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mercredi, 25 mai 2016

Étudiant en droit, étudiant en vers…

J’écoutais la télé, une émission sur les prostitués, filles et garçons.
A écouter une réplique, une explication, je ne sais pourquoi je me suis rappelé un truc de Baudelaire, lu dans les « Fleurs du mal ».
Puis ça m’est revenu.
« Sarah », de Reggiani.
Plus exactement le prélude, quelques strophes de « Je nai pas pour maîtresse une lionne illustre. »
Mais si, lectrices chéries, rappelez vous :

Si vous la rencontrez, bizarrement parée,
Se faufilant, au coin d’une rue égarée,
Et la tête et l’œil bas, comme un pigeon blessé,
Traînant dans les ruisseaux un talon déchaussé,

Messieurs, ne crachez pas de jurons ni d’ordure
Au visage fardé de cette pauvre impure
Que déesse Famine a, par un soir d’hiver,
Contrainte à relever ses jupons en plein air.

Cette bohême-là, c’est mon tout, ma richesse,
Ma perle, mon bijou, ma reine, ma duchesse,
Celle qui m’a bercé sur son giron vainqueur,
Et qui dans ses deux mains a réchauffé mon cœur.

Je me suis rappelé alors que Baudelaire avait prévu avec près de vingt-cinq ans d’avance une épitaphe finalement prémonitoire.
Le truc pas trop facile à faire inscrire par ses enfants sur sa tombe si on veut que les beaux-parents des uns et des autres les reçoivent à leur table :

«  Ci-gît qui, pour avoir trop aimé les gaupes,
descendit jeune encore au royaume des taupes. »

Compte tenu de ce que j’avais lu précédemment, j’avais bien un idée mais plutôt imprécise.
Milky elle-même, qui compte sur mon vocabulaire et mon orthographe en fût restée immobile devant son écran.
Mais que diable peuvent bien être ces « gaupes » dont parle Baudelaire.
Ce ne fut pas si simple à découvrir.
Il m’a fallu fouiller.
J’ai trouvé.
Une « gaupe » est une dame qui guérit sa misère matérielle en soignant la misère affective de ses congénères…

Commentaires

Bon pas facile à placer mais j'ai appris quelque chose.

Écrit par : mab | mercredi, 25 mai 2016

Ça va revenir à la mode, peut-être ?

Écrit par : Milky | mercredi, 25 mai 2016

Une espèce de sainte, en quelque sorte... ;-)
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | mercredi, 25 mai 2016

« Sarah » est l'une des plus belles chansons d'amour que j'ai jamais entendu… avec évidemment le talent de Reggiani. ( que j'ai eu la chance de voir en scène). ainsi que la manière sublime dont il dit l'extrait de ce poème de Baudelaire.

Est-ce que c'était l'émission sur les « escort boys » ? je l'ai enregistrée pour regarder plus tard. Ça semblait intéressant. Mais bon… je n'ai plus l'âge pour ce genre de reconversion professionnelle…

Écrit par : alainx | mercredi, 25 mai 2016

Je suis de l'avis d'Alain : Sarah est une magnifique chanson d'amour.
D'accord, j'aime beaucoup Reggiani, mais à un petit sondage que j'avais fait ailleurs, c'était une des préférées.

Mais je doute que beaucoup aient fait la corrélation avec le poème de Baudelaire.
La femme qui est dans mon lit
N'a plus vingt ans depuis longtemps
...

(Je ne connaissais pas "gaude" non plus. Mais plus je creuse, plus je me désole de tout ce que je ne connais pas.)

Écrit par : Sophie | mercredi, 25 mai 2016

Super, un mot nouveau. j'adore apprendre des mots nouveaux.

Écrit par : Berthoise | mercredi, 25 mai 2016

Une psy désargentée?

Écrit par : Livfourmi | mercredi, 25 mai 2016

Mince, je m'aperçois que non seulement je ne connais pas le mot, mais qu'en plus, je le recopie mal !!!

Écrit par : Sophie | mercredi, 25 mai 2016

l'explication du mot (que d'ailleurs je ne connaissais pas bien sûr!) est très explicite !

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 25 mai 2016

Les gaupes... Je me régale de ces vieux mots. Merci de l'avoir souligné et de partager cette admirable chanson de Reggiani.

Écrit par : lakevio | jeudi, 26 mai 2016

Rien qu'à le dire ce mot : "gaupe", on en a plein le bouche !

Écrit par : Brin de broc | lundi, 30 mai 2016

Les commentaires sont fermés.