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mardi, 10 juillet 2018

Vertige de l’amour.


Une lectrice chérie prétendait hier que je ne m’étais pas foulé l’encéphale pour le devoir de Lakevio.Certainement cette histoire de maison de retraite et d’odeur de pipi.
Honnêtement, pour être déjà allé dans des maisons de retraite, sauf celle où mon beau-père avait été placé dans un élan de générosité dicté par l’urgence de la situation, eh bien, l’odeur de pipi est terriblement présente.
Plus présente que le personnel censé s’occuper des prisonniers pensionnaires.
Bon, pour ma mère, je ne sais pas, ma sœur cadette ne m’en a rien dit.
Ma mère y est partie, malgré mon opposition, à la fin du mois de novembre 2004 pour y mourir au début du mois de février suivant, quelques jours avant son quatre-vingt-quatrième anniversaire.
Cette lectrice chérie me disait donc hier qu’elle préférait que je parle d’amour.
Ce matin je peux lui dire que ce n’est pas la peine car la radio en parle à ma place.
Et que me dit la radio à propos de l’amour au lieu de me parler de foot dont je n’ai rien à cirer ?
Eh bien ma radio me dit « C’est bon pour le cœur ! »
Et dire que ce sont censément des experts qui viennent nous expliquer la chose.
Je suis prêt à le parier : Ils n’ont aucune idée de ce qu’est l’amour !
S’ils en avaient la moindre idée, il ne leur serait jamais venu à l’idée de prétendre que c’est bon pour le cœur.
Manifestement, les polys de cardiologie leur ont fait oublier « Tristan et Yseult », « Roméo et Juliette », « Renaud et Armide ».
Sans parler de trichloréthylène…
Non, non, l’amour ne consiste pas uniquement à échanger quelques baisers, boire quelques cafés et s’envoyer en l’air. Pas du tout.
Bon, d’accord, il y a ça aussi « mais pas que ».
Ce sont aussi des heures volées au monde.
Un monde plein d’étrangers dont je suis évidemment persuadé qu’ils ne savent même pas de quoi il s’agit.
Je souris quand même en écrivant ça, on dirait Merveille disant « Ouiiieee vous ne savez pas ! Vous n’avez jamais connu ça ! »
C’est néanmoins un état étrange qui fait qu’un baiser soulage le manque sur l’instant mais assez bizarrement augmente la peine à l’idée de la séparation qui suivra inéluctablement.
Mais si, lectrice chérie, tu sais bien j’en suis sûr.
Tu connais ce coup de poinçon dans le cœur parce qu’un mouvement, une démarche ou l’odeur d’une eau de toilette ou d’un parfum t’a fait penser « Enfin ! Il est là ! ».
Tu as ressenti ça à un moment ou un autre. Puis aussitôt la déception, « Oh non ! Ce n’est pas lui… » alors tu as d’un coup le cœur lourd.
Tu te trouves soudain dans un état de tristesse qui te ferait te cacher sous un porche et tu sentirais presque les larmes te couler sur les joues.
Oui, c’est tout un tas de choses comme ça.
Et ça fait pareil au masculin.
Même si les filles prétendent que « non pas du tout, d’ailleurs les garçons veulent rien qu’à nous sauter. »
Alors que non.
Pas du tout.
Enfin si. Aussi…
Bref, ça va de la patate de deux kilos dans la gorge à la poitrine qui devient trop petite en passant par la pierre de dix kilos dans le ventre.
Sans parler de la sensation épouvantable de crainte, que dis-je, de panique qui fait que tu te liquéfies carrément de l’intérieur  quand l’objet de ton inclination parle à quelqu’un d’autre ou le regarde avec une douceur que tu pensais t’être réservée… 
Ouaip ! L’amour c’est pas si bon pour le cœur en fait.

Peut-être que les cardiologues n’ont pas de cœur.
Il est vrai qu’ils n’ont plus dix-sept ans depuis longtemps alors que moi, s’il n’y avait pas ce genou droit et le miroir de la salle de bains, hein…

Commentaires

Ton billet du jour me fait penser à la chanson de Brel "Orly". "Mais l'amour ne fait pas de cadau"... ET, moi, qui ai toujours choisi mes amoureux parisiens ou d'une autre province, je peux parler de la douleur d'aimer, des retrouvailles et des séparations...

Plus terre à terre, parce que je fréquente les maisons de retraite, je peux te dire qu'on y chasse les odeurs inévitables ! Ce que je n'y supporte pas, c'est la somnolence, l'hébétude des habitants...

Écrit par : lakevio | mardi, 10 juillet 2018

Tu me cueilles avec Alain Bashung...

Tu décris très bien le distinguo entre être amoureux et faire l'amour.
Mais j'y reviendrai tt à l'heure.

Écrit par : Sophie | mardi, 10 juillet 2018

pour le cœur, le seul truc bénéfique dans l'amour c'est la montée des marches pour passer à l'étage où ça se passera ;-)

Écrit par : Adrienne | mardi, 10 juillet 2018

Toi tu as lu Clémenceau. ;-)

Écrit par : le-gout-des-autres | mardi, 10 juillet 2018

Moi au contraire, j'ai trouvé ton billet d'hier super bon!
Tout à fait réaliste!
Un peu cynique bien sûr, mais c'est ça écrire de la fiction! sortir des sentiers battus et provoquer un petit choc!
L'odeur de pipi dans les maisons de retraite, bien sûr elle est combattue, mais elle reste tapie là, au fin fond des couloirs et des chambres... malgré les nettoyages divers
hélas....!

Écrit par : Coumarine | mardi, 10 juillet 2018

Pour l'odeur, il faudrait passer tout les recoins à l'eau claire avec du bicarbonate. ça marche pour les chats, ça devrait bien marcher aussi pour les maisons de retraite !

Écrit par : delia | mardi, 10 juillet 2018

Tu vois quand je te disais que tu en parles super bien.
Je sais va, t’inquiete pas, qu’on finira tous avec des couches prisonniers dans un ehpad. Et que peut être on n’aura même plus l’argent pour payer...Moi non plus je ne voulais pas que ma mère y aille, mais voilà j’etais pas seule à décider et depuis un an les odeurs de pipi j’en ai ma claque. Alors désolée si je t’ai choqué je t’en demande bien pardon.
J’avais juste envie d’autre chose que de retrouver un endroit que je fréquente autant que je peux, par devoir filial. Je sais que c’est aussi ça, l’amour. Et pas seulement le chabada...ça c’est dans les contes...
Et pour ce qui est de «  bon pour le coeur » oui tu as raison, ils ont fumé comme disent les ados. Je tachycarde et pourtant j’y retourne à chaque fois me brûler les ailes ...jamais totalement désespérée de la nature humaine.
Bisous pleins de confusion et de gratitude en même temps
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : Celestine | mardi, 10 juillet 2018

c'est l'histoire de Petit Prince : du solde bonheur/souffrance d'avoir apprivoisé quelqu'un...

Écrit par : ang/col | mardi, 10 juillet 2018

ha qui l'dis tu...l'amour ça peut t'empoisonner...ça fait souffrir, pleurer...et en plus ça ne dure jamais très longtemps même quand on pense que c'est pour la vie...t'as raison c'est très mauvais pour le cœur!!!!!! j'aime bien ton billet...lol

Écrit par : Tarrah | mardi, 10 juillet 2018

Moi, j'aime bien l'amour.

Écrit par : Berthoise | mercredi, 11 juillet 2018

tu oublies les papillons dans le ventre , je trouve que c'est mieux que les 10 kg !
Tu es le champion pour parler de l'amour ..... la preuve que tu l'as vécu et continues de le vivre ! Tout est est dans ta note ! J'approuve !!!!!

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 11 juillet 2018

L'amour, faire l'amour... Deux aspect de la même chose...
Cette chose qui flatte l'égo, ou le malmène... Et si on aborde le côté physiologique de l'émotion : oui, l'amour renforce le cœur... Ce cœur qui bat plus vite, ou qui croit s'arrêter, quand un sentiment l'assaille... Ces pulsations qui nous font venir des rougeurs ou des pâleurs au visage... Cette machinerie qui s'emballe et embrase notre colère ou notre désir...
Réduire son observation à si peu, handicape l'appréhension de cet amour dont vous parlez...
:-)

Écrit par : Le vagabond | vendredi, 13 juillet 2018

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