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samedi, 26 février 2011

Un richard sinon rien.

Une nouvelle vient de me sortir de ma torpeur post-anesthésie : Le plus grand CHU d’Europe, l’AP-HP, vient une fois de plus de changer de mains.
Et qui c’est-y qui a récupèré cette institution fin 2010 avec la charge d’en faire « une affaire rentable » ?
Madame Mireille Faugère.
Cette brillante gestionnaire issue de HEC, est célèbre pour avoir fait de la SNCF, ce bijou du transport européen,  une entreprise soucieuse avant tout de son résultat financier, soucieuse de licencier et d’économiser sur un service de plus en maigre, de plus en plus mal rendu, avec des trains de moins en moins propres, de moins en moins ponctuels, de plus en plus chers et dont le prix du billet ressemble à s’y méprendre à une loterie.

Donc, ce brillant exemplaire de l’école dont la devise cachée est « make more money, the rest, don’t care ! » va devoir désormais expliquer aux malades que non, ils ne seront plus soignés en fonction de leurs besoins mais en fonction de leurs moyens et du résultat net de l’hôpital.
Et ça commence très fort par une baisse des personnels soignants mais une hausse des activités hôtelières de l’hôpital public.
Vous savez que depuis le début de la politique de modernisation de la santé et du souci du confort du patient, la tendance est à remplacer les salles communes et chambres à plusieurs lits par des chambres individuelles.
Pas folle, notre guêpe s’est illico rendu compte qu’il y avait là un « gisement de profit », comme disent les « top managers », ceux qui conduisent au suicide les « les managés de la France d’en bas » .

Elle a donc immédiatement décrété que la chambre individuelle serait facturée 45 € par jour, en plus du forfait hospitalier, bien sûr, on n’est pas là pour rigoler.

Pour éviter tout risque de contestation, sa lettre de mission est volontairement non divulguée car sa mission ne se limite pas à faire payer 45 € par chambre aux mutuelles, qui vont bientôt coûter aussi cher que les assurances santé américaines.
Et cette divulgation pourrait bien coûter son bail élyséen à notre énervé en chef en 2012…
Nous avons, selon certains quolibets  « un président des riches », il semblerait qu’il ait en plus pris pour habitude de ne plus utiliser des gens du corps de métier pour assurer les missions de service public mais des « winners » plus expérimentés à préserver  les intérêts et faire croître les avoirs des possédants qu’à assurer le fonctionnement normal d’un service public : Assurer  le meilleur service possible à l’usager pour un coût raisonnable pour les finances publiques, il n’est pas question de gagner de l’argent mais d’en dépenser raisonnablement. .
Là, au contraire, on voit qu’il est surtout question d’assurer une marge confortable aux entreprises privatisées de façon furtive et ce, quels que soient les dégâts causés au service public.
Et nous pouvons le constater avec EDF dont le président, issu lui aussi de HEC, s'est rendu célèbre pour avoir voulu cumuler le post de PDG de sa multinationale, sa retraite chapeau et un traitement de PDG d'EDF copieusement augmenté (près de 47%) en regard de celui de son prédécesseur.
Nous avions des hauts fonctionnaires issus de l'ENA choisis pour servir.
Nous avons des gestionnaires issus de HEC manifestement là pour se servir.
On sent bien là, que ces gens-là, monsieur, sont guidés par le sens de l'Etat et de l'intérêt public...

mercredi, 16 février 2011

Télé à chats…

Au hasard de mes pérégrinations, je tombe parfois sur des réactions qui, si je les comprends sur le coup, me laissent tout de même pensif et me poussent à y réfléchir à deux fois.

Ce n'est pas la première fois que je lis des réactions outrées au « libertinage » dans la publicité nuitamment diffusée.
Ce qui me frappe c'est qu'une majorité semble considérer comme allant de soi que les gamins se complaisent à regarder des gens s'entretuer à coup de gourdin, de flingue, s'achever à coups de pied dans la figure et autres méthodes raffinées d'égorger son prochain sans pour autant tenter d’y mettre le holà.

Mais ce qui me frappe encore plus, c’est que la même majorité soit affolée, voire absolument scandalisée, à l’idée que ces chérubins puissent apercevoir  l’aréole d’un sein, entrevoir le haut d’une cuisse ou le sommet d’une paire de fesses.

Je crains fort que, sous la pression du « tu gagneras plus », les exhortations « tu ne tueras point » et « aimez-vous les uns les autres » ne soient devenus « tuez-vous les uns les autres » et « tu n’aimeras point ».

On peut –et on doit- ergoter sur le côté peu délicat de l’approche et la place faite à la femme qui souvent ne peut vaquer à son gré que dans le couloir qui mène de la cuisine à la chambre à coucher.
Mais je constate que ce que n’importe quel être humain normalement constitué pratique régulièrement dans l’huis clos de sa chambre  semble relever du secret d’Etat.
L’idée même d’effleurer le sujet –on n’en est pas (encore) à la description clinique de l’acte de chair, n’exagérons pas- semble toujours soulever beaucoup plus d’indignation que les séances d’étripage généralisé offertes gracieusement aux yeux chastes – chastes mon œil !- de nos chers petits.

Je vais bientôt en venir à penser, pour paraphraser Jacques Brel, que
«  Chez ces gens là, monsieur, on ne baise pas, on tue »...

lundi, 07 février 2011

Le crépuscule des vieux.

Je ne sais plus exactement à quoi nous rêvassions hier soir, Heure-Bleue et moi pendant le dîner.
Il était vaguement question de souvenirs et, de souvenirs en attendrissements, nous en vînmes à parler de jean’s.
Pourquoi ?
Mystère…

Je me souvins d’un coup qu’elle et moi portions, à l’orée des années soixante-dix, des jean’s Newman, en velours milleraies.
Je lui en parlais aussitôt.
Nous nous rappelâmes, un rien bêtasses, le sien. Elle était si mince qu’elle portait un ceinturon monstrueux pour le faire tenir.
En fait j’ai surtout souvenir que derrière la boucle il y avait une épingle à nourrice pour lui éviter d’avoir le pantalon sur les chaussures en pleine rue…
Elle m’a rappelé le mien, un 36 qui ne me serrait pas.
Je lui ai rappelé le sien, un 34 qui tenait grâce à la fameuse épingle.

J’ajoutai, un rien pensif « on ne pourrait plus mettre ces jean’s Newman aujourd’hui. »

Et là, Heure-Bleue m’a fait tomber de ma chaise en assénant cette sentence grandiose « Ben, c’est normal, c’est plus la mode… ».

Qui a prétendu qu’on vieillissait ?