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mardi, 09 mai 2023

Manque de peau

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Je vais vous parler de peau.
De manque de peau…
J’y pensais en me rasant ce matin.
Je vais tenter de vous en parler sans vous raser…
Il y a quoi, à peine deux siècles, je tendis sur le conseil de mon père, une joue duveteuse vers lui qui tenait un rasoir.
L’engin en trois pièces.
Un manche de laiton chromé « taraudé « M3 » à un bout.
Une pièce moulée qui s’emboîtait sur ce manche et une autre chapeautant les deux précédentes, équipée d’une tige « filetée M3 » qui permettait d’y poser une « lame Gillette ».
On vissait le manche et hop !
On disposait alors d’un engin propre à défigurer n’importe quel gamin pour peu que l’outil ait déjà servi de façon subreptice à raser des jambes de jeunes filles qui n’en avaient aucun besoin.
Le père de votre serviteur réveillait parfois la maison en pestant.
Quand il faisait sa toilette, il aimait bien l’idée de « s’embeausir » en se rasant.
Las…
Il arrivait trop souvent que la lame qu’il pensait neuve car mise la veille dans l’outil idoine ait servi dans la journée à « raser à sec » des jambes nues mais le rasoir servait parfois à des tests étranges comme le rasage de velours de coussin ou, si le chat ne se méfiait pas, à tenter la transformation du « gouttière » en « chat égyptien ».
Ça ne marchait jamais, heureusement pour le chat mais malheureusement pour le rasoir qui laissait le fil de sa lame dans la bagarre…
Je tendis donc à mon père cette joue duveteuse qui n’avait guère connu que les baisers de la famille et quelques horions scolaires.
Il sourit et la rendit telle une des fesses que j’avais quelque quatorze ans plus tôt.
Je vous parle de ça aujourd’hui car, maintenant que je me rase seul chaque matin, je vois, que dis-je, je ressens les différences qui s’entassent à chaque rasage.
Chaque rasage… Chaque année plutôt !
J’ai constaté il y a quelques années que ma peau, si douce et si souple il y a quelques… Bref, ne parlons pas de siècles…
Cette peau, donc, passa de peau souple à peau molle.
Le temps passant, le passage de la lame fit entendre quasiment un ricanement.
La peau de ma joue et celle de mon menton passèrent de peau molle à peau flasque.
Ce matin, ce fut l’effondrement.
Je me suis coupé ! Oui, coupé !
Des décennies d’entraînement n’ont servi à rien !
Moi qui me pensais adroit, du moins pour le rasage, n’allez pas penser à des trucs genre autre chose, je dus constater que je ne l’étais pas.
Ma peau, le miroir en témoigne, est passée de peau flasque à peau flétrie !
À moins que ce ne soient les restes de l’épuisement des six jours passés avec Merveille et P’tite Sœur.
Penser que des vacances avec des filles de ces âges pouvait être reposant…
Non mais quelle andouille, ce Goût…