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jeudi, 13 février 2014

Ma libraire sans canailles…

Il est heureux que dans la vie il n’y ait pas que des histoires d’yeux malencontreusement mis hors-service ou des chagrins d’amour.
Il ya aussi les expériences commerciales marquantes…
Je me rappelle aujourd’hui, après être passé au rayon bouquins du Monop’ de mon coin, un épisode qui aurait dû valoir à Heure-Bleue un boulot de dialoguiste de films autrement gratifiant, pognonesquement parlant, que celui de libraire.
Dans cette librairie du XVIIème qui laissa un souvenir ému à une chalandise qu’on eût préférée cliente plutôt que flatteuse, il advint que ma libraire moitié accueillit trois… J’allais écrire « jeunes filles » alors qu’il s’agissait de graines de bandit affirmées…
Du réduit qui servait à préparer les « rico » d’Heure-Bleue,  et mes cafés les jours où j’étais là, comme ce jour-là justement, j’entendis une séquence digne des meilleurs films noirs.
Les trois gamines entrèrent donc dans la librairie et se dispersèrent dans le but manifeste de chaparder quelque chose.
Sachant que la libraire avait au mieux deux yeux, ignorant que la mienne n’en avait qu’un pour cause d’amblyopie, elle parièrent sur deux éléments dont un se révéla illusoire.
Le premier étant qu’avec deux yeux il est impossible de surveiller sérieusement trois mômes.
Le second, et ce fut là leur erreur, étant qu’une femme a peur de tout et a fortiori des voyous…
La lumière de mes jours leur enjoignit donc d’un ton sans réplique « vous trois, restez ensemble et là-devant ! »
Les trois gamines continuaient à se disperser dans la boutique.
Connaissant ce ton et Heure-Bleue, je me dis « Aïe, les malheureuses… » et ressentis une bouffée de pitié pour ces pauvres gamines qui venaient de commettre une regrettable erreur de jugement.
La plus vieille, « leader » de son groupe lança, « et si on veut pas ? Hein ? » avec un accent faubourien.
Mon Heure-Bleue préférée décrocha la batte de base-ball, offerte par un ami un peu fondu et pendue derrière la caisse à titre dissuasif et lui dit « Tu verras bien… »
Adossé à l’entrée du recoin, j’admirais « La fièvre monte à El Paso » d’un air intéressé.
La gamine, histoire de sauver son amour-propre, lança « Tu vas faire quoi ? T’oseras pas ! »
Là, usant du ton glacial qui me fait craindre un sort funeste quand Heure-Bleue n’est pas d’accord avec moi et tient un couteau à la main, elle jeta « Je serais toi, je ne parierais pas mes dents de devant là-dessus… »
Elle avait les pupilles étrécies, celles que l’Ours appelait –moi  je n’ose pas-  « ses yeux de folle », le regard qui faisait craindre une réaction mortelle si on insistait.
Je pense que la môme, experte en matière de survie en milieu hostile, s’est dit à ce moment « Merde ! Je suis tombée sur une qui sait se battre ou pire, sur une cinglée qui va me démonter à coups de batte de base-ball… »
La petite bande a quitté la librairie en silence pendant que ma libraire préférée rependait tranquillement la batte à sa place en grommelant, « Non mais, quelles petites connes… Elles croyaient quoi ?»
Vous voyez, lectrices chéries, qu’il est bien plus dangereux de partager sa vie avec Heure-Bleue que faire des expériences de chimie…

Commentaires

Non mais manquerait plus que de se laisser faire!

Écrit par : mab | jeudi, 13 février 2014

Bref tu aimes vivre dangereusement.

Écrit par : Livfourmi | jeudi, 13 février 2014

on va dire que les deux ensemble (vivre avec Heure bleue, et faire des expériences de chimie...) c'est ... explosif!!

Écrit par : Coumarine | jeudi, 13 février 2014

J'ai vu pour ton œil mais je n'ai jamais constaté de bosses...Mais tu portes peut-être un ratelier !...

Écrit par : lakevio | jeudi, 13 février 2014

C'est Tartine en plus jeune ta moitié ! Il ne faut pas se laisser impressionner dans la limite du raisonnable .

Écrit par : Brigitte | jeudi, 13 février 2014

Oh la la, j'ai adoré !
Merci pour ce joyeux moment !
Bonne journée
Marie-Ange

Écrit par : Rêver au Sud | jeudi, 13 février 2014

courageuse HB, franchement je ne sais pas ce que j'aurais fait, elles sont tellemnt mal élevées et ont un tel culot...elle ne s'est jamais fait braquer? toute seule avec sa caisse? tu sais que dans la boutique du BHV médical on avait pas le droit d'être seulle, deux minimum...j'aurais adoré tenir une librairie...kiss

Écrit par : mialjo | jeudi, 13 février 2014

Cest vrai ça ! on va pas se laisser emmerder.
Bravo Heure Bleue !

Écrit par : Berthoise | jeudi, 13 février 2014

Houla, à lire les commentaires chez mialjo, je me suis fais une gentille image d'heure bleue. Là je vais un peu changer les choses, je vais rajouter une batte de baseball histoire de ne pas oublier qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. j'ai bien rigolé bonne soirée.

Écrit par : bbattitude | jeudi, 13 février 2014

bravo je suis admirative !

Écrit par : liliplume | jeudi, 13 février 2014

Il n'y a pas que les histoires d'Yeux... bein non, il y a des histoire d'O aussi....
mouahahahaha, allez je sors....
Sinon Heure-Bleue en furie je suis certaine que tu kiffes .

Écrit par : Ysa | vendredi, 14 février 2014

c'est une sacrée nana ton HB!!!!!!!! mais il me semble qu'elle te vas bien !!

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 14 février 2014

"pognonesquement": moi au moins, j'emploie des mots qui existent!

Tu veux vraiment nous faire croire qu'Heure-Bleue est un dragon, que tu es malheureux?
Bonne St Valentin quand même ;)

Écrit par : muse | vendredi, 14 février 2014

Les commentaires sont fermés.