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mercredi, 08 avril 2020

Ausweis.

Vous avez remarqué, lectrices chéries ?
Jusqu’au 17 mars, jour normalement béni puisqu’on fête les Patrice, il a fait plutôt un temps de mince.
Un temps froid et humide, épouvantable.
Bref un temps où sortir était une punition.
Eh bien, il a suffi qu’on nous oblige à rester chez nous pour que le temps se dégage.
Non mais vous avez vu ce temps magnifique ?
Quand j’étais jeune, enfin quand j’étais encore plus jeune qu’aujourd’hui, on aurait dit d’un temps printanier comme ça « C’est quand même malheureux de donner une journée pareille à un patron ! »
Aujourd’hui où, à part le genou droit et quelques pièces en moins je serais presque aussi jeune si on n’avait pas inventé les miroirs, j’en suis réduit à me dire, coincé à la maison que je suis « C’est quand même malheureux de donner une journée pareille à un confinement ! »
Comme il faut malgré tout bien vivre et éviter de laisser rouiller des articulations qui ne demandent qu’à se coincer, il nous va bien falloir sortir.
Tous les jours nous devons au moins faire le tour du pâté de maison.
Ce pâté de maisons doit changer régulièrement même s’il reste limité.
Dans tous les cas il doit consister en un trajet d’un à deux kilomètres.
Point n’est besoin d’acheter quoi que ce soit, simplement marcher avec la lumière de mes jours à mon bras.
Si possible dans le mitan de rues empruntées par de rares voitures.
La gymnastique commence toujours par un exercice manuel.
Eh oui, faute d’une imprimante – « Laser couleur » s’il vous plaît- qui expira après une quinzaine d’années de bons et loyaux services pile au moment du confinement, là où on ne peut en acheter une autre, je dois recopier à la main l’« Ausweis »  indispensable.
Je prends soin de le faire chaque fois car je sais que l’Etat, depuis toujours impécunieux, manque encore plus de thune ces temps-ci et compte sur ses pandores pour maintenir à flot des caisses qui ne demandent qu’à couler…
Je remplis donc d’une écriture que j’espère lisible si ce n’est soignée, deux feuilles au format A5 qui expliqueront au gendarme du coin pourquoi nous sommes dehors au lieu de regarder la télé…
Une question se profile néanmoins à l’horizon : Si le confinement se prolonge, où allons-nous acheter le papier et les stylos nécessaires au remplissage ou à l’impression de nos « Ausweise » ?
Sachant qu’aucune rature n’est admise sous peine de devoir régler illico 135 € d’amende dont plus personne n’aura sous peu le premier sou…