Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 07 mai 2020

Il est neuf heures, Paris s'éveille...


Je me suis levé tôt.
Sans réveiller la lumière de mes jours.
Néanmoins, comme chaque matin, mon absence du lit a réveillé Heure-Bleue.
Un peu plus longtemps après que je me suis levé car il était tôt.
J’avais une mission à remplir alors je lui ai préparé son petit déjeuner et je suis sorti.
Le temps était frais, doux et magnifique.
Comme toujours j’ai été heureux de vivre dans la lumière de la colline de Montmartre.
Cette lumière est encore plus belle que celle de l’Ouest parisien.
C’est celle du nord-ouest, je la préfère car elle n’a plus cette douceur un peu fausse de l’ouest.
Elle a une nuance plus marquée, plus franche mais pas plus dure.
Simplement plus marquée, un bleu un peu plus profond, un bleu qui s’éloigne du « bleu layette » que j’abhorre et qui attire si bien les taches sur le pull-over de la lumière de mes jours…
Cette petite promenade du matin, quasiment seul dans les rues qui mènent au Monoprix fut délicieuse.
Ne manquait à mon bras qu’Heure-Bleue pour que le monde fût parfait.
Pourtant, en passant devant la caserne de pompiers, encore fermée, je me suis arrêté.
En face cette caserne de pompiers, il y a un square.
Ce square est fermé depuis le 16 mars, veille du confinement.
Ça lui a réussi ! La végétation est foisonnante, les oiseaux qui n’avaient jamais pu passer une journée sans être dérangés par des hordes de gamins armés de ballons de foot ne le sont plus désormais que par quelques chats malingres.
Le square bruit du chant de tous ces piafs qui cuicuitent à qui mieux mieux, s’époumonant pour attirer celle qui voudra bien pondre leurs œufs.
J’ai marché d’un pas lent devant les grilles fermées, j’ai regardé toutes les fleurs qui ont toutes changé d’espèce en l’absence des jardiniers de la Ville.
Finalement, je suis allé pour rien au Monoprix.
J’avais pour tâche de ramener dès l’ouverture du magasin les masques qui seront obligatoires sous peu.
Hélas, à peine un quart d’heure après l’ouverture il n’y avait déjà plus de masques  au Monop’ !
Heureusement, près du Monoprix, il y a une pharmacie qui accepta de me vendre une boîte de cinquante masques chirurgicaux, les vrais, ceux qui quoiqu’inconfortables permettent de respirer.
« La boulangère a des écus qui ne lui coûtent guè-è-reuuu » dit la comptine.
Eh bien je peux dire que la pharmacienne aussi…
Je sais que ces masques valent 0.078€ pièce.
Je sais que tout le monde doit gagner sa vie.
Mais tout de même… Douze fois la mise…
C’est à ça qu’on voit que la différence entre « Loi de l’offre et de la demande » et « Marché noir » tient plus au fait que le pays est en guerre ou non.
Il y a des jours, comme ça où je me demande si, une fois la menace passée, on ne devrait pas tondre les actionnaires et les directeurs de la grande distribution.
Bon, pas la pharmacienne car ce serait dommage de tondre d’aussi beaux cheveux châtains…