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lundi, 21 octobre 2019

Lover dose...

devoir de Lakevio du Goût1.jpg

Je marchais à côté d’elles mais cette fois encore, je n’étais pas vraiment avec elles.
Je viens de le croiser de nouveau, il fait semblant de rien mais je sais.
Hier, pour la première fois depuis qu’on se croise, il a souri.
Il m’a souri…
La semaine dernière je l’ai croisé pour la première fois.
Il m’a simplement regardée. Oh pas un regard appuyé, non, juste un regard un peu triste.
Je ne sais pourquoi il m’a jeté ce regard, peut-être lui rappelais-je quelqu’un, allez savoir…
Lundi dernier, je l’ai croisé de nouveau à l’heure de la sortie.
Il m’a de nouveau regardée. Toujours de ce regard un peu triste puis il a continué son chemin, le nez en l’air, comme s’il n’avait jamais regardé que le ciel.
J’ai regardé l’heure…
Depuis, je fais attention en sortant du travail et je marche toujours un peu à l’écart de mes trois amies, celles avec qui je fais le chemin jusqu’à l’arrêt du bus.
Maintenant je le sais ! Il passe toujours par là, il traverse la rue et prend une autre direction.
Toujours à la même heure.
Celle où je vais prendre le bus pour rentrer chez moi. Seule.
Mais pourquoi me regarde-t-il ?
Et moi seule alors que mes amies sont tout aussi dignes d’attention !
Ce soir, je verrais bien si c’est fortuit ou non.
S’il est encore là à l’heure à laquelle je sors, s’il me regarde encore je saurai.
Enfin… Je saurai peut-être.
Pourquoi m’intéresse-t-il ? Il est mal rasé, il n’est pas très beau et a l’air un peu perdu.
Peut-être quelque chose dans la démarche, je ne sais.
Depuis que je le vois passer, plusieurs jours se sont écoulés et, sauf hier, je ne l’ai jamais vu qu’avec cette expression triste, vaguement mélancolique.
Je me demande s’il n’est pas un étranger en situation irrégulière…
Ce soir donc, je marche, encore à l’écart de mes amies.
Je les laisse me dépasser quand on approche de la rue d’où il sort.
J’ai tourné la tête pour voir d’où il va arriver.
Je le vois, il arrive et pour la première fois il allonge le pas en me voyant.
Mue par un réflexe, cette fois c’est moi qui lui souris.
Il s’arrête, me rend mon sourire et nous ne savons quoi dire.
Je me sens empruntée comme une gamine de quinze ans.
Lui plonge les mains dans les poches de son jean.
Nous restons face à face, indécis.
Il hoche la tête un peu bêtement puis il se décide.
« Vous auriez le temps pour un café ? »
Un silence puis il ajoute « S’il vous plaît… »
Je hoche la tête, muette.
Son regard n’est plus triste.
Et pour la première fois depuis longtemps, je sens ma poitrine gonflée par un sentiment que je pensais avoir disparu chez moi.
J’ai ressenti de la joie !
Pour la première fois depuis longtemps.
Tant pis si le café m’empêche de dormir.
Je n’ai pas envie de dormir.
J’ai envie de rêver…