mardi, 21 avril 2020
Devoir de Lakevio No 35.
De « confinement » à « enchaîné » il n’y a qu’un songe.
Cette photographie du Russe Gueorgui Pinkhassov vous inspire-t-elle ?
Ce serait gentil de commencer ce qu’elle vous a inspiré par cette remarque d’Oscar Wilde :
« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Et si vous le terminiez par ces deux vers d’Agrippa d’Aubigné
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »
Entre les deux, libre à vous.
Ramassage mardi seulement car Adrienne veut montrer quelque chose lundi.
Eh oui, je fais attention à ce que me disent mes lectrices chéries…
« Discerner la beauté d’une chose est le plus grand raffinement que l’on puisse atteindre »
Il avait drôlement raison Oscar Wilde…
J’en fus totalement convaincu quand elle m’a demandé, comme souvent, d’attacher la chaîne au bout de laquelle glisse ce petit cœur d’argent offert pour un anniversaire.
Puis j’ai regardé le résultat.
Parfait, comme toujours.
Je n’ai pas comme j’en avais une envie furieuse, posé mes lèvres sur ce cou, poussé par ces vers de Rimbaud qui me sont immédiatement venus à l’esprit quand j’ai relâché le fermoir :
« Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...
Et tu me diras : " Cherche ! " en inclinant la tête,
Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
Qui voyage beaucoup... »
Et j’ai eu du mérite, parce que, mon dieu… chaque fois que je pose le regard sur ce cou, sur cette peau, une idée de promenade me vient.
Pas de bête marche à pied, non.
Il s’agit plutôt de tracer un chemin de petits baisers.
Parsemer cette peau si tentante de gouttelettes chaudes que j’aime poser de mes lèvres et qui la font frissonner.
Je me demande si elle ne me demande pas d’attacher cette chaîne pour être inondée de cette averse chaude de petits baisers.
Je crois même qu′elle me demande d’attacher cette chaîne qui loin de l’entraver la laisse s’échapper dans d’autres contrées d’où je me sens par moment banni bien qu’en étant l’acteur.
Les années s’entassent malgré moi mais ne parviennent à effacer de ma mémoire ce qui en fait le sel et le miel.
Les articulations les supportent moins bien que la pensée qui, de souvenirs en sensations, donnent raison à Agrippa d’Aubigné qui devait être en proie aux mêmes tourments pour écrire
« Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor’ une chose passée. »
07:12 | Commentaires (25)