mardi, 26 mars 2013
L’aire triste de Paris…
Hier, Heure-Bleue et moi sommes allés traîner à Paris.
Vous connaissez à peu près nos goûts en la matière.
Vous savez donc que je suis plutôt bégueule mais assez laxiste quant à mon environnement.
Vous savez aussi qu’Heure-Bleue est plutôt snob mais assez stricte quant à son environnement.
Nous sommes donc allés traîner dans cette bande de territoire parisien que je n’aime pas particulièrement. En réalité je ne l’aime pas du tout. C’est un triangle, tout ce qu’il y a de scalène, dont le sommet est à Jaurès et la base est la rue de Ménilmontant entre la rue des Pyrénées et le boulevard de Belleville.
Ce triangle biscornu a la particularité d’être aussi triste que le XIème arrondissement et d’être en plus aussi miséreux que le quartier de mon enfance. La population semble n’avoir changé ni de statut ni de fortune depuis 1950.
Les seules traces de la modernité consistent en la présence de feux de circulation, de salons de coiffure « afro » et de boutiques qui servent de cabine téléphonique.
Nous avons donc pris le 26 à la gare Saint-Lazare avec l’intention de descendre la rue de Ménilmontant jusqu’à un quartier civilisé.
Entendez par « quartier civilisé » un « quartier où on trouve un Monop’ ».
Une chose était agréable, du haut de la colline de Ménilmontant, la rue éponyme est orientée plein sud et on a une vue assez superbe de la capitale.
Du moins tant qu’on ne baisse pas les yeux…
Les immeubles y sont lépreux, les trottoirs sales et les vitrines désolantes de tristesse.
Heure-Bleue, toujours en veine de compliments, n’a pas hésité à me dire « tiens, on dirait le passage où tu habitais quand tu étais jeune… »
Bon, c’est vrai, mais ça explique assez bien pourquoi je me sentais là moins dépaysé qu’elle, habituée qu’elle est au XVIIème arrondissement.
Et ça se prétend de gauche.
« Bourgeoise rouge », va !
En descendant la rue, nous sommes passés, par pure curiosité, par la rue du Liban.
Paraphrasant Bernard Blier dans « Les tontons flingueurs » nous avons dit en même temps « je dis le Liban, je dis le Liban… comme j’aurais dit l’Egypte ! ».
Puis nous avons continué notre descente jusqu’au boulevard de Belleville.
Là, la rue change de nom pour devenir la rue Oberkampf. Et j’ai été surpris de voir que cette rue qui était « branchouille », du moins entre les stations Ménilmontant et Parmentier, avait à son tour sombré dans la débine.
Malgré nos douleurs de « p’tits vieux », nous avons allongé le pas pour nous dégager de cette ambiance collante de tristesse et nous « ruer à pas lents » jusqu’à la place de la République où nous avons pris un café, heureux de retrouver un Paris qui nous plaisait.
Du moins à moi car Heure-Bleue préfère le Paris où il y a des arbres sous un prétexte futile d’éponges encombrées par l’asthme…
Heure-Bleue ne sait pas ce qui est vraiment bien.
A part moi, bien sûr...
C'était la même promenade vue par votre serviteur, sur son blog, et par Heure-Bleue, sur le sien...
10:49 | Commentaires (9)
Commentaires
Il faudra attendre quelques mois pour avoir une République nouvelle et agréable. Mais non, je ne fais pas de politique (j'explique aux non-parisiens et à ceux qui ne me connaissent pas !) je parle des travaux sans fin sur cette place où la circulation est dantesque et la poussière étouffante... enfin, les jours de semaine !
Bises
Écrit par : lakevio | mardi, 26 mars 2013
Bon , république je connais , Fiston a habité pas loin , quand on me parle d'arrondissements , je suis perdue , seuls les monuments me parlent .
Écrit par : Brigitte | mardi, 26 mars 2013
Tous les quartiers ont un je ne sais quoi qui peut charmer au détour d'une rue mais il faut parfois y mettre du sien.
Écrit par : mab | mardi, 26 mars 2013
Il y a 15 jours j'étais à Coubertin pour soutenir mon équipe de hand, c'était pas trop mal et Paris by night c'est plutôt bien... faut dire qu'on est passés par la place Vendôme alors forcément tout de suite ça fait plus chic !!
Écrit par : Ysa | mardi, 26 mars 2013
Je ne me souviens que de la prison de la petite Roquette, que du cimetière du Père Lachaise, si, aussi des immeubles lugubres, qui, déjà en 72 étaient moches...Je me souviens avoir acheté sur le boulevard qui mène à la gare de Lyon, que je rejoignais à patte, je me souviens y avoir acheté ma robe de fiançailles, une robe marine..Bizarre, une robe marine pour des fiançailles, toute simplette, pas chère....Si je regarde sur mes petits calepins, je retrouverai peut-être le prix.
Je préfère de loin, le quartier de mon fils, le 18e, où il y a des petites boutiques, même une vieille quincaillerie..Il y a le marché tous les dimanches matins...C'est bien simple, mon fils se croit à Vichy, quand, le dimanche matin, il va boire son café à une terrasse, tout en lisant l'Equipe...Le dimanche matin, il n'y a que des petits vieux, comme HB et toi...Je rigole....Mon fils adore cette ambiance...Là, plus de gens qui cavalent, qui courent après le temps...
Écrit par : juju | mardi, 26 mars 2013
comme je le disais sur le blog de ta moitié, mes enfants y habitent, vous êtes passés devant leurs portes. Moi j'étais très "quinzième", un peu comme hb avec son 17ème. Mais je m'y suis faite..il y a aussi le théâtre où officie PJF.
Écrit par : liliplume | mardi, 26 mars 2013
C'est sympa de te lire avec tous ces commentaires de blogueur(s-es) qui connaissent les endroits que tu décris, vous êtes toi et HB, bien courageux dans vos promenades! Vous fa^tes marcher vos yeux et vos pieds sans vous ménager! A une plus grande échelle, Paris est comme Bordeaux avec ses quartiers (arrondissements) chics et les autres , ceux des moins bien nantis! ...Comme toutes les villes d'ailleurs! Mais Paris ....c'est Paris........
Écrit par : emiliacelina | mardi, 26 mars 2013
Tiens, il y a longtemps que je ne suis pas allée me balader à Paris.
Mais là, fait un peu froid, j'attendrai les beaux jours.
Écrit par : Berthoise | mercredi, 27 mars 2013
vous être très drôle, mais bon toi tu tartines toujours plus, HB c'est le minimum syndical...hihihi....
Écrit par : mialjo | mercredi, 27 mars 2013
Les commentaires sont fermés.