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jeudi, 06 avril 2023

La tunique de mes sauces...

Ouais, je sais... Faut suivre...

Ce n’est pas que je sois routinier, non, c’est seulement que j’aime par moment que certaines choses soient immuables.
Que le jour choisisse le matin pour se lever.
Que la nuit choisisse plutôt le soir pour tomber.
Toutes ces choses auxquelles on finit par s’habituer, comme le « T-shirt » s’habitue à tomber pile à côté du panier à linge, le savon à côté de la baignoire quand on est dedans ou le rideau de la boulangerie qui se baisse pile-poil quand on s’aperçoit qu’on a oublié le pain.
Bref, parmi ces éléments aussi immuables que le principe de conservation de l’énergie ou celui de la conservation de la quantité de mouvement, un se rappelle à mon souvenir aussi régulièrement que l’alternance des jours et des nuits.
Celui des jours où Heure-Bleue, d’humeur optimiste, se dit qu’elle portera tout le jour ce pull « bleu layette » qu’elle adore et que j’abhorre.
Pull dont je vous ai déjà longuement parlé car, Heure-Bleue n’abîmant rien, elle le porte depuis plus de vingt ans.
C’est un pull exutoire…
Le sort, farceur comme toujours, lui donne tort dès le premier repas.
Je me demande depuis qu’elle eut l’idée saugrenue de le porter pourquoi il faut toujours que ce soit lorsque les repas sont entamés par une rondelle de cervelas, hélas accompagnée d’une vinaigrette jaune moutarde ou simplement constitué d’une assiette de spaghetti accompagnés de sauce bolognaise.
L’une ou l’autre sauce voyant ce pull décoré avant même le dessert, « d’or-moutarde » ou de « rouge-communiste » qui lui donne un côté maréchal russe ou général mexicain, selon le mets.
Bien heureux si le repas ne se termine pas par une mousse au chocolat…
Ce qui néanmoins me turlupine depuis maintenant plus de vingt ans, c’est cette terrible question qui devient quasiment existentielle chez moi :
Pourquoi ces évènements ne se produisaient-ils qu’avec ce pull « bleu layette « ?
Pourquoi le monde a-t-il changé ?
Depuis quelque temps, le sort a changé de cible.
C’est désormais un pull vert qui est la victime désignée des sauces et vinaigrettes qui agrémentent les plats que je prépare.
Pourquoi les taches ont-elles changé de cible ?
Au lieu de chercher quel est le but de l’univers ou ce qui qui rend l’humanité si stupide, les chercheurs devraient plutôt se pencher sur ce qui pousse les sauces à modifier leur terrain d’atterrissage ?
Ce serait autrement utile et beaucoup moins dangereux.