jeudi, 08 janvier 2015
Pour un Coran alternatif...
Wolinski, Cabu, Tignous, Charb, Bernard Maris ainsi que deux policiers et six autres personnes sont mortes.
Je lisais les quatre premières.
Les deux premières m'ont accompagné depuis mes sorties du lycée de 1960 jusqu'aujourd'hui, même si je ne lisais plus quépisodiquement Charlie Hebdo.
Je me rappelle « Hara-kiri » sur la porte du petit kiosque de bois près du square d'Anvers quand ça paraissait.
Puis, plus tard Charlie hebdo, lu des années.
J'ai perdu Wolinski, le chauve, plus « cochon » mais moins chauve que le « professeur Choron » et ses « jeux de cons » mais quand même.
J'ai perdu Cabu et son « grand Duduche », perpétuellement amoureux de la fille du proviseur.
Oui, Wolinski, c’était ça :
Mais c’était aussi ça :
Bernard Maris je l'écoutais chaque vendredi matin sur France Inter.
C'était un économiste, professeur des universités et membre du conseil général de la Banque de France.
Il se distinguait de ses pairs pour avoir constaté que les richesses n'étaient pas créées que par les actionnaires mais aussi voire surtout par ceux qui se tapent le boulot ce qui est plutôt rare chez un économiste.
Il savait bien que l'économie est un gagne-pain, pas une science.
Maintenant je crains fort que, comme chez Charlie Hebdo, d’autres innocents paient pour des crimes qu'ils n'ont pas commis.
Dans les années cinquante, on a regardé de travers le Chinois qu’on a pris pour un Indochinois, Indochinois qui, de toute façon n'y pouvait rien.
Dans les années soixante, c’est le « bicot », celui qui avait la chance d'être le « bougnoule » si ce n'est le « melon » ou le « raton », qui fut victime de « ratonnades ».
Vous pariez combien, lectrices chéries, que dans les jours qui viennent, le rebeu qui rentre du chantier va payer pour les cinglés qui ont mitraillé Charlie Hebdo ?
Je peux bien sûr me tromper.
Ça peut aussi tomber sur un lycéen qui a le tort de s’appeler Mouloud...
Et la crainte d'avoir raison se précise à la lumière de ce que je lis sur les réseaux sociaux.
Pour ce que je constate, plus la culture est absente, plus la haine est présente.
Plus l'ignorance est crasse, plus le discours est radical.
Je verrais bien resservir « Tuez les tous ! Dieu reconnaîtra les siens ! »
Bon, enfin, c'était quand même que des gauchistes, faut pas non plus...
08:24 | Commentaires (13)
Commentaires
J'espère que tu te trompes...
Je n'ai pas beaucoup de culture mais aucune haine.
(Hors sujet : pour St Chef, si je peux te rendre un service...)
Écrit par : Praline | jeudi, 08 janvier 2015
Non je ne vais pas parier.
Écrit par : mab | jeudi, 08 janvier 2015
J'ai connu Hara Kiri il y a fort longtemps grâce à mon frère et nous lisions Bernard Maris.
On a toujours la conclusion trop hâtive en France. Calomniez il en restera toujours quelque chose ! Prenons le temps d'attendre de connaître ce que j'espère comprendre un jour...
Et laissons tranquilles ces morts et la douleur de leurs familles.
Écrit par : lakevio | jeudi, 08 janvier 2015
Je n'ai pas envie au contraire d'être d'accord avec toi. J'espère que les mouvements spontanés auxquels nous avons assisté hier soir dans plusieurs villes françaises sont une réponse à la haine, la bêtise et la lâcheté.
Ne sois pas aussi pessimiste.
Écrit par : Anita | jeudi, 08 janvier 2015
Il y a un sacré travail pédagogique à faire aussi auprès des jeunes français musulmans comme le faisait remarquer l'imman hier soir sur France 2 , auprès de tous les jeunes qui ne lisent plus, qui ne critiquent plus , qui reçoivent des infos brutes sans pouvoir décoder .
Écrit par : Brigitte | jeudi, 08 janvier 2015
Commençons par rehabiliter l'athéisme, lui redonner tout sa place. Par offrir à notre jeunesse une morale et une idéologie valables qui les detournent des religions. Et je te conseille d'aller sur les pages facebook des libres penseurs qui font d'excellentes analyses ! Je vais pas tout te recopier c'est l'heure de ma sieste !
Écrit par : pennylane22 | jeudi, 08 janvier 2015
J'aimais beaucoup Bernard Maris.
Et puis après tout si on aimait ou pas, on s'en fout, rien, et surtout des dessins, ne justifie la mort.
Écrit par : Berthoise | jeudi, 08 janvier 2015
No more comment.
Le goût des "nôtres" tu as tout dit... et très bien dit.
Écrit par : Françoise | jeudi, 08 janvier 2015
c'est bien triste un monde où l'on tue des dessinateurs...
Écrit par : liliplume | jeudi, 08 janvier 2015
J'aime le message que mon fils a mis sur FB: "Je vais continuer à vivre, à rire et à dire merde à la bêtise, aux amalgames et à l'ignominie.
Je vais continuer à combattre l'ignorance, à m'efforcer de penser librement (voir de penser tout court!), à lire...
Je vais continuer à me tromper, à me remettre en question et à évoluer.
Surtout je vais continuer à transmettre des valeurs de liberté à mes enfants...
Peut-être avec encore un peu plus de ferveur qu'auparavant.
J'ai les boules."
Écrit par : marie-madeleine | jeudi, 08 janvier 2015
Merci pour ce billet qui parle d'un sujet qui nous bouleverse.
Écrit par : seringat | jeudi, 08 janvier 2015
j'ai eu lu hara kiri parce-que Bruno en était fan lorsquil a travaillé comme graphiste dans n atelier d dessin. Il adorait faire des caricatures (a l'époque de Fidel Castro!entre autres)) je n'ai pas de mots pour commenter ce qui s'est passé! Mais ça fait peur !
Écrit par : emiliacelina | jeudi, 08 janvier 2015
tu avais strictement raison ce matin
http://www.leparisien.fr/charlie-hebdo/charlie-hebdo-agression-raciste-en-marge-d-une-minute-de-silence-en-isere-08-01-2015-4429851.php
Écrit par : lanabc | jeudi, 08 janvier 2015
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