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mardi, 26 avril 2022

Voyage au centre de la Terre.

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Hier j’ai vécu une sorte d’Odyssée.
D’abord je suis sorti aller voir un copain pour les préparatifs d’usinage d’une bidouille que nous construisons conjointement.
C’est normal, vous savez que les ingénieurs savent assez bien expliquer aux autres comment faire le boulot mais sont hélas, surtout moi, équipés de deux mains gauches et il vaut mieux que j’évite d’utiliser des machines comme les « tours », les « fraiseuses » tous ces trucs qui ne demandent qu’à vous arracher une main dès qu’on les approche…
Ça, ce fut la partie la plus agréable du voyage.
Cet ami habite un bled appelé « Le Raincy ».
« Le Raincy » est une sorte de ghetto, un peu comme Chatou ou Neuilly, une espèce de « réserve de bourges » coincée au milieu de villes dont les habitants tirent le diable par la queue.
Hélas, pour y aller il me faut prendre un truc étrange : Le « RER ».
C’est une sorte de métro, en plus gros, qui sort de Paris et est enterré très profondément sous le métro, le vrai.
Et c’est un cauchemar que l’emprunter.
Je soupçonne même qu’il faut chercher là la vraie raison des émeutes qui secouent le monde ouvrier de temps en temps.
Il faut avouer que s’il n’est déjà pas drôle « d’aller au charbon » tous les matins.
Y aller dans ces wagons après les avoir atteints donne des envies de pavés sous lesquels il y a la plage…
Je suis donc arrivé via le 93 et le 20 sur le boulevard Haussmann, près de l’Opéra et des Galeries Lafayette.
J’étais content, il faisait beau et le quartier est plaisant.
Je me suis en un instant transformé en Orphée parti à la recherche d’Eurydice, parcournant les chemins qui mènent aux Enfers.
Ça a commencé par des millions de marches à descendre, des kilomètres de couloirs « glauquissimes » éclairés par des lustres au design douteux, diffusant une lumière verdâtre et chiche n’éclairant que vaguement des murs qui rappellent des abris antiaériens, tout de béton massif et triste.
Les rares personnes qu’on y croise sont pressées et doivent être équipées d’un radar car elles avancent  le regard fixe et éteint.
Le cauchemar ?
L’escalator en panne !
Car avant d’atteindre les voies, mal indiquées comme il se doit, on doit monter puis descendre, franchir ces kilomètres de couloirs inquiétants.
Je suis sûr que cet entrelac de béton ressemble à un énorme plat de spaghetti issu d’un cerveau malade et indécis quant au trajet à faire faire au piéton…
« Le Raincy » est certes une jolie ville où l’habitant n’attend pas le RSA pour acheter du sucre.
Hélas, pour y arriver, il faut avoir le goût du martyre.
Et je n’ai pas vocation de martyr…

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samedi, 23 avril 2022

De l’importance d’être…  Important.

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J’ai lu aujourd’hui dans mon bouquin que « L’importance des gens se mesure au temps qu’ils passent au téléphone. »
Cette découverte m’a stupéfié !
Je m’aperçus alors, triste et désolé, que je n’ai aucune importance dans ce monde agité dont je me demandais pourquoi il était si agité.
Je sais maintenant pourquoi.
Dès que je prends le bus 93 pour aller au Parc Monceau.
Dès que j’erre dans les allées du parc.
À peine assis sur un banc, au côté de la lumière de mes jours.
Dès que je regarde autour de moi.
Je suis entouré de « gens importants ».
Qu’ils montent dans le bus, marchent sur les trottoirs ou parcourent les allées du parc, tous ces gens sont accrochés à leur téléphone.
Ils sûrement très importants puisqu’ils ne regardent nulle part ailleurs ni autre chose que leur petit écran.
Ils sont certainement occupés à des choses très importantes pour la marche du monde puisqu’ils me bousculent sans même lever les yeux.
Au mieux je les dérange, au pire je les gêne…
Si je soupire, dérangé par le bruit de leur conférence, importante sans doute, eux qui n’entendent rien hormis leur téléphone, lèvent alors un œil et me jettent un regard agacé.
Je me dis alors « Mais quelle outrecuidance m’a saisi pour oser interrompre un entretien d’une si grande importance ? »
Quand d’un geste apaisant, je fais signe à une personne importante de baisser d’un ton tant elle m’empêche de lire, il arrive toutefois qu’elle parle un peu plus doucement, consciente d’un seul coup qu’elle est en train de clamer dans l’allée des secrets sûrement très importants.
Je ne mesure pas ma chance de vivre dans un milieu de gens importants.
À part me gêner et m’empêcher d’entendre les oiseaux et de comprendre ce que je lis, je me demande à quoi sont réellement occupés tous ces gens aussi inattentifs qu’importants.
J’en retire néanmoins que leurs actions, pour importantes qu’elles soient, semblent n’avoir d’effet que sur le niveau de bruit ambiant…

vendredi, 22 avril 2022

Vivent les vacances, plus de pénitence...

« Les cahiers au feu, la maîtresse au milieu. »

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J’ai une flemme… Mais une flemme…
Il était temps que les vacances arrivassent !
« P… de concordance des temps ! » pensé-je à l’instant…
Je me suis mis en repos tout seul.
En plus de ma bidouille perso dont je mettrai quelques images en ligne quand ce sera arrivé presque à maturité, j’ai hérité d’une bidouille à faire pour un ami aussi dingue que moi d’audio.
C’est pour cet ami, particulier en ce sens que nous ne sommes d’accord sur rien hormis notre goût pour l’électroacoustique, que je dois donc reprendre le harnais d’ingénieur.
Nous ne sommes évidemment pas d’accord en matière d’audiophilie.
Lui a un goût marqué pour le son des vinyles des années soixante, moi aussi mais je préfère pour le jazz le son dit « West coast sixties ». 
Lui a du goût pour un son moins « son cinéma » celui qui râpe les oreilles.
Pourtant, quand je me rappelle le cinéma Rex dont l’immense salle bénéficiait du savoir-faire de l’entreprise « Altec »aujourd’hui disparue, je ressens encore la même émotion.
Avant celle des baisers volés au dernier rang du dernier balcon où on se mettait pour profiter du noir plus que du film, il y avait celle de la bande sonore qui vous transportait.
De celle de « Lafayette » ou Michel Leroyer fit merveille à celle de « La conquête de l’Ouest » avec une distribution impressionnante et qui durait près de trois heures.
Mon ami et moi n’aimons donc pas le même type de son.
Mais c’est mon client sur la bidouille, donc je fais ce qu’il veut.
Il aime le « son vinyle », celui qui suivit l’éclosion de la stéréophonie en microsillon, princpalement celui qui va de la fin des années cinquante au milieu des années soixante.
Il s’est mis à dénoncer « la peste numérique » dès la sortie du CD, en 1982.
Il est né en 1962, quasi au moment ou s’éteignait Marilyn Monroe et est resté attaché à cette époque où on pouvait faire sa prépa à « Ginette », car il est de Versailles, et aimer des gens comme John Coltrane bien qu’il fut Noir.
Bref, je laisse tomber le devoir jusqu’au retour des vacances de la « zone C » et je m’en vais bidouiller pour cet ami avec qui je ne suis jamais d’accord…

jeudi, 21 avril 2022

Intolérance…

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Rien à voir avec Voltaire.
Notre boulanger, celui qui est juste en bas de la maison a vendu sa boulangerie.
Nous avions du pain rassis le soir et dur le lendemain matin.
Heureusement, c’était pour plus cher que chez le boulanger de l’avenue de Villiers.
Ce dernier nous permet d’avoir du pain chaud le soir et du pain encore frais le matin est hélas fermé le mercredi.
Nous avons donc acheté du pain « en bas de la maison ».
Le nouveau boulanger est avenant et, hélas « créatif ».
Vous savez sans doute, lectrices chéries qu’une mode fait fureur ces temps-ci.
Une mode qui « couche bien » avec les divers régimes un peu idiots qui courent le monde.
Des régimes comme le régime « keto », qui vous pousse à vous empiffrer de saucisson sans pain et d’éviter les tomates avec de l’huile d’olive.
Charge à vous ensuite d’expliquer au médecin pourquoi votre taux de cholestérol grimpe aux arbres.
Ou le régime dit « hyperprotidique » qui vous pousse à bouffer de la viande rouge  sans pain mais avec un grand verre de lait et surtout sans fruits ni légumes.
Charge à vous ensuite d’expliquer au médecin pourquoi votre taux de créatinine grimpe aux arbres.
Tous ces régimes ne serviraient qu’à vous esquinter le foie et les reins si on n’avait pas trouvé une bonne raison au fait que vous vous sentez mal à les suivre.
Le secret ?
L’intolérance au gluten !
Notre nouveau boulanger, « créatif » comme je vous le disais a donc créé un nouveau pain.
La farine d’épeautre étant d’un commun désolant depuis quelque temps, la farine de maïs la rejoignant bêtement après quelques mois de « bouillonnement bobotesque », il manquait une trouvaille.
Notre mitron nouveau la fit !
Il fait du pain à partir de graines de chanvre.
Moi qui ne connaissais du chanvre que la fibre dont on fait les cordes et la version indienne dont on fait les « défonces », j’ai cédé.
J’aurais dû me méfier quand le boulanger a dit « il est très goûteux et en plus il contient peu de gluten, très peu même ! »
Heure-Bleue et moi avons donc acheté un de ces « pains de chanvre ».
Ce pain a accompagné notre dîner, il a effectivement un goût marqué.
Marqué à défaut d’être agréable…
Dès ce matin, nous avons constaté qu’il est extrêmement efficace.
Nous nous sommes réveillés avec quelques douleurs intestinales.
D’autant plus inexpliquées que notre régime vespéral est simple et consiste souvent en filet de poulet grillé accompagné de haricots verts revenus avec de l’échalotte.
Après un stage dans la petite pièce au coin du couloir, nous nous sommes concertés, la lumière de mes jours et moi, habitués que nous étions à la baguette de froment « normal » et au levain « normal ».
Nous en avons alors convenu : Nous sommes « intolérants au manque de gluten »…

mercredi, 20 avril 2022

Le silence de l'amer...

Je n’ai rien à dire…
D’habitude je n’ai rien d’important à dire mais je le dis.
Mais ce matin, rien !
Klum ! Nada ! Nothing ! Nihil ! Tipota ! Niente !
Bref, pas un mot à se mettre sous la dent ou la langue !
Pourtant hier soir, après avoir posé mon bouquin, j’avais commencé un billet superextramidable !
Il se concevait bien et les mots pour le dire arrivaient aisément comme disait Boileau.
Il était drôle, piquant, plein de ces trouvailles qui font tout le charme d’une nouvelle bien construite.
Le billet parfait en somme…
Non, ce n’était pas celui qui vous serre le cœur.
Pas plus celui dont le pouvoir d’évocation vous laisse pantois, les larmes au bord des cils, troublant légèrement un regard fixé sur l’écran, le cœur lui aussi troublé.
Non, vous n’auriez pas été touchés, lectrices et lecteurs chéris par ce billet, vous n’auriez pas échappé votre souris, le cœur battant, les mains moites et un léger rosissement de vos joues délicates.
Non, rien de tout cela.
Ah ! Lectrices chéries !
Vous eussiez simplement été heureuses de vous être levées et de commencer votre journée en souriant béatement à la lecture de ce billet pétant de bonne humeur.
Vous vous seriez dit, pensives « Mais où donc va-t-il chercher tout ça ? »
Puis vous auriez souri en pensant « Voilà une journée qui commence bien ! Ah ! S’il pouvait nous écrire des choses comme ça chaque matin, mes journées seraient parfaites ! »
Et vous vous seriez levées, sautillant joyeusement pour aller vous faire engueuler par des chefs de service atrabilaires pour gagner une misère en regrettant que ce couillon ne lût pas mes billets qui l’eussent mis de bonne humeur…
Hélas, rien de tout ça ce matin.
Mon billet s’est envolé avec un rêve qui j’ai lui aussi oublié.
Mais bon, peut-être que demain j’aurais quelque chose à dire…