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mercredi, 05 septembre 2012

Réveil au pays du lait et du miel.

Bon, ce n’est pas tout à fait ça. Il y a deux heures de décalage avec la France à ce moment, le jour se lève brutalement. Comme si une main géante allumait la lumière. Il fait beau, un chariot passe dans la rue tiré par un cheval et crie dans une langue encore incompréhensible pour moi. Maintenant que je suis réveillé, j’attends qu’on vienne me chercher. Vers neuf heures mon mentor arrive. C’est le type qui est venu m’embaucher à Paris, je ne sais pas encore que c’est un escroc. Il semble assez gentil avec moi et m’emmène vers la boîte qui m’a confié la mission. Je traverse un parc qui s’appelle Gan Meir, ce pays me semble surtout un gigantesque bordel plein de bruit, de poussière et de cris. Sur le chemin qui mène à la rue Allenby, derrière Gan Meir, il y a ce que j’appellerai plus tard une « beit ha knesset ». L’Israélien semble être un être bizarre incapable de parler doucement. Par la porte ouverte je vois en effet un type en train d’engueuler le bon dieu avec conviction. Tous parlent fort, s’engueulent libéralement. Bien que pas très clair moi-même dans mon ascendance paternelle. Je me sens assez éloigné de ces gens. La sensation s’accentue quand on arrive rue Allenby. J’ai la preuve, qui me gêne et me ramène à mon niveau, que la supériorité intellectuelle des juifs est un mythe. Il suffit de les voir conduire pour s’en apercevoir.
J’arrive enfin dans la « start-up » qui a aperçu un truc marron passer dans le lointain et a vendu la peau de l’ours que je suis chargé de tuer. C’est un grand appartement avec une terrasse qui sert de lieu de délassement aux gens qui travaillent ici. On y fume des pétards en fin d’après-midi. La jeune femme qui m’accueille s’appelle Danielle –mais non, je ne suis pas abonné- c’est la fille de l’homme qui a créé un des premiers café de Tel-Aviv, petit bistrot qui était une véritable institution et fut vendu pendant mon séjour. Le café y est très mauvais.
Le soir est très différent, ça se passe comme le matin. Vous regardez votre montre, vous vous dites « tiens, il est six heures », le soleil est éclatant, vous allez aux toilettes, vous pissez et vous lavez les mains. En sortant il fait nuit. La main géante du matin a éteint la lumière.
Le premier soir, je sors, il refait froid. De fait il faisait au moins 25°C ce matin, près de 30°C la journée alors quand vous sortez et qu’il ne fait que 20°C et que vous êtes Le Goût, eh bien vous vous pelez de froid.
Je suis sorti seul, on m’a expliqué par où passer pour rejoindre mon appartement. Et je me perds illico. C’est là que je me suis aperçu que j’étais complètement analphabète.
Je ne suis pas dans un quartier où tout est « doublé » en caractères latin et cyrilliques. Là, il n’y a que les versions hébraïque et arabe. Pas trop pratique pour moi.
Le pire arrivera les jours suivants. Je prendrai des taxis pour aller au travail. Et je commencerai à y apprendre l’hébreu.  Le problème est que c’est « l’hébreu de la rue ».
Vous aurez une idée de l’hébreu que je baragouinerai en quelques jours  quand je vous aurai dit que c’est comme apprendre le français avec un lascar de cité du neuf-trois. Ça effrayera les gens de la boîte qui vont se mettre à m’apprendre un hébreu plus académique. Ce qui posera d’autres problèmes.
Problèmes que je vous conterai plus tard…

Commentaires

On a vite trouvé les bons endroits, certains ont disparu, il reste la Librairie française et certainement quelques restaurants...

Écrit par : heure-bleue | mercredi, 05 septembre 2012

Chouette ce récit de voyage!

Si j'ose dire.

Écrit par : Clair | mercredi, 05 septembre 2012

Pas toujours facile de "s"expatrier" et de vivre de suite une nouvelle vie...

bel après midi.

Écrit par : patriarch | mercredi, 05 septembre 2012

un autre genre que tes précédentes notes, et je suis toujours très intéressée et curieuse de lire la suite. Quand je te disais que tu as tous les ingrédients pour écrire un livre, je n'exagère pas!!

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 05 septembre 2012

ha oui !! tout de même! je crois que je n'aurai jamais eu le courage de m'installer dans un pays dont je ne parle pas la langue

Écrit par : maevina | mercredi, 05 septembre 2012

même pour 10 000$ je n'aurais jamais mis les pieds dans un pays que je ne connais pas et dont je ne comprends pas la langue...trop dangereux...la preuve...tss tss...

Écrit par : mialjo | mercredi, 05 septembre 2012

Mialjo, at lo medaberet ivrit ?

Écrit par : heure-bleue | mercredi, 05 septembre 2012

Mialjo, Heure-Bleue te demande si tu causes le juif...

Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 05 septembre 2012

Bon, aussi bien chez Heure Bleue que chez toi c'est intéressant ce récit, mais je vous reproche à tous les deux de démarrer brutalement à 100 à l'heure sans avoir planté le décor au préalable : que faisiez vous à Paris au moment d'accepter ce départ, age de l'ours , arrangement pour sa vie, etc....

Écrit par : liliplume | mercredi, 05 septembre 2012

Tiens mais c'est vrai ça, Lili a raison.

Écrit par : mab | jeudi, 06 septembre 2012

d'accord avec Lili

Écrit par : emiliacelina | jeudi, 06 septembre 2012

Eh ! Qui écrit ce blog ?
Si j'écris ça, comme ça, c'est parce que quelque chose le fait démarrer à ce moment.
Sinon, je fais un plan, j'écris un livre et je ne trouve pas d'éditeur et ça me frustre.

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 06 septembre 2012

Si ma mère l'avait su, ça se serait mal passé mais moins...

Écrit par : daniele-sf | jeudi, 06 septembre 2012

De la fumette en fin d'après midi sur la terrasse tststststs :-)

Écrit par : C - Jane | dimanche, 09 septembre 2012

Les commentaires sont fermés.