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mardi, 27 septembre 2011

Le fond n’est guère épais…


Une blogueuse de mes relations dispose certes d’une verve et d’une imagination, drôles et débordantes, qui lui permettent d’écrire des notes savoureuses.
Néanmoins, sa dernière note m'amène à lui prodiguer quelques conseils dictés par l'expérience de quelqu'un qui pourrait être son père et versé dans les horreurs qu'il est vivement conseillé de ne regarder qu'avec des lunettes noires.
Très noires, les lunettes.
Très très noires.
Elle devrait faire attention à ne pas traumatiser les enfants, ces charmantes petites choses qui n’ont pas encore été gâtées –dans tous les sens du terme- par la vie.

Sa visite à la Malmaison, d’une soudaineté coupable, témoigne en effet d’une rare imprudence.
Plonger ces gosses « êtres en devenir », selon la terminologie psychologisante à la mode, au milieu d’une telle profusion d’art napoléonien sans préparation est  risqué.
On sent bien là qu’elle n'a pas encore l'habitude du chef-d'œuvre de l'art pied-noir à dose létale de l’étalage sans fard de richesse artistique.

Attention ! Dans ces immersions artistiques, il faut commencer petit.
Non que la qualité du travail soit en cause, il est généralement remarquable.
Mais quand on plonge dans le genre trop de dorure, trop de verroterie, trop de tout décoration napoléonienne, il faut y aller dou-ce-ment, sinon ça gâte le goût irrémédiablement.

Par exemple, il est recommandé de commencer par le musée de La Vie romantique, avec sa nouvelle décoration, salles « revisitées » par Garcia, ce célèbre décorateur hantant les allées du pouvoir et les couloirs des hôtels nommé Chevalier des Arts et Lettres – ce qui n’est pas vraiment étonnant finalement…- mais surtout connu pour être le champion toutes catégories du style « claque de province fin XIXème » le décorateur de plusieurs musées, hôtels et châteaux.
Après, on peut s’attaquer, mais pré-cau-tionn-euse-ment en ayant dûment chapitré les enfants sur les risques esthétiques encourus,  aux salles de Versailles, « revisitées » par le même.
Là il y atteint des sommets, avec des gravures représentant des fauteuils d’argent massif et des chandeliers qui nous ramènent illico dans l’univers de « La cage aux folles » du Roi Soleil.
Bref, tout y est « redesigned » avec un mauvais goût très sûr parfaitement restauré.

Une fois acclimaté, tu peux aller visiter la Malmaison, mais toujours en laissant s’écouler une semaine entre chaque visite, histoire de bien comprendre ce qu’il faut éviter et surtout laisser le temps de se désintoxiquer de la visite précédente…

dimanche, 25 septembre 2011

Succès damné !

On a sonné à la porte tout à l’heure.
Persuadé que l’Ours ou JJF apportait la Merveille, je me suis précipité, vêtu de ma seule innocence, heureusement couverte à minima d’un caleçon.
De ce genre de caleçon dont je vous ai parlé il y a peu, à mi-chemin entre la ruine et le « grunge look »…
Et, ô surprise ! Qui est derrière la porte ? Deux jeunes femmes assez accortes.
J’ai fait semblant d’être habillé.
Elles ont fait semblant de me croire.
Les deux avaient l’air gentil et, pour tout dire, comme Giono dans Regain qui disait « elle avait le doux regard des bœufs », elles ne semblaient pas être candidates à une chaire au Collège de France.
Je n’aime pas dire du mal, mais c’est vrai, elles sont gentilles…
Elles en sont enfin venues au fait de leur visite :
 -Bonjour Monsieur (oui je me mets une majuscule, c’est dimanche…), pouvons nous échanger une pensée ?
Je n’ai pas osé leur répondre « ça me dérange, j’ai peur de me retrouver la tête vide… », j’ai donc acquiescé.
- De quoi voulez-vous me parler ?
- De Dieu !
- Qui ça ? ??? !

Et là, j’ai eu le plaisir de voir mes deux zélotes stoppées net dans leur élan de dithyrambe dominical.
Un éclair d’incompréhension, pire, d’incertitude, à traversé un regard qui m’avait paru particulièrement désert.
Il fait beau, j’ai réussi à pousser deux folles de Dieu à se poser des questions, la journée s’annonce délicieuse…

vendredi, 23 septembre 2011

Un coup de barre ? Marx et ça repart…

Je suis abonné à une lettre d’information « newsletter » qui m’envoie régulièrement des nouvelles du marché de la location dans Paris intra muros.
Les nouvelles ont été longtemps désespérantes.
Puis elles sont devenues catastrophiques.
Elles sont aujourd’hui devenues comiques.

Figurez-vous que, selon cette « newsletter » il se trouve un bailleur pour proposer un « studio », ce qu’il y a quelque temps on appelait encore « une ravissante studette », une « chambre » il y a quatre lustres et un galetas il y a un siècle, pour la modique somme de « 700 € CC ».
Il se trouve aussi un agent immobilier pour proposer ces douze mètres carrés à la location moyennant la modique somme de « 837 € d’honoraires d’agence », ce qui fait quand même cher de l’affichette en vitrine et de la ligne de texte sur un serveur.

Un sommet est atteint quand, s’asseyant allègrement sur les textes de lois, ce duo exige une « garantie de 1400 € » au lieu du mois unique exigible.

Je propose donc de modifier cet aphorisme du curé Meslier  « Le monde sera en paix lorsque le dernier tyran aura été pendu avec les tripes du dernier prêtre. » par celui-ci :

« Le logement sera enfin accessible lorsque le dernier bailleur aura été pendu avec les tripes du dernier agent immobilier. »

lundi, 19 septembre 2011

Le service d’ascète creuse…

J'ai entendu dire ces derniers temps que si on se précipitait sur les produits laitiers de Monsieur Unilever on aurait une réduc sur le montant de notre mutuelle, à condition, bien sûr, que ce soit la bonne.
Youpee ! Diront ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur cotisation.
Aïe ! Diront ceux qui voient venir les assurances avec leurs gros sabots.
Nous avions tous remarqué la tendance des compagnies à assurer l'absence du risque pour lequel vous contractez une police d'assurance.
Vous vous êtes sûrement aperçus que si vous vouliez vous assurer sur la vie, vous deviez être en pleine forme, que si vous vouliez vous assurer contre le vol, il vous fallait vivre dans un coffre-fort et qu'il était bien vu de vivre sans chauffage et manger froid si vous vouliez éviter des histoires avec votre contrat incendie.
Est enfin arrivé ce qui nous pendait au nez en matière d'assurance santé: La surveillance de nos assiettes !
Le début est, comme à chaque fois, séduisant au premier abord: Si vous achetez ceci ou cela, vous aurez, comme pour votre bagnole si vous la laissez au garage, un bonus.
La suite, comme à chaque fois va l'être beaucoup moins.

Méfiant comme je le suis, mais confiant dans la rapacité bien connue des « acteurs économiques » comme disent les chroniqueurs financiers -qui ne vont sans doute pas tarder à nous expliquer combien c'est bon pour tous et surtout pour la Bourse-, je vois poindre derrière ce mini-bonus le maxi-malus...
Après nous avoir accordé, sur la foi de tickets de caisse, une remise de 40 € -par an, ne rêvons point- si on achète des « alicaments », ces trucs qui font qu'on ne partage plus un repas avec plaisir et convivialité, mais qu'on se soigne tristement à table, il y a gros à parier qu'il nous sera réclamé régulièrement le détail de nos caddies.
On nous accordera une maigre remise sur le montant de notre prime à chaque ligne « alicament », tandis que la moindre tranche de saucisson ou part de gâteau de riz sera sévèrement sanctionnée par un malus forcené.
Comme pour la bagnole vous dis-je ! Où une année sans accroc vous accorde 5% supplémentaires de bonus tandis que le moindre clignotant cassé dans votre tort entraîne une diminution de 50% dudit bonus !
Puis, quand le système sera entré dans les mœurs, tout défaut de présentation des tickets de caisse entraînera une hausse de 25% de votre prime, de 50% en cas de récidive, le troisième défaut de présentation entraînant la suspension immédiate de votre garantie -mais pas le prélèvement de vos primes-.
Les amateurs de choucroute ou de pâtisserie seront éjectés de la compagnie, tout comme les buveurs d'autre chose que de l'eau.
L'assurance santé aura ainsi rejoint les autres assurances.
N’y seront admis que ceux qui paient des primes pour des risques qu'ils n'encourent jamais.
L'économie sera globalement gagnante car un marché noir de la nourriture s'instaurera, ce qui permettra d'avoir un indice officiel des prix particulièrement stable tandis qu’une économie souterraine des faux tickets de caisse s'installera tranquillement.
 

Puis, tandis que Sarkozy regardera son nouveau gamin - comme si le monde avait besoin d'un Sarkozy de plus...- s'empiffrer des stocks de nourriture saisis, il créera de nouveaux délits -il adore ça-, du type « association de malfaiteurs en vue d'une entreprise de destruction de la santé ».

Après “Big Brother is watching you” nous aurons “Big Brother is feeding you”…

vendredi, 16 septembre 2011

Salauds de pauvres ! En plus ils fument…

J'ai entendu quelque chose sur France Inter qui m'a fait bondir de ma chaise et a failli gâcher mon très matinal petit-déjeuner.
Il était question, comme d'habitude, des ravages du tabac sur la santé (les bagnoles, les usines et les pesticides et les engrais à doses massives sont recommandés, c'est bien connu...).
Et là, qu'entends-je ? L'archétype de la stupidité, de l'égoïsme et de la méconnaissance comptable ! Cette imbécile, championne du précepte de comptoir, jette dans mon bol de café le couplet anglo-saxon bien connu  « Ces gens qui fument, eh ben ils tombent malade et après ils se font soigner gratuitement aux frais de la collectivité, aux frais de gens comme moi qui font attention ».
Ce vide vertigineux de la pensée -je m'en moque, je ne fume plus depuis un bon lustre- oublie quelques détails, d'abord que près des trois quarts du chiffre d'affaires du tabac sont censés être reversé à la Sécu.
Ergo, le fumeur cotise donc nettement plus que le non-fumeur.
Le clopeur invétéré donc, non seulement a cotisé plus que le non-fumeur mais mourra dix à vingt ans plus tôt. Du point de vue de la comptabilité, il n'y a pas de réel surcoût en matière de santé publique.
D’autant qu’il n’y aura pas de retraite à verser à ces salauds…
D’ailleurs, en toute rigueur comptable, le fumeur devrait, au nom de la juste répartition des dépenses en fonction des cotisations, selon le précepte prôné par notre Chicago-girl au petit pied (surtout au petit cerveau...), voir redistribué à sa famille, le solde non dépensé des cotisations supplémentaires réglées à chaque achat du paquet de clopes qui l’a conduit prématurément à fumer les plants de tabac par la racine.
Cette idiote bien pensante aurait continué sur sa lancée, elle n'aurait pas manqué de stigmatiser les usagers de motocyclette, qui se font soigner après une chute, que s'ils avaient pris, comme elle sans doute, un 4x4, ils auraient été à l'abri d'une chute.
De plus, en cas de choc, ils s'en seraient mieux tiré que ces imbéciles d'automobilistes, qui, bien sûr se feront soigner aux frais de sa compagnie d'assurance, ce qui va augmenter ses primes.
Ces salauds de pauvres profitent de leur misère pour vivre dangereusement et se faire soigner aux crochets de ceux qui ont eu le courage de bâtir leur richesse sur leur dos !
En fait, je ne reproche pas à ces andouilles, fort répandues, chantres de l'égoïsme généralisé, d'être ce qu'elles sont.
Je leur reproche de ne pas nous foutre la paix, de ne pas émigrer dans les pays qui pratiquent ce qu'ils appellent de leurs vœux.

A moins qu'ils ne souhaitent en leur for intérieur que ça continue comme ça.
Des fois qu'ils aient à leur tour besoin de la Sécu…