Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 03 juillet 2015

La mère est agitée...

Berthoise a écrit hier une note délicieuse.
Et je suis sûr qu’elle vous remue aussi, lectrices chéries.
Bon, moi plus que vous parce que je suis un vieux et que le vieux ça radote sur sa jeunesse.
Le vieux radote d’abord sur son adolescence, pleine de souvenirs qui font bondir la lumière de ses jours.
Puis, le vieux radote sur son enfance, qui lui rappelle l’époque bénie où il n’avait encore mal nulle part, ni à l’âme ni au cœur, pas même à la tête.
Et enfin sa prime enfance, celle de chagrins épouvantables car il lui faut abandonner le confort de la maison pour l’école maternelle.
Bon, honnêtement, aller à l’école maternelle ne fut pas pour moi un déchirement.
Je me rappelle le premier soir à la maternelle.
D’abord parce que ma cervelle ne perd pas encore toutes ses pièces et surtout parce qu’on me l’a racontée tant de fois…
Rien qu’à lire sa note, Berthoise m’a ramené à l’école.
Comme elle avant-hier, j’ai été séduit par l’odeur de l’école.
Aujourd’hui,  aller chercher Merveille à l’école maternelle, puis à l’école primaire, me montre combien les choses ont changé.
L’école ne sent plus aussi bon.
La colle ne sent plus l’amande.
Les livres ne sentent plus l’encre mais le pétrole.
Les cahiers ne sentent plus « le crayon à encre ».
Mais si, lectrices chéries, vous connaissez « le crayon à encre », ce truc qu’on devait humidifier avec une petite éponge et qui finissait par être suçoté pour pouvoir écrire, nous donnant à tous un côté « Nuit des morts-vivants ».
Ce truc qui nous colorait le bas du visage du violet de la viande pas fraîche et qui nous valait des engueulades parentales.
L’école ne sent plus ni l’encre, ni la craie, ni…
Bref, il n’y a plus que la maîtresse d’école qui sent bon…
Mais en ce premier soir d’octobre 1951, ma mère est venue me chercher à l’école.
La dame de service qui restait était « Madame Alain ».
Elle était, cerbère à la porte de l’école de la rue des Amiraux, dispensatrice des lits de camps et couvertures pour la sieste et surveillait l’entrée et la sortie des enfants.
Pour la sortie, elle laissait sortir l’enfant dès que la mère se présentait.
À cette époque où « chômage » était un gros mot, il n’y avait guère que les mères à aller chercher les enfants à l’école.
Ma mère m’attendait, les enfants sortaient un par un de l’école. Au bout d’un moment ma mère se trouva seule avec Madame Alain à attendre le dernier.
Le dernier n’arrivait pas.
La dernière maîtresse, ma maîtresse,  sortit accompagnée de la directrice, Madame Chenel.
Cette Madame Chenel était une vraie garce d’après ma grande sœur pour des histoires que je vous raconterai un jour.
Ma mère demanda à ma maîtresse « Mais où est passé mon fils ? »
J’étais censément sorti mais la maîtresse était une femme prudente et ce qu’elle avait repéré en classe l’incita à vérifier que je n’étais pas enfermé dans une classe.
Tout le monde est rentré dans l’école.
J’ai été sorti de ma rêverie quand je les entendus se précipiter.
Je me demande encore pourquoi.
C’est vrai quoi, je jouais pourtant sagement avec des feuilles de tilleul et de marronnier dans un coin de la cour…

Commentaires

En fait, tu as toujours été "coucou", la vie avec des "surdoués" n'est pas une vallée de roses...

Écrit par : heure-bleue | vendredi, 03 juillet 2015

Ah le parfum, pas l'odeur du livre de grammaire jaune et bleu...Je l'ai encore dans les narines mais pas toutes les règles

Écrit par : mab | vendredi, 03 juillet 2015

Je ne suis rentrée à l'école qu'au CP et c'est Maman qui s'occupait de nous tandis qu'une jeune femme venait chaque jour de l'exterieur vaquer aux tâches ménagères

Écrit par : Marie-Madeleine | vendredi, 03 juillet 2015

C'est beaucoup d'honneur, merci.
Les souvenirs des uns appellent ceux des autres. C'est ça qui est chouette.

Écrit par : Berthoise | vendredi, 03 juillet 2015

J'ai toute une armoire de souvenirs, l'école y est présente aussi. C'est Miette qui les raconte souvent, surtout l'été propice aux (ruminations ?) remémorations...

Écrit par : lakevio | vendredi, 03 juillet 2015

ah! oui! le crayon à encre! je l'avais oublié celui-là!
J'aime bien ta note, tu me donne envie d'aller chez Berthoise (que je ne connais pas encore)
Je ne me souviens pas que ma mère soit venue me chercher à l'école,je me souviens juste que j'en sortais vite pour filer à l'école des garçons chercher mon petit frère!

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 03 juillet 2015

c'est rare de se rappeler aussi loin dans son enfance...moi je me rappelle un peu de la maternelle, mais Robert rien du tout...je lui ai justement posé la question hier, moi je ne trouve pas que c'est radoter, au contraire, c'est super...je vais aller lire Berthoise...kiss

Écrit par : esthériane, mialjo | vendredi, 03 juillet 2015

Sauf les tous premiers jours où mon père m'a accompagnée jusqu'à l'école maternelle, je suis toujours rentrée seule à la maison toute proche. Mais nous habitions un bourg où tout le monde se connaissait.
Je suis surprise que tu ne parles pas du parfum de l'encre violette. Pour moi, c'est un souvenir incomparable et j'en ai encore la nostalgie.
En revanche, le crayon encre n'était pas d'usage à l'école. J'en ai eu un, je ne sais comment, et mon père l'a utilisé beaucoup plus que moi.

Écrit par : Gwen | dimanche, 05 juillet 2015

Évidemment, si tu disparais pour faire de la botanique...

Écrit par : Livfourmi | mardi, 07 juillet 2015

Les commentaires sont fermés.