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mardi, 05 février 2013

Une vie d’ange se profile…

Donc, lectrices chéries, j’étais prêt à m’ennuyer un moment.
Ce n’était pas bien grave dans la mesure où le métro suffirait à m’emmener à coup sûr chez moi.
Je vous avais très vaguement parlé de mon chez moi de l’époque, ce passage parisien qui tenait à la fois de Grozny il y a quelques années, Beyrouth en 1973, et Alep ces jours-ci.
A dire vrai, on aurait pensé que la guerre, dans mon coin, n’avait pas cessé il y a une vingtaine d’années mais hier après-midi…
Pas un lieu de résidence paradisiaque, mais je m’y sentais finalement bien car j’y vivais depuis bien avant mon entrée à l’école maternelle.
Revenons dans cette « boîte ».
J’étais assis sur ma banquette, face à une petite table basse, mon diabolo-fraise dans la main.
Oui, lectrices adorées, j’étais et suis toujours accro au diabolo-fraise.
A cette époque j’étais sage, je ne buvais ni bière, ni vin, ne fumais pas et m’accordais rarement – vous avez vu combien ça coûte ?!-, un Coca.
En plus, vous l’allez voir, le diabolo-fraise a ce petit quelque chose dont j’avais besoin.
Vous savez –bien sûr que vous savez, sinon vous ne seriez pas là, à lire la suite de mon histoire- combien les filles sont curieuses.
Or, comme dans toutes ces « boîtes », comptoir et tables étaient encombrés de bières, de Coca, plus rarement d’alcools forts ou de ces cocktails aux couleurs flamboyantes qui coûtent un œil.
Jamais, au grand jamais, une boisson aussi bizarre, pâle, pétillante, rosée et acidulée que le diabolo-fraise.
Je n’en étais pas sûr, mais confiant comme on peut l’être à dix-sept ans, je pariai sur la curiosité insatiable du « camp d’en face ».
Ça prit presqu’une demi-heure. D’où cette histoire de « chasse à l’affût ».
Une fille essoufflée, dans un mouvement très « cétacéen »  s’abattit sur le petit fauteuil en vis a vis.
Je posai mon verre sur la table.
« Qu’est-ce que vous buvez ? »
Je jetai un regard plus attentif à celle qui s’était assise et m’avait posé la question avec un accent très « porte de Clignancourt ».
J’étais célibataire, certes, mais pas prêt à n’importe quelle compromission pour mettre fin à ma solitude.
Je lui répondis donc mollement « bof… un diabolo… » en tournant mon regard vers la piste.
Vous le savez bien, lectrices chéries, votre –oui, je suis tout à vous- votre Goût est assez bégueule, si la grossièreté ne le gêne pas outre mesure, votre Goût adoré déteste la vulgarité.
Parmi les choses que votre serviteur n’apprécie pas, entre autres il y a les ceintures faites d’anneaux de métal doré, tenant plutôt mal une mini-jupe.
Le handicap supplémentaire de cette mini-jupe, faite d’un tissu scintillant du plus fâcheux aspect, c’est qu’elle permettait d’admirer des jambes enveloppées dans un de ces collants de l’époque, faits de dentelle blanche épaisse posée sur un filet noir du plus malheureux effet. Si elle n’avait pas si bruyamment ruminé son chewing-gum et si fortement abusé d’un rimmel bleu roi –je ne suis pas sûr qu’il ait été bleu roi mais il était à coup sûr d'un bleu assez vif, voire violent-, elle eût pu être assez jolie.
Hélas, tous ces « trop de » m’avaient découragé, bien plus que son physique.
Elle se releva et repartit, sans doute à la recherche d’un garçon plus accueillant.
Décidément, la vie est cruelle et les filles encore plus.
Ce diabolo fraise allait durer. A moins que le découragement ne me saisisse…

 

Commentaires

rien de pire que des "trop de..." ça casse tout, hâte de connaître ce que le diabolo fraise a pu attirer !

Écrit par : Rivka | mardi, 05 février 2013

c'est vrai qu'on ne buvait pas d'alcool comme les jeune de maintenant, et la chance avec le diabolo fraise c'est que ça durait un moment...j'adore ta description de la pauvre "fille"...remarque heureusement que les filles étaient moins timides que les garçons de l'époque, des fois il y en avait ...je me demandais ce qu'ils venaient faire en boite, ils restaient assis toute la soirée...lol...

Écrit par : mialjo | mardi, 05 février 2013

Bon bein moi le découragement ne va pas me saisir parce que je brûle d'envie de connaître la suite. Faut avouer que tu fais durer le plaisir !! Diabolo fraise, ça me rappelle ma jeunesse, un coup fraise, un coup menthe, en fonction du temps !!

Écrit par : ysa | mardi, 05 février 2013

quand tu allais à la chasse , tu choisissais ton "gibier' (enfin , pardon! façon dze parler!)

Écrit par : emiliacelina | mardi, 05 février 2013

Connaissant ta patience pour "les négociations", je me dis que tu ne dois pas te décourager si facilement...

Écrit par : livfourmi | mardi, 05 février 2013

Voyons, Emilia-Celina, ce n'est jamais un "gibier".
C'est le Graal...

Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 05 février 2013

Les commentaires sont fermés.