de m'expliquer, alors que le temps est superbe, que je dois renoncer à "courir le risque de l'aventure" et, piquant le mot à Rabelais s'exclame "Mais c'est la chienlit ! " .
Pfff... Vieux con, va...
Je ne prête pas encore attention au fait que Violette Leduc et Roger Peyrefitte risquent la taule pour leurs préférences en matière amoureuse, occupé que je suis à essayer de satisfaire les miennes.
Je suis tout de même moins fainéant que je ne le deviendrai, je persiste à lire Sartre, Balzac et Châteaubriand.
Et se taper les Mémoires d'Outre-tombe en y prenant plaisir, faut être un peu masochiste...
C'est une époque saine, où les forces de l’ordre jouent un rôle actif dans la discipline sportive de la gent estudiantine, toujours prompte à s’avachir.
Ces braves gens en uniforme nous assurent un entraînement à la course quasi quotidien, et, en échange, reçoivent quelques cailloux qui leur donnent du cœur à l’ouvrage.
C'est l'occasion de remarquer que l'étudiant romantique et maigrelet, plus musclé de la langue que des mollets, court nettement moins vite que le CRS entraîné et bien nourri...
Je dois dire que toutes les tentatives de les amener à leur tour sur les bancs des amphis furent un échec. Sauf une fois où ils entrent à la Sorbonne. Ils en sortent aussi peu diplômés qu'il y sont entrés, les tentatives de la jeunesse pour éduquer les générations précédentes sont parfois décevantes...
Pour ma part, je suis travaillé par bien d’autres soucis -rien à voir avec les exams, toutefois- j’ai au cœur l’angoisse que ma copine du moment ne se jette dans les bras du premier trotskyste venu, sans doute un traître à la cause du peuple. Me laissant alors le cœur brisé, la cervelle vexée et les convictions politiques ébranlées. (La suite donnera raison à mes angoisses, cette hyène se maqua avec un maoiste, fanatique de la « Révolution Culturelle», pour qui le côté révolution était plus réussi que le côté culturel. Mais "il a de si beaux yeux" dit-elle, la s...)
Bref, cette blessure guérit d’autant plus facilement que c’est l’âge béni où l’on peut avoir trois chagrins d’amour par semaine sans risquer l'infarctus. Le coeur est une machine plus solide qu'il n'y paraît...

Quoique d’un caractère peu enclin à pleurer sur le lait renversé, je reprendrais bien un peu de ce mois de mai 68, surtout qu’à l’époque, ce qui m’empêchait de courir, c’était la flemme, pas la clope…

Et puis, c’était une époque où l’on réclamait avec force le droit à vivre, pas à survivre.

lundi, 17 mars 2008

Le Président et le sans-papiers.

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Je ne vous parlerai pas des municipales.
Sauf peut-être d'un raisonnement surprenant du Premier Ministre.
Ce brave homme, diplômé et tout, s'est fourvoyé dans une réflexion bizarre de laquelle il ressortait que les électeurs s'étaient précipités vers les bulletins de gauche pour bien montrer au gouvernement de droite combien il fallait qu'il persiste dans la politique mise en oeuvre...
C'est sans doute suite à ce brillant raisonnement que notre Président s'est courageusement lancé dans l'illégalité.
Bientôt peut-être il plongera dans la clandestinité.
En effet, les yeux ont failli me tomber des orbites en regardant les informations télévisées. Une édition spéciale, dédiée à l'hommage rendu au dernier poilu occupait l'écran.
C'est là que j'ai entendu le premier magistrat de France se mettre en délicatesse avec son vieux copain Hortefeux.
Oui ! J'ai entendu Nicolas Sarkozy faire l'éloge public, que dis-je, le dithyrambe, d'un étranger en situation irrégulière.
Un étranger qui a pénétré illégalement en France, s'est incrusté dans notre beau pays pour y trouver de quoi manger, y fut hébergé tout aussi illégalement pendant des années.
Il y travailla, probablement au noir, et finit par y mourir.

Bref un sans-papiers.

Où allons nous si notre Président piétine la loi avec le même entrain que la Constitution ?
Nous avons élu un révolutionnaire et ne le savions pas...

dimanche, 16 mars 2008

Economie de moyens...

Non je ne suis pas si emmerdeur que ça.
Quoique...

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Sommé par Milky de raconter trois choses qui me font plaisir au quotidien, je m'exécute donc.

- Lire à haute voix le blog de...Bref...
En présence de ces deux langues de vipère que sont Milky et Heure-Bleue, c'est un vrai plaisir que jouer ce blog comme au théâtre, une longue tirade, avec exégèse des sornettes...
- Faire la vaisselle le matin pendant qu'Heure-Bleue dort encore et que J.M.Sylvestre m'amuse à se désoler de la mauvaise volonté des Français qui, malgré sa tentative quotidienne, constatent que ce qu'il persiste à appeler "réformes" est en réalité "régressions".
- Lancer des polémiques sur le forum que je fréquente, théoriquement dédié à la haute-fidélité, et regarder les participants s'étriper sur la probabilité d'existence de "l'Intelligent Design" ou la supériorité de la régulation sur le laisser-faire dans l'économie libérale. Avec deux phrases, si je suis en forme je fais se disputer pendant trois semaines une bande de cent forumiens. Le tout est de trouver le bon sujet...

Ce n'est pas que je cherche la petite bête, non.
C'est seulement la recherche de l'animation maximale pour un motif initial minimal ...
C'est une nouvelle branche de la sociologie de l'immatériel...

jeudi, 06 mars 2008

L'éreinté

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Ce matin, je contemplais mon corps d'éphèbe. Comme chaque matin.
La salle de bains est exiguë mais ça a un avantage, avec un éclairage modeste, on peut voir tous les détails intéressants de son corps.
Surtout depuis la balance placée devant la fenêtre.
Ma superbe anatomie, donc, faisait l'objet de toute mon attention, depuis les carrés de chocolat que j'ai sur l'abdomen.
Carrés de chocolat que, par précaution, je protège efficacement à l'aide d'un coussinet confortable.
Carrés de chocolat qui soulevèrent des cris d'admiration chez les unes et des soupirs d'envie chez les autres.
Biceps impressionnants que l'âge à transformés en "monoceps".
Un instant de suspens insoutenable, de silence religieux, de crainte inavouée s'est établi lorsque je suis monté sur la balance.
Après avoir gigoté pour trouver la position qui donnerait le résultat le plus agréable, j'ai regardé attentivement le cadran.
Et mes pieds. L'ongle de mon gros orteil gauche avait besoin d'un sérieux coup de râpe tandis que celui du petit ortel droit avait besoin d'être passé au kärcher.
Vous avez remarqué ? Dès que les ongles de pied poussent, ceux des petits orteils prennent la teinte de l'intérieur des chaussures, rendent le chaussage douloureux, les chaussettes fragiles et les épouses suspicieuses.
Douce moitié, qui déteste l'idée d'être frôlée par des mains aux ongles douteux, par exemple, exigerait carrément un décapage à la "bâtarde N°5" (une lime grossière de mécanicien en tôlerie, le truc qui arrache, pas le truc délicat qui lime et polit) au cas où un microbe serait resté prisonnier entre l'ongle de l'auriculaire et la délicate peau du bout du doigt.
Revenons à nos moutons.
A la pesée de nos moutons.
Perché donc sur la balance, en tête le précédent résultat (celui d'avant les reveillons), se pose le délicat problème de la réaction face au verdict de ce juge newtonien.
Il y a ceux et celles qui n'osent pas regarder une vitrine de pâtissier de peur que la vue d'une religieuse les fasse grossir en un éclair.
Ils ou elles pesteront ou entreront dans la pâtisserie selon l'indication.
Ceux chez qui le poids est un indicateur autrement sérieux verront leur journée ensoleillée ou orageuse selon la même indication.
Si l'engin indique +2kg Douce Moitié entendra "Saloperie de balance !".
Si l'engin indique -2kg Douce Moitié entendra "Saloperie de cancer !".

Il y a des jours, comme ça...

Aujourd'hui, c'est +2kg.
Faudrait quand même pas faire ça tous les jours.
Je vais faire régime et ne plus me peser pendant six mois.
Faut savoir rajeunir en gardant le moral...