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lundi, 30 octobre 2023

Devoir de Lakevio du Goût N° 175

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Vous avez vu le temps qu’il fait ?
Je suis que vous avez, comme moi, plein de choses a dire sur ‘l’automne.
Sans allez jusqu’à citer « Ô bruit doux de la plie par terre et sur les toits », si vous parliez quand même de « ce cœur qui s’ennuie »
et de ce que suscite chez vous cette ambiance si particulière de l’automne, cette saison à la fois triste et belle ?

Ce jardin est à quelques arrêts de bus de chez moi, il est beau en toutes saisons mais je l’aime en automne.
Il a vu les premiers pas de Merveille, la naissance de nombreuses bestioles et vient de perdre la moitié d’un arbre plus que centenaire.
Il y eut deux cygnes noirs.
L’un fut attrapé et tué par on ne sait qui.
L’autre, contredisant la bluette qui voulait que le survivant du couple se laissât mourir de chagrin, finit par mourir non de chagrin mais de vieillesse et gras comme un chanoine…
La photo est récente, elle a quelques jours.
On y voit la tristesse qui se dégage du lieu en ce temps d’automne et cette statue que remarquent peu de gens au centre de ce petit lac.
Cette statue de béton qui surveille de façon très lâche les canards, oies et poules d’eau, est une digne représentante de « l’art fasciste ».
Ce faux promontoire de béton sur lequel se tiennent quelques rapaces me donne des envies iconoclastes.
Quant à l’eau, elle est maintenant sale et les poissons qui la peuplaient ont disparu cet été, sans doute mis à l’abri dans une eau plus fraîche, la laissant charrier au gré du vent les rares feuilles qui osent tomber d’arbres trompés par un temps trop longtemps estival…
Cet automne me désole.
C’est un automne triste, simplement triste, sans poésie, sans cette sensation  mélancolique ni cette impression d’avoir le cœur étreint d’une émotion venue de je ne sais où qui me saisit chaque automne à Paris quand le temps s’assombrit mais reste doux.
À moins que ce ne soit les années qui finissent par user la sensibilité à des choses qui me transportaient et aujourd’hui ne soulèvent chez moi qu’un vague regret de choses définitivement enfuies…
Ça m’amène à me demander « Est-ce que l’âme s’use ? »