mercredi, 27 mars 2013
Le vain me saoule…
Tiens, ça faisait longtemps que votre Goût préféré n’avait pas pesté en écoutant la radio.
Oui, je suis désolé mais j’écoute la radio. Il y a bien longtemps que j’ai renoncé à trouver une information quelconque en écoutant J.P.Pernaut, sauf à être intoxiqué à la doctrine du « ya trop d’charges ! » qui naît dans tout reportage, qu’il s’agisse du « ferronnier d’art qui ne s’en sort plus à cause de la fiscalité » ou du patron de PME « noyé sous les charges et mis à genoux par les RTT ».
Donc, dans ce qui sort de bavardage de mon poste, un mot commence à me sortir par les yeux.
Il en sort avec d’autant plus d’énergie que je ne me rappelle pas l’avoir entendu une seule fois dans son acception correcte.
Je veux vous parler de « la problématique ».
Aaaahhh ! La problématique ! Ce délicieux substantif né pour meubler l’ignorance de ceux qui n’ont rien a dire sauf à nous détailler des faits divers dont on n’a rien à cirer…
Oui mes chéries ! Il n’y a plus de problèmes, il n’y a plus que des « problématiques ».
C’est probablement la raison pour laquelle les problèmes les plus cruciaux du moment sont, et pour longtemps encore, non résolus.
Ces aficionados du contresens me donnent l’impression d’avoir oublié leurs premiers cours un peu « pointus » de philosophie ou de sciences.
Il m’arrive même de me demander s’ils y ont assisté et s’ils n’ont pas préféré aller papoter au bistrot à côté de la fac.
Voire s’ils ont jeté un regard sur les polys desdits cours.
Parce que nous seriner à longueur d’émission que « la première chose à faire c’est de résoudre la problématique de l’illettrisme » c’est juste se foutre du monde.
Pas une ni un de ces bourreurs de crâne ne semble s’être donné la peine d’aller vérifier s’il y avait une différence entre « problématique » et « problème » et en quoi elle consistait, sinon on ne nous proposerait pas de « résoudre la problématique ».
Et je fais preuve là d’une indulgence coupable car ces aimables farceurs ont coutume de nous asséner sans sourciller du « solutionner la problématique » comme s’il en pleuvait.
J’attends avec impatience le moment un auditeur pas trop avisé aura fait remarquer qu’on ne dit pas « une problématique solutionnée » mais « une problématique résolue ».
Vous pouvez être sûr qu’on va alors entendre régulièrement « il faut absolument résolver la problématique du moment ».
Et ça va pleuvoir d’autant plus fréquemment qu’avec leur sens aigu du contresens, il existe en anglais le mot « resolver » qui n’a rien à voir avec « résoudre » mais est un avatar de « résolution » au sens de « pouvoir séparateur » …
Vous pariez ?
13:27 | Commentaires (9)
Commentaires
Ces tics de langage m'agacent aussi. Et le verbe solutionner est insupportable. Tu vois, je suis d'accord avec toi.
Écrit par : Berthoise | mercredi, 27 mars 2013
Si le vain te saoule, moi l'amour me réveille. C'est le printemps. :D
Écrit par : Berthoise | mercredi, 27 mars 2013
figure toi que ce midi...à la radio...oui JPP me sort par les trous de nez aussi...un journaliste disait que maintenant on remplaçait le nom du pays par République...de plus en plus partout...je me demande ce qu'ils ont tous dans le xxx pour tout changer comme ça...qu'ils nous fichent la paix...tiens ça y est je m'énerve!!!! kisssssssssssss
Écrit par : mialjo | mercredi, 27 mars 2013
Ah, toi aussi tu es, comme Mab, dans les tics de langage... je l'avais oublié celui-là : "solutionner la problématique"... Enfin, encore un problème qui n'aura sans doute pas de solution !
Écrit par : lakevio | mercredi, 27 mars 2013
ouahou!!!! le Goût !!! quand tu t'y mets, tu tacles dur !!!! ..... avec raison !
Écrit par : emiliacelina | mercredi, 27 mars 2013
J'étais prête à te passer commande pour ce billet, tu devances mes désirs.
Écrit par : mab | jeudi, 28 mars 2013
les journalistes auraient ils enfin réussi à traiter plusieurs informations, parfois divergentes, en les justifiant, tout en restant neutre ??????????? aurais je raté quelque chose ???
Écrit par : maevina | jeudi, 28 mars 2013
Et si avec ces problématiques incertaines (pléonasme !) de l'illettrisme, on croit résoudre le problème du chômage, alors, là, chapeau à nos énarques qui ont pondu ça dans leur grosse tête à claques...Ce n'est pas en résolvant le problème insoluble (!!!!!) de l'illettrisme, qu'on va supprimer, enfin, plutôt diminuer le chômage...Ce n'est pas en ayant 99 % des enfants au bac qu'on va supprimer d'un coup de baguette magique la paupérisation..
ps : heu, je me demande si je me comprends moi-même...mais, c'était juste pour apporter ma petite contribution à ce vaste débat sur le nouveau langage de nos journalistes...
Écrit par : juliette | jeudi, 28 mars 2013
contente pour tes résultat...cool...kiss...j'aurais pu faire...kiss cool...lol...
Écrit par : mialjo | jeudi, 28 mars 2013
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