samedi, 26 mars 2011
Les quartiers d’Orange
On peut penser ce que l'on veut des « hot lines » mais elles ont un mérite énorme:
Outre qu'elles permettent de sous-payer des jeunes gens à se faire engueuler à longueur de journée -ils s'en fichent, ils sont à dix ou douze mille kilomètres de chez vous-, elles font plus pour le respect de la langue française que les media, qui auraient plutôt tendance à la faire descendre au niveau du pidgin.
Figurez-vous en effet qu’Orange, mon fournisseur d’accès (non, non, je n’écrirai pas « access provider ») a, comme assez souvent, des problèmes avec la transcription des données de ses clients en cas de déménagement, ce qui entraîne immanquablement chez moi des problèmes pour vous lire.
Pensant d’abord à un problème technique, j’appelai donc le service adéquat (à 0.154€/mn) et, au bout de près de dix minutes d’attente, une voix charmante s’enquit de ma demande.
Elle s’exprimait dans un français parfait et resta néanmoins interdite quand je lui demandai en français de la rue courant « votre truc est encore tôlé ? »
Comme cette jeune fille était aussi étrangère que bien élevée, je réitérai donc ma réflexion en un français plus académique. Elle répondit à ma question en remarquant qu’elle avait des difficultés avec le système informatique mais qu’elle écoutait ma requête avec intérêt.
Céline –oui, elle dit s’appeler Céline, malgré un accent qui m’aurait amené à l’appeler Malika- m’assura donc qu’elle procédait immédiatement à une vérification de ma ligne et de mon contrat.
Il ressortit des vérifications que ma ligne, liée au central de Puteaux était certes moins performante que celle de Caen où le central était à cinq cents mètres de la maison mais acceptable tout de même.
Mieux, il me fallut moins d’une minute pour savoir qu’il s’agissait en fait d’une erreur de mon fournisseur d’accès qui, comme d’habitude est incapable, en cas de déménagement, de se contenter de changer l’adresse et le numéro de téléphone du client sans changer les termes du contrat et avait abaissé le débit de ma ligne à 1 Mb/s alors que son débit admissible est de 8 Mb/s…
J’ai donc passé 16 minutes et 24 secondes, sur la foi de l’horloge du téléphone pour avoir deux minutes significatives, soit 14 minutes et 24 secondes pour je ne sais quoi.
Sur 2,5256 € de communication, 2,2176 € sont distraits pour écouter des musiquettes sans intérêt (sauf pour Orange) et pour constater que les « hot lines » ne disposent que du Littré.
Je me demande, à la lumière du français peu académique que j’entends dans le bus, comment font certains pour appeler Orange ou autres opérateurs en cas de problème…
09:19 | Commentaires (13)