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vendredi, 14 février 2020

26ème devoir de Lakevio du Goût

 

 

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Juste pour Gwen.
Et tous ceux qui trouveront d’ici à lundi quelque chose à raconter sur ce bouquet de violettes…
J’ai une idée.
Mais c’est normal puisque c’est moi qui ai choisi l’image qui, j’espère inspirera Gwen qui me dit être « accro » au « Devoir de Lakevio du Goût ».

Vivement «Le Grand Soir» qu'on se couche !

Avant-hier, j’ai vu le progrès en marche !
J’ai constaté l’existence de ce que d’aucuns appellent « le progrès social » !
Nous étions devant la boulangerie de la rue des Abbesses, sur la petite place formée par le croisement de la rue des Abbesses et de la rue Lepic et revenions à la maison.
Vous savez bien, lectrices chéries, que Montmartre est un village plein de côtes.
Nous en descendions une qui nous menait vers la maison.
Hélas, un autre devait la monter.
C’est là que j’ai vu, de mes yeux vu, où nous menaient toutes « ces réformes indispensables auxquelles le Français est rétif ».
Montant difficilement la côte qui mène place des Abbesses, un type qui était plus jeune que moi de cinq ans à tout casser, pédalait.
Ma première idée fut « Non mais quelle andouille ! Il est violet ! Il va se péter la carotide s’il continue… »
Dites moi, lectrices chéries, est-il vraiment normal qu’un homme de plus de soixante cinq ans pédale comme s’il devait vaincre Anquetil en montant la rue des Abbesses et emprunte la rue Lepic qui monte encore plus ?
Puis il passe devant moi, ahanant, fatigué.
Et je constate qu’enfin certains Français, dont lui, bénéficient de ce progrès social dont on nous rebat les oreilles.
Il y en a au moins un qui a compris que ces « réformes » étaient vraiment « indispensables ».
Surtout s’il voulait dîner…
Hélas, il semble regretter amèrement ce « progrès » entre deux expirations dont chacune semble la dernière.
Et pour cause, en passant devant moi il apparaît qu’est attaché à son dos un énorme colis noir, quasiment un coffre, sur lequel est écrit en lettres blanches « Uber EATS ».
J’ai vu le progrès en marche !
Un type qui est probablement à la retraite, il n’a même plus l’âge d’être au chômage, est contraint pour manger de jouer le portefaix surchargé pour un exploiteur qui gagnera des milliards de dollars rien qu’en laissant des ordinateurs grappiller une proportion de la facture réglée pour avoir tenu en esclavage des gens qu’on laisse sans protection sociale ni droit autre que celui de suivre s’ils ne veulent pas mourir de faim.
C’est étrange, ce n’est pas l’idée de progrès qu’on m’avait enseignée.
Il y a des jours comme ça où je souhaite que tous ceux qui triment posent les outils et disent « Allez donc gagner vous-mêmes vos fortunes, démerdez vous, moi j’arrête ! »

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