dimanche, 20 avril 2014
Purée de nous autres !
Hier je suis allé au musée des Arts Déco avec un ami.
J’ai pu constater dans le train que les smartphones sont dangereux pour le cerveau.
Face à moi, deux jeunes filles.
Une, les écouteurs dans des oreilles plutôt délicates, genre deux coquillages, mais le regard désespérément vide.
L’autre, sans smartphone, le regard vif et manifestement passionnée par la lecture des Lettres Persanes.
Honnêtement, lectrices chéries, je fus surpris. C’était la première fois depuis bien longtemps que je voyais quelqu’un de moins de quatre-vingts ans lire Montesquieu…
Histoire de ficher le moral en l'air, Heure-Bleue me rappelle à l'instant que c'est bientôt le bac...
Arrivé à Paris, rien que prendre le 21 fut un enchantement.
D’abord parce que le 21 est un bus « hybride » donc silencieux la plupart du temps.
Puis parce que le chauffeur, probablement saoulé par les parlottes électroniques avait fait taire l’automate qui psalmodie le nom des stations à venir.
Ensuite parce que ce bus était quasiment vide.
Enfin parce qu’hier matin, le temps, quoique frais, était délicieusement beau.
Un vrai matin d’avril à Paris.
Et puis, aller de Saint-Lazare à la Comédie Française en passant par l’Opéra est toujours un beau voyage.
J’ai attendu mon ami au Nemours en buvant un café.
Mon ami, qui ne relève pourtant pas de l’aide sociale fut assez étonnamment ravi de se faire offrir une visite gratos grâce à ma bancalitude.
Il m’avait invité à l’accompagner à une exposition sur les laques et « le vernis Martin ».
J’ai appris que, parmi les quelques bizarreries de la langue français qui n’en compte pas plus que les autres langues que je connais, il y avait un changement de genre curieux.
Je me rappelais bien sûr ce trio « amour, délice et orgue » qui était masculin au singulier et devenait féminin au pluriel.
Au musée des Arts Décoratifs, on m’expliqua que le produit servant à laquer était « une laque » et que l’objet laqué était « un laque ».
Un truc de plus à ranger dans la boîte à malices de la langue…
Nous sommes sortis et avons traversé la place du Carrousel.
Nous avons quatorze ans de différence mais apparemment certaines choses sont immuables. Il m’a fait remarquer « T’as vu ça ? Ils ont asphalté là où il y a la pyramide mais là c’est toujours pareil. Et les mecs ont des godasses dégueulasses alors les nanas on dirait qu’elles viennent de les cirer… »
Nous avons traversé le bout des Tuileries puis la Seine et avons remonté la rue du Bac.
Pour me remercier de la visite, mon ami m’a traîné dans un restaurant.
Ce fut frugal mais néanmoins délicieux.
Sauf peut-être pour mes artères.
Avez-vous déjà goûté le carpaccio de daurade de Joël Robuchon ?
Et son ris de veau ?
Et sa célèbre purée ?
Eh bien c’est bon, très bon.
Mon ami et moi avons encore papoté un moment en revenant vers la Comédie Française et nous nous sommes quittés.
Je suis revenu à la maison.
Le soir, j’ai préparé du poisson et des pommes de terres écrasées avec une noisette de beurre.
C’était beaucoup moins bon que le poisson et la purée du déjeuner.
Mais c’était fait avec cœur…
08:59 | Commentaires (5)
Commentaires
Fille et soeur d'antiquaires je savais pour laque et laque mais je ne l'utilise pas tous les jours.
Écrit par : mab | dimanche, 20 avril 2014
Il va falloir qu'un de ces quatre, j'aille faire une balade à Paris.
Tout ce que tu racontes est tentant.
Écrit par : Berthoise | dimanche, 20 avril 2014
amours délice et orgue!! ah! bon! délice devient féminin au pluriel ? Faut croire qu'on en apprend tous les jours, parce-que je l'ignorais!
Dis donc! ta journée a été bien occupée ! c'est l'avantage d'être comme toi riche, sinon d'argent , mais d'amis fidèles!
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 20 avril 2014
une agréable journée !
Écrit par : liliplume | dimanche, 20 avril 2014
Ah quelle belle journée ! Comme je les aime.
L'atelier de Robuchon et notamment sa purée m'ont laissé un souvenir merveilleux. Je vais ce midi déjeuner au Louchébem où la purée n'est pas si mal:-))
Écrit par : imaginer | lundi, 21 avril 2014
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