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lundi, 02 juillet 2018

Je ne dirai pas à Berthe s’il va ou non…

De rien, Mab, de rien…

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J’en ai soupé, de la rose blanche…
J’en ai vu toute cette matinée là.
Puis, l’après midi aussi parce qu’on n’envoie pas « ad patres » une fumée comme ça, bêtement.
Non, il faut en plus se tenir droit.
Essayer de parler sans chevroter ni fondre en larmes.
Et ce n’est pas si facile quand la gorge hésite entre la sensation d’étranglement et celle d’avoir une pomme de terre de deux kilos coincée derrière la pomme d’Adam.
Non, non… Ce n’est pas si facile.
Le pire ?
Eh bien le pire c’est que quoique ce ne soit pas la première fois qu’une personne aimée s’échappe ou m’échappe, je ne sais trop, elle m’est arrachée, c’est tout et je ne m’y habitue pas.
D’ailleurs, cette propension à se tirer dans la mort des personnes auxquelles je suis attaché m’inquiète…
Ça semble égoïste, comme ça au premier abord.
Au « deuxième rabord » dites vous que les personnes que vous aimez se foutent complètement de la peine que nous a causée leur mort.
Tout ce qu’on aura pu tenter pour eux avant, c’est faire en sorte que leur mort soit douce et qu’elles abandonnent enfin un combat qu’elles savaient perdu d’avance.
Les convaincre qu’elles ne nous abandonnent pas, mais seulement qu’on n’a pas su les retenir serait déjà beau…
Cette nuit encore, alors que la lumière de mes jours peinait à dormir à cause de la chaleur, je me suis réveillé en sursaut, quasiment les larmes aux yeux, malheureux comme les pierres sans que la raison m’en apparaisse clairement.
J’ai posé la main sur Heure-Bleue et me suis rendormi.
Ce matin, je me suis réveillé avec la sensation d’être vieux comme les chemins.
J’ai dit à Heure-Bleue que j’avais été réveillé cette nuit pas une terrible impression de chagrin.
Elle m’a dit « Tu sais, minou, tu rêves souvent de choses comme ça, des fois tu pleures… »
Pourvu qu’elle ne meure pas, elle aussi…
Alors les roses blanches, hein, vous comprenez…