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mardi, 29 janvier 2013

L’égout et les couleurs.

Lectrices chéries, la cruauté de l'actualité me contraint à emprunter un acronyme à une blogueuse, aimée elle aussi.
Ne soyez pas jalouses, je vous aime aussi et si je comprends bien le pincement de jalousie que vous pouvez ressentir, pensez d’abord et surtout à rendre grâce à l’élasticité du cœur de votre Goût-des-autres chéri, élasticité qui me permet de vous accueillir toutes.
Cet acronyme, donc, emprunté à « méli-mélo-dit» est « TDC », et  sera utilisé parfois dans le récit d’un fait d’hiver qui m’a scandalisé.
De pauvres gens se sont fait virer du musée d’Orsay parce qu’apparemment la vue du pauvre dérange.
Les excuses de la direction du musée sont encore pires que les agissements des « agents de sécurité » mandatés pour procéder  à l’expulsion de ces « pauvres qui incommodent les visiteurs « normaux » avec leur odeur ».
Le type du musée regrette simplement de « s’être trouvé dans l’obligation de le faire ».
La belle affaire.
Tous ces TDC, chargés théoriquement de « répandre la culture parmi les masses populaires », comme ils le prétendent à longueur d’émissions où ils se congratulent, surpris eux-mêmes d’être si généreux et si compréhensifs envers les « classes défavorisées »  me font honte.
Ces TDC donc, osent regarder de haut, avec mépris quand ce n’est pas avec dégoût, ces « pauvres », eux qui doivent essentiellement leur position au fait que « leur papa a eu de la chance » comme disait Brel.
Eux dont les études ont été payées avec nos impôts.
Eux qui sont payés, et fort bien leur vie durant, toujours avec nos impôts.
Eux qui savourent un saumon Kaspia, comme Heure-Bleue l’a remarqué, mais dont la facture nous est réservée.
Eux qui, s’ils ont l’échine assez souple, pourront voir virer des ministres et des directeurs de cabinet sans jamais risquer un instant de connaître l’adresse du Pôle Emploi le mal nommé.
Eux, donc, font sortir manu militari d’un musée qu’ils considèrent comme « leur » musée alors que c’est « notre » musée à tous, des gens qui ne sentent peut-être pas la rose mais qui ont surtout le tort de ne pouvoir acheter de parfum.
Et puis, cette sombre affaire de mélange de torchons et de serviettes a toujours cours.
Je suis sûr que ces TDC regrettent la belle époque où, quand la duchesse « avait un vent » on faisait fouetter le serviteur le plus proche…
Il est vrai que les préoccupations des musées ont bien changé depuis une dizaine d’années.
De « temples de la culture » qui coûtent il a fallu en faire des vitrines rentables.
Il est donc fortement question depuis, d’y faire cracher leurs devises aux touristes étrangers.
Alors vous pensez bien que le pauvre dérange…
Et l’autre âne, bâté de diplômes, déguisant à peine son mépris, de nous dégoiser d’une voix melliflue « pourtant nous faisons beaucoup pour le milieu social ».
« Le milieu social », comme ça, d’un seul coup le pauvre est devenu « milieu social » !
Et je suis sûr qu'il est persuadé d'être « de gôôôôche », je t'en foutrais, moi,  du « milieu social » ! 
Comme j’ai la chance de pouvoir aller au musée sans payer –c’est bien fait pour les autres, ils n’avaient qu’à être bancals- je vais illico mettre sur pied une stratégie de vengeance du pauvre et de l’opprimé dans « les milieux de la culture » comme ils s’auto-gargarisent.
J’attendrai désormais, près du gardien, l’apparition d’un groupe de Japonais.
Là, je lâcherai discrètement –du moins du point de vue du son- une vesse.
Vous savez, les plus silencieuses, une de ces flatulences interdites par la convention de Genève de 1925, celles qui font dire que les plus discrètes sont les plus nauséabondes.
Une fois perpétré ce crime de masse je m’éloignerai vivement en passant une main méprisante devant mon nez et en jetant un œil mauvais au gardien qui sera immédiatement reconnu coupable du forfait.
La chose m’est déjà arrivée mais c’est la première fois que j’y pense comme à une arme destinée à protéger le « quart monde »…
Il ne sera pas dit que « Humiliés et offensés » restera seulement le titre d’un roman.
Non mais !

 

Commentaires

Dégueul ..se ! Il n'y a rien à dire d'autre !

Écrit par : Brigitte | mardi, 29 janvier 2013

tu nous raconteras !! Mais fais attention, avec la chance que tu as, le gardien est fichu de tomber sur ton blog !! ....Chacun manisfeste à sa façon !!! certains sont silencieux mais pas les moindres! Tu en es la preuve!Rien que le fait d'en avoir l'idée vaut son pesant d'or !

Écrit par : emiliacelina | mardi, 29 janvier 2013

C'est un scandale, ces gens qui sont déjà dans une situation précaire, ont du se sentir tellement compris ... c'est infernal quand même, c'est immonde, il n'y a pas de mots suffisamment fort pour décrire combien je suis scandalisée, merci le Goût d'avoir fait partager cette triste info

Écrit par : Rivka | mardi, 29 janvier 2013

Franchement, ça craint. Bonjour le joli souvenir pour ces visiteurs!!!

Écrit par : Seringat | mardi, 29 janvier 2013

Au risque de te froisser, j'approuve la décsion prise dans ce cas.

Et puis quoi encore? La puanteur est une nuisance, non?

Et je me demande bien pourquoi on n'apprend pas l'hygiène et les civilités avant de leur ouvrir les portes des musées.

Ce me semble relever du bon sens.

Écrit par : Clair | mercredi, 30 janvier 2013

"Et je me demande bien pourquoi on n'apprend pas l'hygiène et les civilités avant de leur ouvrir les portes des musées."

Rappelle toi Danton.

"Du pain et de l'éducation"
Dans cet ordre, le pain d'abord...

Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 30 janvier 2013

S'te plaît, LeGoût, ne fais pas cela alors que nous sommes de compagnie ou alors préviens-moi avant !...

Écrit par : lakevio | mercredi, 30 janvier 2013

Les commentaires sont fermés.