Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 15 janvier 2024

Devoir de Lakevio du Goût No 182

Rue St Vincent.jpg

Je suis sûr que vous connaissez tous cette rue.
Quand on est place Constantin Pecqueur – j’en garde le souvenir d’une veste monumentale… - et qu’on remonte un peu ce bord de la Butte, on arrive dans une rue célèbre dans le monde entier.
La photo est prise quand on arrive là où on voit la vigne qui donne la piquette, tout aussi célèbre, de la butte.
Sur la gauche, vous verriez au croisement le « Lapin agile » lui aussi célèbre.
Si vous me disiez ce que vous pensez de cette rue, d’abord quelle est-elle.
Si, dans vos pensées, vous y mettiez les mots :
- Fatidique
- Mère
- Planche.
- Noce.
- Aïeule
- Pantre
- Claquée.
Tous ces mots sont tirés d’une chanson immortalisée par nombre de chanteurs, ,pas tous français.
Vous avez évidemment le droit de la citer intégralement mais ce serait bien si vous en tiriez un récit autre.
J’espère qu’on se lira les uns les autres lundi…

Le touriste, avec son air de petit bourgeois céda à l’invite et s’assit sur le tabouret.
Le dessinateur malhabile du crayon mais habile du bagout avait senti le « pantre » dans ce bonhomme un peu intimidé de se retrouver là, sur une des petites places parmi les plus connues du monde.
Bien sûr, il y avait la place Saint Pierre à Rome, Alexander Platz à Berlin, la Place Wenceslas à Prague et d’autres, immenses ailleurs mais aucune ne semblait avoir cet attrait qui faisait venir de partout ceux qui cherchaient « la romance ».
Aahhh Paris ! « Paris is so romantic ! » clamaient les prospectus des agences étrangères.

Le « pantre », lui sagement assis sur son tabouret attendait avec confiance que l’arnaqueur ait fini de griffonner sur sa feuille de Canson un portrait dont il ne savait pas encore, au moment fatidique de sortir son portefeuille, que sa mère ni son aïeule ne reconnaîtrait leur fils ou petit-fils dans ce gribouillis infâme.
« L’artiste » décolla l’œuvre de la planche et la tendit au malheureux qui s’extasia de se découvrir soudain des yeux bleus et le cheveu dru du jeune homme qu’il aurait pu être si une alopécie précoce ne l’avait dégarni et les yeux d’Espagnol hérités de sa mère n’avaient été noirs comme du charbon…
Il sortit son portefeuille, en tira un billet de cinquante €uros, le « rapin », en commerçant avisé garda la main tendue et de l’autre leva trois doigts, faisant grimper l’addition à deux cents €uros d’un seul geste.
Gêné, le touriste se sentit grugé mais ne voulant passer pour un pingre, « allongea les biftons » suivant les conseils de la foule.
Devant la somme bêtement claquée, le touriste, qui n’était pas à la noce ce jour là, ramassa la feuille, la plia sans précaution et la glissa dans son manteau.
En Auvergnat pas très avisé, il grommela « je t’en foutrais moi, du « so romantic » moi… Fumiers de Parigots ! »
Puis, faisant contre très mauvaise fortune mauvais cœur, il pris à gauche et descendit un morceau de rue jusqu’à la rue des Saules.
Ah ! Là au moins le nom lui disait quelque chose.
Rasséréné il la descendit, vit une maison rose sur laquelle était écrit « Au Lapin Agile », ça au moins il connaissait.
Du moins de nom…
Sur sa gauche, un mur décoré de vigne vierge l’attira.
Et cette plaque émaillée bleue disant « Rue Saint Vincent » lui remit en mémoire cette chanson que même sa mère, retraitée à Saint Chély d’Apcher, maison de retraite des bougnats parisiens, connaissait sur le bout du doigt.
Soulagé de « deux cents balles » par un vieux titi pas vraiment parisien, le moral lui revint avec les paroles fredonnées par sa mère.

Elle avait sous sa toque d’martre
Sur la Butte Montmarte
Un p’tit air innocent.
Elle s’app’lait Rose elle était belle
A sentait bon la fleur nouvelle
Rue Saint Vincent.

L’Auvergnat repensa alors au « rapin » et se dit alors qu’il aurait bien aimé lui aussi « d’un coup de surin lui trouer le ventre »…

Commentaires

Tien, cette aventure me rappelle quelque choses ! au tout début de ma vie parisienne, j'eu moi aussi envie de découvrir cette place. Je m'y rendis donc hardiment. Pressée arrivée là haut par un de ces malotrus, je me laissais moi aussi griffonner le portrait. Quand il me tendit la feuille, j'étais si méconnaissable que je la lui rendis son torchon sans débourser un rond. Il en resta interdit et me lança un juron du style "pas ma faute si t'es si mal foutue !" en attendant, c'est lui qui en fut pour ses frais. J'ai juré comme le bouc de la fable qu'on ne m'y reprendrait plus.
C'est un tout autre souvenir que j'évoque ici : https://deshirondellesetdespapillons.blogspot.com/

Écrit par : delia | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Cette histoire d'arnaqueur barbouilleur sur la Butte me rappelle un peu l'inverse. C'était à Locronan, nous étions jeunes mariés, un homme très sympa découpait des profils sur du papier noir, les mettait sous pochette transparente et proposait de nous les offrir… pour quelques francs… ce que nous avons fait. Le profil de ma chère et tendre était très ressemblant. Nous l'avons toujours, car bien sûr l'amour est aveugle !
Pour ma part, voici ce que j'ai pondu :
https://alainx3.blogspot.com/2024/01/rue-saint-vincent.html

Écrit par : alainx | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Tu racontes bien, on est vraiment dans l'ambiance du lieu !

Écrit par : Fabie | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

J'adore tes souvenirs er merci pour la photo que je connais...Chic, que je me suis dis, un coin de Paris que je connais...En tout cas, m'a fallu chercher ce que signifiait le mot "pantre"...Gogole me ramenait toujours à peintre. Connait pas tout c'homme là.

Écrit par : julie | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Adrienne a fait "faux bond", sûrement parce qu'elle est à Paris...

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

tu me prends pour Crésus ;-) j'y suis restée trois jours, le cappuccino coûtait huit euros ;-)

Écrit par : Adrienne | mardi, 16 janvier 2024

Alainx abuse de son pouvoir d'évocation pour me rappeler que j'ai entendu Cora Vaucaire chanter "Rue Saint Vincent" au théâtre de la Gaîté.
Qui est à Montparnasse et pas à Montmartre.
C'est là qu'il le dit si bien :

https://alainx3.blogspot.com/2024/01/rue-saint-vincent.html

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Délia donne une visioon nouvelle de cette rue célèbre.
C'est là :

https://deshirondellesetdespapillons.blogspot.com/2024/01/rue-saint-vincent.html

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Fabie nous a ffait un vrai devoir, un boulot de recherche de bon élève !
C'est là :

http://monparcourscancerdusein.eklablog.com/bob-et-bobette-a215267857

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Emilia-Celina nous en apprend de belles : Elle ne connaît même pas la chanson !
C'est là :

http://emiliacelina.canalblog.com/archives/2024/01/15/40174326.html

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Juliette nous en apprend sur l'origine du mot "pantre".
J'ai toujours appris quelque chose en lisant Juliette.
C'est là qu'est son devoir :

http://cearriveenfrance.over-blog.com/2024/01/devoir-du-lundi-la-rue-st-vincent.html

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Praline a fait un devoir court mais dont j'adore la conclusuion qui me semble d'une grande sagesse.
C'est là :

http://prali.canalblog.com/archives/2024/01/15/40174980.html

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

C'est quand même incroyable qu'un auvergnat ait pu se faire avoir ainsi !
Quant à la maison rose, dans les années 70, il y en avait une dans ma petite ville... maison rose, maison close !
Je croyais que les artistes de Montmartre réalisaient de merveilleux portraits !

Écrit par : Praline | lundi, 15 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Oh tu sais, celui qui s'est fait avoir n'était surement qu'un Auvergnat d'emprunt, pour ça qu'il s'est fait rouler. Je suis une vraie Auvergnate, moi, et l'autre là qui m'avait faite ressembler à la Goulue, a bel et bien dû aller se rhabiller !

Écrit par : delia | lundi, 15 janvier 2024

N'empêche que ça reste so romantic en diable, quand on est deux et amoureux...
Moi je te le dis.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : Célestine | mardi, 16 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire