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vendredi, 21 mars 2008

Prenez vos rêves pour la réalité !

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Ce matin, comme tous les matins, j'écoute France-Inter.
L'indicatif (non, je ne dirai pas "le jingle") du bulletin d'infos de sept heures est celui de mes dix-neuf ans.
Ce matin j'ai dix neuf ans.
J'entends Alain Geismar et Daniel Cohn-Bendit, qui n'est encore que Dany le Rouge renvoyer Charles de Gaulle à ses chères études. Ce dernier est en train de m'expliquer, alors que le temps est superbe, que je dois renoncer à "courir le risque de l'aventure" et, piquant le mot à Rabelais s'exclame "Mais c'est la chienlit ! " .
Pfff... Vieux con, va...
Je ne prête pas encore attention au fait que Violette Leduc et Roger Peyrefitte risquent la taule pour leurs préférences en matière amoureuse, occupé que je suis à essayer de satisfaire les miennes.
Je suis tout de même moins fainéant que je ne le deviendrai, je persiste à lire Sartre, Balzac et Châteaubriand.
Et se taper les Mémoires d'Outre-tombe en y prenant plaisir, faut être un peu masochiste...
C'est une époque saine, où les forces de l’ordre jouent un rôle actif dans la discipline sportive de la gent estudiantine, toujours prompte à s’avachir.
Ces braves gens en uniforme nous assurent un entraînement à la course quasi quotidien, et, en échange, reçoivent quelques cailloux qui leur donnent du cœur à l’ouvrage.
C'est l'occasion de remarquer que l'étudiant romantique et maigrelet, plus musclé de la langue que des mollets, court nettement moins vite que le CRS entraîné et bien nourri...
Je dois dire que toutes les tentatives de les amener à leur tour sur les bancs des amphis furent un échec. Sauf une fois où ils entrent à la Sorbonne. Ils en sortent aussi peu diplômés qu'il y sont entrés, les tentatives de la jeunesse pour éduquer les générations précédentes sont parfois décevantes...
Pour ma part, je suis travaillé par bien d’autres soucis -rien à voir avec les exams, toutefois- j’ai au cœur l’angoisse que ma copine du moment ne se jette dans les bras du premier trotskyste venu, sans doute un traître à la cause du peuple. Me laissant alors le cœur brisé, la cervelle vexée et les convictions politiques ébranlées. (La suite donnera raison à mes angoisses, cette hyène se maqua avec un maoiste, fanatique de la « Révolution Culturelle», pour qui le côté révolution était plus réussi que le côté culturel. Mais "il a de si beaux yeux" dit-elle, la s...)
Bref, cette blessure guérit d’autant plus facilement que c’est l’âge béni où l’on peut avoir trois chagrins d’amour par semaine sans risquer l'infarctus. Le coeur est une machine plus solide qu'il n'y paraît...

Quoique d’un caractère peu enclin à pleurer sur le lait renversé, je reprendrais bien un peu de ce mois de mai 68, surtout qu’à l’époque, ce qui m’empêchait de courir, c’était la flemme, pas la clope…

Et puis, c’était une époque où l’on réclamait avec force le droit à vivre, pas à survivre.

Commentaires

En fait plus que mai 68, tu regrettes tes 19 ans...

Écrit par : heure-bleue | vendredi, 21 mars 2008

Je suis navré ! En mai 68 il faisait un temps superbe.
Un vrai temps à émeutes...

Écrit par : le-gout-des-autres | vendredi, 21 mars 2008

j'ai aussi écouté France Inter dans ma bagnole sous une pluie battante...je n'avais que 11 ans à l'époque des faits mais la table ronde de ce matin, à entendre les Goupil, Geismar, Guetta, Tourraine (82 ans aujourd'hui) s'enflammaient comme de jeunes loups, ça m'a foutu la nostalgie d'une époque que je n'ai pas connue, faut le faire !
Bon week-end !

Écrit par : Bérangère | vendredi, 21 mars 2008

il a bien tourné sa veste depuis, le cher Dany....moi, en 68, je jouais à la poupée, mes cher parents me gardaient à la maison, des fois que je me fasse agresser par des "gauchistes"!
hier soir, j'ai regardé un très beau document sur les derniers poilus (j'étais toute seule, pouvais pleurer tranquille sur mon canapé), l'un d'eux disait, "il ne faut pas appendre la guerre aux enfants, ça pourrait réveiller des instincts guerriers....", j'espère que nos chers dirigeants ont regardé aussi!

Écrit par : passagère | vendredi, 21 mars 2008

J'ai écouté aussi, ce matin, c'était assez émouvant de revivre une partie des évènements... (moi, je n'étais pas née en 1968... Désolée, hein?!) ;-)

Écrit par : Septenria | vendredi, 21 mars 2008

Mai 68, Cécile a un an, je suis militaire...dans l'artillerie !
Oui, monsieur, chef de pièce...et pas une dans la poche...Maréchal des Logis...mais pas pour moi !
La vie était belle, enfin...presque !

Écrit par : Maky | vendredi, 21 mars 2008

68, je suis chupiochugamin!
Je découvre, en fait, 68 en 77/78, je sais, je n'ai jamais été précoce...
Maky> Moi aussi, quand on a décidé que le vert m'irait à ravir, on m'a collé chef de pièce (150 BF). refus du grade de MdL 3 fois (20 jours à chaque fois, on a la révolution qu'on peut...)
Malgré tout, Le goût, je reste lucide: Je demande l'impossible!

Écrit par : Ralbol | vendredi, 21 mars 2008

mai 68, une pelouse de pension bien accueuillante, et retour à la maison en attendant le calme sur la plage en espérant que mai se termine en juin!

Écrit par : tarmine | vendredi, 21 mars 2008

La vie était belle dit maky, 3 semaines sans aucune nouvelles de lui, moi j'ai pas aimé du tout, seule avec un bébé en pleine campagne, sans courrier, sans téléphone, sans télé, solidaire de personne je dois bien l'admettre, la vie par le petit bout de la lorgnette.

Écrit par : mab | samedi, 22 mars 2008

s'enflammER !!

Écrit par : Bérangère | dimanche, 23 mars 2008

chiche ? on recommence ;)

Écrit par : ciboulette100 | vendredi, 11 avril 2008

Les commentaires sont fermés.