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vendredi, 31 mars 2023

158ème Devoir de Lakevio du Goût

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Chaque fois que je passe sur la place de l’Étoile, je regarde l’Arc de Triomphe.
Chaque fois je me perds en conjectures devant les bas-reliefs qui en ornent les quatre piliers.
Mais vous ?
Qu’y voyez-vous ?
À quoi songez-vous ?
Pensez-vous à la bataille d’Austerlitz ou à « la pelle du 18 juin » que « le Petit Tondu » ramassa en 1815 ?
J’espère en savoir plus lundi…

jeudi, 30 mars 2023

Symphonie funèbre mais pas triomphale.

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Contrairement à celle écrite par Berlioz.
Non, on ne lira pas ici que « ceux qui pieusement sont morts pour la patrie ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. »
P… Il me revient de ces vers ce matin.
D’ailleurs, à propos de vers, il y en a d’autres…
Comme disait je ne sais plus qui « vanitas vanitatum et omnia vanitas ».
Néanmoins je peux aujourd’hui vous affirmer que si je ne sais pas si « Les dieux ont soif. », je sais que les crabes ont faim…
Hier, la lumière de mes jours à cité un nom.
Un nom d’acteur ou de cinéaste.
Un nom qui m’a rappelé un « plaquage » mémorable, le truc vexant.
Curieux, j’ai cherché sur le Web quelqu’un qui ne me passait par la cervelle que quand il neigeait au mois de juillet.
Eh bien j’ai vu qu’elle était morte à soixante ans il y a douze ans…
Un crabe lui a probablement grignoté un sein que j’avais connu opulent.
J’avais lu il y a peu qu’on est vieux quand on connaît plus de morts que de vivants.
J’ai alors commencé à compter.
Un ami, un jeune homme que j’ai connu en 1973, est injoignable.
Pendant plusieurs jours, j’ai appelé les numéros divers qui lui donnaient accès.
Rien.
La dernière fois que je lui ai parlé, il avait la tripaille qui partait en lambeaux et avait été opéré moult fois.
La lumière de mes jours et moi avons alors parlé d’un autre, retourné ad patres en 2012, emporté par un crabe des éponges.
Puis, de façon inattendue, une femme que nous connaissons a appelé Heure-Bleue pour avoir des renseignements sur sa famille.
Elles ont longuement parlé d’une cousine qu’Heure-Bleue encore très jeune a connue enfant.
Elle aussi a été emportée par un crabe particulièrement vorace.
J’ai repensé à ma cousine, dévorée par la même bestiole il n’y a pas cinq ans.
C’était ma cousine préférée, celle avec qui je m’entendais mieux qu’avec mes sœurs.
D’autres copains ne donnent plus de nouvelles.
« Ils ont dévissé » comme on dit…
Une amie semble dans le même état et au même stade que ma cousine.
C’est une amie avec qui nous partageons quarante ans de fâcherie et de réconciliations.
Aujourd’hui, elle a un pied dans la tombe et l’autre sur une peau de banane…
Elle a « une chimio de confort » ce qu’on peut traduire par « elle est raide défoncée ».
On lui injecte des trucs qui enverraient en taule pour vingt ans n’importe quel dealer.
Et ce n’est pas la seule…
Je pense à l’instant à une dame qui a mon âge, celle dont feu mon père disait « Elle est mignonne mais elle est fichue comme une église » et qui, à mon regard interrogatif avait répondu « Ben oui, elle a les seins à l’intérieur… »
Il est vrai que sa poitrine attirait moins le regard que ses yeux, d’un bleu magnifique qui illuminaient un visage par ailleurs assez beau.
J’ai laissé tomber cette note deux minutes, le temps de chercher là où je savais qu’elle vivait.
Eh bien, elle aussi est retournée ad patres il y a cinq ans.
Le monde que j’ai connu se dépeuple à un rythme élevé.
On n’y va pas de gaîté de cœur mais manifestement on y va.
Ça m’attriste et me chuchote à l’oreille « memento mori »…

lundi, 27 mars 2023

Devoir de Lakevio du Goût N°157

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Cette giboulée qui arrose l’Arc de Triomphe me parle.
Alors que la fin du mois de mars arrive, impossible de ne pas penser à « April in Paris ».
John Salminen, Ella Fitzgerald et Louis Armstrong nous invitent à regarder la vie.
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Le printemps vous inspire-t-il ?
À Paris ou ailleurs ?
À lundi j’espère.


Il fait beau et je n’ai pas école.
C’est jeudi et je n’ai pas « colle ».
J’ai des devoirs mais je n’ai pas envie de les faire.
Je les ferai demain matin, dans le métro, comme souvent les jeudis où je n’ai pas « colle », pas froid, et surtout que j’ai un but.
Comme aujourd’hui justement.
Je le sais, j’ai le cœur qui bat.
Je dois attendre quelqu’un devant le « Drugstore » des Champs Élysées.
Je monte en courant les escaliers de la station de métro « Étoile ».
Je ne vais pas la jouer « J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir » que je viens de lire.
Non, je vais plutôt tenter « J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir idiot » que je vais tenter de vivre.
Je sors du métro où il fait déjà chaud et la brise qui balaie les Champs Élysées me caresse le visage.
Il fait beau, je descends l’avenue et j’attends.
Je l’attends…
Comme souvent en ce début avril, les bannières d’un pays étranger suivent mollement le vent et animent l’avenue presque vide.
Arrivé devant le « Drugstore » je regarde en direction de la place de la Concorde, je sais qu’elle est à mille sept cents mètres mais je vois clair, suffisamment pour voir au loin se dessiner l’Obélisque.
J’attends quelqu’un qui a des cheveux mi-longs, châtain clair mais surtout une démarche légère et des yeux bleus.
J’aime ses yeux bleus.
Mais je ne sais pas trop quoi lui dire, j’ai déjà eu du mal à engager la conversation et je me demande comment j’ai pu lui demander ce rendez-vous.
Et surtout, surtout, je me demande comment elle a pu accepter…
Elle a accepté, elle m’a donné rendez-vous ici.
Et je l’…
Elle arrive.
Elle est là !
Et nous ne savons quoi dire...
Mais elle sourit et me tend la main.
Le soleil disparaît soudain tandis que nous voilà trempés en quelques secondes.
Un instant interdite par la soudaineté de la giboulée, elle reste immobile, comme paralysée.
Pris d’un accès de courage, je lui prends la main et l’entraîne dans le « Drugstore ».
Assis, nous attendons le café en silence.
Elle ne m’a pas lâché la main.
Je me dis que c’est un signe.
Je me sens prêt à marcher dans les pas de Tristan…
J’ai quinze ans et je suis encore idiot…

dimanche, 26 mars 2023

L’ange des CHU...

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Vous ai-je dit que jeudi dernier nous sommes allés expérimenter le service d’urgences de l’hôpital Bichat ?
Heure-Bleue, toujours à la recherche d’une méthode pour vérifier mon attachement s’était mise à avoir un trouble visuel qui n’était pas son étourdissement habituel face à ma plastique « apollonesque ».
Puis, pour parfaire le test, agrémenta la chose de quelques vertiges.
Ça a marché « du feu de dieu » comme disent ceux qui sont toujours fiers de ce qu’ils font.
J’ai appelé le « 15 », expliqué à mon interlocuteur ce qui advenait.
Le médecin dit à la lumière de mes jours « Si vous étiez ma maman, je vous emmènerais à l’hôpital ».
Elle acquiesça et le « SAMU » envoya une ambulance qui nous amena à l’hôpital Bichat.
La première attente fut brève.
On emmena Heure-Bleue dans les entrailles du service.
On m’envoya dans la salle d’attente des urgences.
Au bout d’un long couloir je suis arrivé à la « Cour des Miracles ».
La première chose qui m’a frappé, c’est l’odeur.
Une odeur de bière éventée, de pipi oxydé, d’aisselle négligée, voire de bas-ventre délaissé…
Je me suis assis sur le seul siège qui rendait impossible un voisinage proche, tous étant fixés au sol.
J’ai regardé et écouté autour de moi.
J’étais le seul « Gaulois » de la salle !
Deux Russes papotaient, passablement avinés.
Les « rebeus » mariés surveillaient leur moitié jalousement.
Les Africains présents ne parlaient pas français.
Seul l’un des deux Russes parlait un peu le français et nous avons échangé quelques mots.
De temps à autre il disait quelque chose qui me poussait à lui répondre « Я не понимаю » soit « ya ne ponimaye / je ne comprends pas » et il passait à autre chose.
Un moment, fatigué il s’est couché par terre et il s’est disputé avec un agent de sécurité qui l’a chassé de la salle.
J’ai perdu un ami, le seul que j’avais là…
Le seul risque que je courais semblait d’avoir dans les vêtements deux kilos de puces et cinq cents grammes de poux.
Cette pièce permettait à de pauvres gens sans toit ni loi de s’abriter du froid et de la pluie pendant quelques heures et de profiter de toilettes sans risquer la garde à vue pour outrage à la pudeur ni d’être chassés comme des hôtes indésirables.
Sauf quelques nouveaux arrivés au cours de la nuit, mieux vêtus, peu avaient besoin d’aide médicale, plus de mains tendues, d’humanité.
Les heures ont passé, j’ai lu quelques chapitres de mon bouquin, échangé moult « SMS » avec l’Ours.
Il se fout de son père mais est toujours inquiet pour sa mère, ce chien !
La lumière de mes jours et moi avons trouvé enfin un avantage au « smartphone » : On peut se parler d’une pièce à l’autre…
Puis elle m’a appelé pour me dire « C’est fini ! ».
Elle avait été « scannerisée », « electrocradiographiée », « analysée », auscultée, interrogée et tout était parfait.
Après avoir constaté que nous avions eu affaire à des gens fatigués, pas assez nombreux mais toujours gentils, dévoués et efficaces, nous avons attendus l’ambulance.
Nous sommes revenus à la maison, ramenés par des ambulanciers manifestement prêts à nous extorquer une gratification et nous avons « dîné » à cinq heures du matin, comme n’importe quel fêtard.
Ça m’a rappelé mes soirées estudiantines, ces soirées où nous nous couchions à pas d’heure après avoir refait le monde.
Je dois dire que ça laissait moins de traces sur la figure…
Mais quand même, il n’y a qu’elle et mon fils pour m’angoisser à ce point.
Ne tombez jamais amoureux ! C’est une source intarissable d’embêtements et d’angoisse !
Bon, dès qu'il fera beau on ira au Jardin des Plantes, là où la photo est prise.

samedi, 25 mars 2023

157ème Devoir de Lakevio du Goût

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Cette giboulée qui arrose l’Arc de Triomphe me parle.
Alors que la fin du mois de mars arrive, impossible de ne pas penser à « April in Paris ».
John Salminen, Ella Fitzgerald et Louis Armstrong nous invitent à regarder la vie.
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Le printemps vous inspire-t-il ?
À Paris ou ailleurs ?
À lundi j’espère.