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vendredi, 07 août 2015

Rêveries d'une promeneuse solitaire. Presque solitaire.

Je vous ai déjà parlé de ma grande sœur.
Une de mes lectrices chéries avait déduit de ma note que ma grande sœur était un meilleur guide que moi pour Paris.
Je n’y avais jamais pensé en ces termes donc je n’en sais rien mais c'est bien possible.
Je sais seulement que c’est elle qui m’a emmené pour la première fois dans des endroits du Sacré-Cœur où mon père ne nous avait jamais fait passer, mes petites sœurs et moi.
Que je vous dise, lectrices chéries, ma sœur, comme toutes les sœurs, comme toutes les filles, avait des envies de promenades solitaires dont elle espérait bien, comme les garçons je l’ai su plus tard, qu’elles ne seraient pas toujours solitaires.
Même Françoise Hardy a chanté ça des années plus tard.
Hélas pour grande sœur, ma mère avait eu elle aussi ces idées de promenades solitaires. Ces promenades avaient fini par lui rapporter ma grande sœur, mes petites sœurs et votre Goût adoré.
Ma mère envisageait donc avec une certaine méfiance cette lubie de promenade solitaire et avait résolu le problème en accrochant à la main de ma sœur une autre main.
Surtout une main toute autre que celle suggérée par la chanson de Françoise Hardy.
Ma mère pensait que la main de votre serviteur serait parfaite dès qu’il était question de promenade.
C’est donc comme ça que j’ai connu d’autres coins du Sacré-Cœur et d’autres chemins pour y arriver.
Avec mon père, par exemple, quand ma mère commençait par « Gaby ! » signe que le temps était à l’orage, il évitait de répondre « Oui ma pouuuuleee ??? » et se contentait de « Oui ? »
Mon père ne disait jamais « Ouaiiis »
Ma mère continuait par « Emmène donc promener mon fils et « Souricette ». Le Sacré-Cœur, c'est parfait. » et pensait, je l’ai su « et c’est assez loin… »
« Souricette », c’est ma sœur cadette, elle devait ce sobriquet aux bruits minuscules qu’elle émettait quand elle était bébé. Mon père, prenait sa veste et, pour une fois rationnel, nous emmenait. Rapidement, son heureux caractère reprenait le dessus et rien que le chemin était déjà agréable. Il prenait malgré tout un chemin simple et direct.
Il n’avait pas besoin de promenade solitaire, lui…
On remontait le boulevard Ornano jusqu’à la rue de Clignancourt qui nous menait  jusqu’au boulevard Rochechouart et ensuite jusqu’à la rue Seveste.
Je connaissais bien parce que ma mère passait par là pour aller au Marché Saint-Pierre chercher du tissu.
Arrivés là, passée la grille, nous montions une volée de marches et traînions dans le jardin. Mon père s’arrêtait sur l’esplanade centrale du Sacré-Coeur, nous mettait sur une chaise et nous montrait les gens et ce qu’ils pouvaient avoir de drôle.
Et il y en avait, des gens bizarres. Mon père savait toujours nous montrer ce que les gens avaient de curieux. Il faisait même ça pour ma mère. Elle n’aimait pas trop…
Quand ma grande sœur m’emmenait, c’était autre chose. Elle préférait m’emmener tout seul, elle savait que je ne disais rien à ma mère. Elle se méfiait à juste titre de « Souricette » qui racontait tout.
Cette manie de tout raconter à ma mère a passé à « Souricette » quand les mêmes idées de promenades solitaires l’ont saisie à son tour…
Je vous raconterai demain les chemins sur lesquels m’entraînait ma grande sœur pour aller au Sacré-Cœur.

Commentaires

boulevard Ornano celui là je ne le connais pas

Écrit par : pucca | vendredi, 07 août 2015

ah ben si je l'ai déjà fait à pied maintenant que je vois où c'est... Quand au sacré coeur, j'adore le quartier, un endroit à part, hors du temps de la grande ville

Écrit par : pucca | vendredi, 07 août 2015

Je ne voudrais pas décevoir ton lectorat chéri mais le Sacré-Coeur "hors du temps et de la grande ville" ? Faudrait demander leur avis aux riverains. Certaines rues et quartiers protégés peut-être, sinon :-(...

Écrit par : Marie-Floraline | vendredi, 07 août 2015

A Montmartre comme à Venise, il y a toujours des ruelles ignorées, des cours calmes et quiètes pour qui veut bien se laisser égarer... Sinon, il faut se lever tôt, en effet.

Écrit par : lakevio | vendredi, 07 août 2015

Maintenant c'est le tour de Merveille et bientôt de Petite soeur à prendre par la main pour monter les escaliers de la Butte.

Écrit par : mab | vendredi, 07 août 2015

j'ai découvert aussi ce quartier avec une Parsienne qui y habitait, jamais je n'aurais pensé arriver a aimer Paris, du moins un coin de Paris !!

Écrit par : maevina | vendredi, 07 août 2015

C'est tellement bien les promenades solitaires. Encore maintenant...

Écrit par : Livfourmi | vendredi, 07 août 2015

Tu vois, là, tes souvenirs, les rues de Paris, ta sœur, ton père , Souricette, ça m'émeut, ça me fait sourire, ça me parle quoi.
Continue, je ne me lasse pas.

Écrit par : Berthoise | vendredi, 07 août 2015

touchant tableau de famille

Écrit par : liliplume | vendredi, 07 août 2015

a force de lire tes souvenirs je me dis que tu as eu une belle enfance au sein d'une vraie famille! (a part peut-être ton séjour chez les curés) tes souvenirs sont très agréables à lire et si bien racontés. Aujourd'hui nous avons droit à Souricette et la sœur cadette d'HB !

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 07 août 2015

J'aime bien que tu contes, et tu contes bien...alors s'il y a plusieurs épisodes, c'est chouette!

Écrit par : Lumières&papiers | samedi, 08 août 2015

Les commentaires sont fermés.