mardi, 18 septembre 2012
Bye bye...
Eh bien mes chéries, c'est le cœur dévasté que je vous abandonne pour une dizaine de jours.
Nous allons à London, London, pêcher les petits poissons (Copyright Petula Clark).
Sachez néanmoins que je penserai à vous tous les jours.
Aux retraitées, malmenées par un mari qui exigera des frichtis variés tous les jours.
Aux travailleuses, que je supplie de continuer à s'échiner pour cotiser grassement afin de maintenir le niveau de ma retraite.
Je penserai tous les jours à toutes celles qui me font l'honneur et surtout le plaisir de lire mes écrits.
Je penserai à vous dès le réveil, en allant chercher du lait chez « Sainsbury », puis changeant d'avis et me contentant de prendre un journal chez WH Smith et me décidant à traîner Heure-Bleue chez « Purple » pour prendre le petit déjeuner.
Une Heure-Bleue du matin, chagrin, qui trouve toujours que les matelas sont vraiment collants quand elle est dessus.
Je penserai à vous dès que je passerai devant chez Harrods.
Je penserai à vous en buvant un thé chez Fortnum & Mason.
Et surtout je penserai à vous en voyant que London, qui était si dépaysant il y a trente ou quarante ans est devenu si ordinaire.
D'ailleurs je pense déjà à vous, rien que d'y penser...
Heureusement, il reste David Cameron et consorts pour nous faire prendre conscience qu’il reste des gens assez bien nés et fortunés.
Et surtout convaincus que dispenser le mépris libéralement sur ceux qui les nourrissent de leur travail est dans l’ordre des choses.
J'aurai sûrement plein de méchancetés à vous raconter au retour…
16:40 | Commentaires (19)
lundi, 17 septembre 2012
Promenade
Les gens de la boîte sont très gentils. Ils ont décidé de faire une sortie pour accueillir Heure-Bleue. Ce côté scout mâtiné patronage me surprendra à chaque fois.
Notre CEO, plus connu sous le nom de Ran, a décidé de faire plaisir à son CTO/CSO préféré, c'est-à-dire Le-Goût, en accueillant dignement Heure-Bleue.
La veille, déjà, tandis que je méditais sur la meilleure façon de piéger l’ours prématurément vendu, il était venu me voir et m’avait rassuré « Ta femme va bien, on l’a vue, elle sortait du Centre Dizengoff les bras chargés de paquets… »
Une sortie est donc prévue. On ira dans le nord du pays, en Galilée. Une promenade est programmée avec un guide –ils sont très didactiques dans ce bled- puis un repas prolongé et allongé sous une tente, chez les Bédouins.
L’inévitable séance d’Histoire suivra, émaillée d’anecdotes plus ou moins saintes.
Le pays est riche en personnalités célèbres, leurs noms émaillent la Bible. J’ai personnellement une grosse préférence pour David. Ce roi querelleur, précurseur de Robin des Bois, musicien, poète, surtout cavaleur et pour tout dire infernal a tout pour me plaire.
La promenade commencera par transformer Heure-Bleue en nounou dégoulinante. Pendant une grande partie de la promenade elle portera Lior, un bébé tout neuf que sa mère est très contente de voir dans les bras de quelqu’un d’autre.
Je surprends ma moitié, qui est victime de plusieurs « fractures de l’œil » à contempler Tomer, un jeune homme de trente et quelques années que la moitié des femmes de l’assistance regarde comme un gâteau.
Il faut dire que ce pays est beaucoup plus jeune que la France et plein de jeunes gens et de jeunes filles. Ce qui présente l’indéniable avantage de rendre l’œil de votre serviteur particulièrement exercé.
Au cours de cette promenade, le guide discourra abondamment sur de petites fleurs blanches sans aucun intérêt. D’après lui, elles ont acquis cette couleur virginale le jour où Adam à croisé Eve –dite Ava en hébreu, ce qui a donné « ahava », l’amour. Vous dites que je ne pense qu’à ça. Je vous prouve à l’instant que depuis le début, l’humanité entière ne pense qu’à ça.
Il nous cause de choses comme ça pendant qu’Heure-Bleue, n’ayant pour se mettre à l’ombre que le bébé de quelques mois qu’elle a dans les bras, commence à fondre…
Il n’y a qu’un seul autre participant qui semble dans le même état. Sharon, un jeune homme clair de peau, d’yeux et de cheveux. Ce pays a été manifestement choisi non parce que c’est le berceau des trois « religions du Livre », non.
Il a été choisi pour emmerder les askenazim, ces juifs d’Europe de l’Est qui grâce à un effort soutenu des cosaques et autres barbares du coin à contribué à éclaircir le peuple hébreu dispersé par Rome.
Heureusement pour moi, les spharadim, mélangés uniquement avec des arabes supportent très bien le climat.
D’ailleurs, l’histoire juive la plus courte que je connaisse est « C’est un juif, il rencontre un autre arabe… ».
Les ashkenazim préfèrent répandre le bruit que les spharadim sont des bougnoules de confession mosaïque…
Ça donnerait presque raison à ceux qui disent qu’Israël n’existera que quand tous les juifs seront enfin unis. On a le temps…
Revenons à notre promenade. Nous commençons à avoir faim et les voitures des uns et des autres nous emmènent vers un village arabe dans lequel elles seront garées.
Nous marchons un moment et arrivons sous une tente immense où nous attendent nos hôtes. L’odeur est puissante. La tente sent le mouton, la chèvre, la sueur, les épices et les fruits. En moins de cinq secondes, nous avons déjeuné avec le nez. Mais nous ne sommes pas rassasiés. Nous allons manger ce que ça sent.
Nous serons vite rassasiés cette fois. Du moins Heure-Bleue et moi.
Nous avions l’habitude du couscous de mon père ou de celui de « Chez Omar ».
Ce couscous là nous fait d’un seul coup fait comprendre pourquoi les arabes sont fâchés avec quasiment tout le monde…
09:29 | Commentaires (10)

