vendredi, 22 mars 2013
La marque de l'inné...
A la recherche d’un de vos commentaires pour une obscure raison que j’ai oubliée dès l’ouverture de mon blog, j’ai eu l’attention attirée par un commentaire de Maevina, une de mes assidues lectrices chéries.
Elle remarquait qu’en 1966 j’écoutais déjà France Inter.
Il faut que je vous dise, bien que ce soit d’un manque d’intérêt total, comment c’est arrivé.
Vous rappelez-vous comme il est difficile d’avoir un peu de sous pour satisfaire ses lubies quand on est adolescent ?
J’avais donc trouvé comme seul moyen, hormis le maigre argent de poche tendu avec répugnance par une mère –mon père ne se mêlait pas de cela- assez ladre.
Argent tendu par une main dont je suis encore surpris qu’elle ne fût pas alors pleine de griffures, voire lacérée, tant le porte-monnaie dont elle sortait semblait peuplé de bêtes pleines d’aiguillons, d’épines et de dents…
Donc, hormis les fêtes, l’anniversaire, qui tombait toujours hélas trop près des fêtes pour être aussi rentable qu’espéré, eh bien il ne me restait que les petits jobs exercés pendant les vacances scolaires.
En garçon attiré par les sciences physiques, ce qui avait transformé un visage de jeune premier en figure de bon dernier, je trouvai alors un job occasionnel de vendeur derrière le comptoir d’une boutique de kits électroniques.
L’amplificateur, le tuner FM ou l’enceinte acoustique « à monter chez soi » étaient courants pendant les « sixties », période pleine de croissance, de travail et surtout d’espoir.
Malgré un salaire de misère, ce job me permit d’acquérir, avec une remise plus que confortable, en trois périodes de vacances en cours d’année de quoi faire un amplificateur monophonique « à lampes » et je récupérai un haut-parleur que je montai sur une planche assez grande pour récupérer un peu de grave.
Vous ne voyez toujours pas le rapport avec France Inter ? Ça vient, je vous assure.
Cet amplificateur « en kit » fut donc monté par mes soins. Comme vous le savez, si je me sers assez bien du langage, mes mains ont une fâcheuse tendance à être toutes deux gauches.
Le résultat fut que, en position dite « phono » ainsi qu’il était inscrit sur la face avant de cet amplificateur, avant même que le diamant n’atteigne le disque, « j’entendais la radio ».
Ce défaut, dû à un manque de soin patent dans le montage de la bête, fut arrangé mais je trouvai –par hasard, je vous assure- un moyen, à l’aide de quelques spires de fil émaillé très fin et de quelques composants, de recevoir avec un bon niveau une station de radio différente de celle qu’écoutaient mes parents. J’identifiai rapidement France Inter. Station à laquelle je suis resté fidèle pour plusieurs raisons dont l’absence de publicité, totalement absente dans les années soixante, n’est pas la moindre.
Voilà, vous savez maintenant presque tout sur la construction des goûts de votre serviteur.
10:52 | Commentaires (9)
Commentaires
Chez nous c'était RTL , " la famille Duraton " !
Écrit par : Brigitte | vendredi, 22 mars 2013
Chez nous aussi RTL, mais c'est normal pour des meusiens......Et à Thionville et là c'est encore plus près.....
Bonne soirée. Amicalement
Écrit par : patriarch | vendredi, 22 mars 2013
Chez mes parents, France Inter. Et comme il y a eu des périodes où il n'y avait pas la télé, je me souviens des tribunes de l'histoire, du théâtre de l'étrange qu'on écoutait le soir.
Écrit par : berthoise | vendredi, 22 mars 2013
Je me souviens parfaitement de cette époque de 1966. Je me trouvais au fin-fond de l'Allemagne dans un régiment de transmissions. Nous apprenions alors l’électronique, ce que nous appliquions à monter de petits émetteurs pirates. Tous les soirs nous faisions "Radio-caserne". Les émissions étaient limitées à une critique virulentes de notre encadrement. Ce que nous ignorions c'est que malgré une faible portée, nos émissions brouillaient la télé locale en substituant le son germanique par le nôtre. Finalement nous avons eu droit à une descente de la sécurité militaire qui fouilla nos armoires sans rien trouver. L'émetteur était caché dans un San Antonio creusé à cet effet...
Écrit par : Jeanmi | samedi, 23 mars 2013
Dans les années soixante dix sur notre "électrophone stéréo"payé un bras, je captai très mal "France inter",
Nous étions à vingt kilomètres de l’émetteur d'Allouis , ceci expliquant peut-être cela...
Je cherchai plusieurs jours d'où venait cette voix, bien sûr toujours à la même heure c'est à dire après mon boulot .
Depuis je n'ai fait aucun progrès concernant ce genre de "mécanique", demain c'est mon fils qui fera les mises à jours de l'ordinateur, c'est dire mon degré de nullité !
Écrit par : mume | samedi, 23 mars 2013
ah !! oui, je comprends mieux ton attachement ! c'est une station qui se gagne et se mérité alors !!mdr !!
Écrit par : maevina | samedi, 23 mars 2013
Pad étonnant que tu sois devenu ingénieur! Tu étais fait ppour çà !
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 24 mars 2013
Voici une déclaration, comme une parenthèse, sur tes habitudes. Une bien belle description et très bien câblée par le souvenir de Maevina !
Écrit par : Impasse des Pas Perdus | dimanche, 24 mars 2013
et dire que maintenant nous avons presque tout avec un smartphone, internet, telephone , radio, tv, appariel photo et j'en passe, peut être que dans pas longtemps les japonais vont nous sortir l'option sex toys vibrant dans les smartphones. C'est sur que ce que tu as fabriqué doit te sembler tellement loin par rapport à ce que nous avons aujourd'hui !!! je t'embrasse le Goût et bonne fin de week end
Écrit par : Rivka | dimanche, 24 mars 2013
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